Ligue Europa : l'OM rêve de son épopée, malgré la défaite à l'aller face à Benfica

Battus d'un but à l'aller (2-1), les Marseillais reçoivent Benfica en quart de finale retour de Ligue Europa, jeudi, au Vélodrome.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - Envoyé spécial à Marseille
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Pierre-Emerick Aubameyang lors du match entre Marseille et le Paris Saint-Germain le 31 mars 2024 au stade Vélodrome. (MATTHIEU MIRVILLE / DPPI / AFP)

Comme souvent à cette période de l'année, le mistral souffle plutôt fort, jeudi 18 avril, sur la cité phocéenne. Mais les étendards marseillais n'auront pas besoin de lui pour flotter haut, alors que l'Olympique de Marseille reçoit Benfica en quarts de finale retour de Ligue Europa, à 21 heures. En effet, malgré la défaite (2-1) à l'aller, la cinquième de rang toutes compétitions confondues, c'est bien un vent d'espoir qui embaume le Vieux-Port.

Dans un stade Vélodrome à guichets fermés – 65 000 supporters officiellement, mais probablement pas loin de 75 000 dans les faits – les joueurs de Jean-Louis Gasset tenteront de renverser la situation face au Benfica d'Angel Di Maria. Et si les Phocéens ont frôlé le naufrage à l'aller, ils abordent cette manche retour avec une confiance paradoxale, mais pas infondée. "Malgré la défaite, c'est un résultat plutôt positif", assurait ainsi, à chaud, Geoffrey Kondogbia après le match aller. 

43% de chances de qualification

Quelques minutes plus tôt, le public lisboète venait de conspuer son équipe, malgré sa victoire. Un autre paradoxe qui confirme que, malgré le match aller, l'issue de ce quart de finale de Ligue Europa est encore loin d'être connue. Après avoir surclassé l'OM pendant une heure, Benfica avait montré un tout autre visage, beaucoup plus nerveux et fragile, face à des Phocéens revigorés par le but de Pierre-Emerick Aubameyang (67e). Le point de départ du fol espoir européen des Marseillais.

"On est restés sur ces trente minutes où tout aurait pu mal se passer, mais on veut croire. On a mérité de garder l'espoir, d'être encore en vie. On les a mis à mal pendant trente minutes, ils ont douté, ont été sifflés, c'est très encourageant pour nous", a d'ailleurs noté Jean-Louis Gasset mercredi, avant de résumer : "Si on attaque comme on a fini, on va faire ce qu'il faut." D'autant plus que l'OM l'a déjà fait ces dernières semaines sur la scène européenne, en torpillant le Shakhtar Donetsk (3-1) et Villarreal (4-0) sur leur pelouse.

Autre motif d'espoir pour les Marseillais : des chiffres et l'histoire. Ainsi, en 18 rencontres, aucun club français ne s'est imposé sur la pelouse de Benfica en Coupe d'Europe, pas même le PSG (cinq nuls, 13 défaites). Ce chiffre permet de relativiser le match aller, à l'issue duquel l'OM a 43% de chances de se qualifier, selon les précédents en Coupe d'Europe. Se qualifier après une défaite à l'aller, les Marseillais l'ont par ailleurs déjà fait cinq fois sur 18 précédents sur la scène continentale. Au Vélodrome, personne n'a oublié le dernier exemple en date, en 2018, face à Leipzig (0-1, 5-2).

Un Vélodrome imprenable

Pour rééditer la performance, l'OM pourra compter sur son antre et son peuple. A guichets fermés, le Vélodrome sera forcément volcanique. "Le stade va être en feu, mais on doit amener ce public avec nous par notre attitude, notre conviction, notre efficacité", a prévenu Jean-Louis Gasset. Et pour cause, cette saison, l'OM est intraitable sur sa pelouse, avec une seule défaite en Ligue 1, face au PSG (0-2), et aucune en Ligue Europa en huit sorties.

Cette saison, c'est à l'extérieur que l'OM patine (pire équipe de Ligue 1 en déplacement). A ce titre, revenir de Lisbonne, où Benfica excelle à domicile, avec un seul but de retard relève presque du bon résultat. D'autant plus que Benfica ne voyage pas aussi bien qu'il reçoit, à l'image de son 16e de finale à Toulouse, le 22 février (0-0). "Ils jouent beaucoup à l'intérieur, avec des milieux offensifs très dangereux. Le pied gauche de Di Maria est une clé, notamment sur coup de pied arrêté et dans les passes", se méfie d'ailleurs Leonardo Balerdi, défenseur argentin de l'OM.

"C'est la sécurité défensive qu'il faut travailler. L'aspect à craindre, c'est la qualité des joueurs offensifs de Benfica, si on n'est pas au marquage quand on perdra le ballon. Il faut faire un match parfait, être efficace devant et attentif, agressif quand on aura perdu le ballon.”

Jean-Louis Gasset, entraîneur de l'OM

en conférence de presse

Privé de ses deux latéraux titulaires (Quentin Merlin et Jonathan Clauss), Jean-Louis Gasset sait que le chantier se situe derrière. Offensivement, la mécanique est bien huilée pour les Phocéens, deuxième attaque de la compétition avant ces quarts de finale, avec 24 buts, derrière Liverpool (28). Avec 10 réalisations en Ligue Europa, Pierre-Emerick Aubameyang y est pour beaucoup, lui qui est devenu le meilleur buteur marseillais sur une saison en Coupe d'Europe, devant Didier Drogba.

Un total qui pourrait encore grimper, puisque Benfica est la proie favorite du Gabonais sur la scène européenne (6 buts). Il n'en faudrait qu'un de plus pour permettre à l'OM d'arracher la prolongation, tandis qu'une victoire par deux buts d'écart le qualifierait pour les demi-finales de la Ligue Europa. Sur le papier, ce scénario est donc tout à fait possible.

C'est ce que Jean-Louis Gasset s'est évertué à marteler depuis la fin du match aller : "Je sens les joueurs conscients du match qu'il faut faire, conscients qu'on l'a déjà fait. On est concentrés, mais conscients qu'on a un but de retard face à un quart de finaliste de la dernière Ligue des champions. Benfica est un grand club, qui a l'habitude de ce genre de rencontre." Un grand club qui, comme l'OM, compte sur cette Ligue Europa pour sauver sa saison, et qui sera soutenu par 2 500 supporters jeudi, dans le volcan du Vélodrome.

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