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Ligue des Nations : les quatre questions qui se posent après le nul des Bleus face à la Croatie

L'équipe de France n'a pas rassuré à Split, lundi, avec un match nul terne (1-1). Toutefois, Didier Deschamps pourrait s'appuyer sur ce match pour avancer dans sa réflexion, notamment en défense.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Aurélien Tchouaméni, le 6 juin 2022 à Split, lors du match entre la Croatie et la France, en Ligue des nations. (FRANCK FIFE / AFP)

Les Bleus n'ont pas totalement pansé les plaies de la défaite contre le Danemark, vendredi. Ils ont été tenus en échec par la Croatie (1-1) lundi 6 juin, malgré une belle ouverture du score de Rabiot (51e). Kramaric (83e) a égalisé sur un penalty consécutif à une faute de Clauss. Avec une équipe très remaniée, la France ne s'est pas vraiment rassurée et pointe à l'avant-dernière place de ce groupe 1. Franceinfo: sport revient sur les quatre questions que soulève ce nul.

Tchouaméni est-il en train de devenir le vrai patron des Bleus ?

Il était le seul rescapé de la défaite contre le Danemark. Aurélien Tchouaméni a joué une heure, gagné 67% de ses duels et gratté 7 ballons. Ces statistiques ont fait de lui le meilleur milieu français en la matière, et ce même s'il est sorti à la 62e. Tout n'a pas été parfait, mais son coffre et sa qualité technique rendent le Monégasque indéboulonnable. "Je l'ai trouvé plus performant au mois de mars, mais c'est aussi le seul joueur qui a enchaîné", a analysé le sélectionneur en conférence de presse. Révélé en bleu en finale de la dernière Ligue des nations, il impressionne et a démarré quatre des six matchs de la France depuis. 

A ses côtés, Mattéo Guendouzi et Adrien Rabiot ont livré des prestations sérieuses. Mais ils semblent, dans la hiérarchie, loin de Tchouaméni. L'ex-Bordelais ira-t-il jusqu'à menacer le double pivot Kanté-Pogba au Mondial ? La fragilité physique du duo l'avantage. Dans l'attitude, il a déjà tout d'un patron, à 22 ans. Même si cela n'a pas été flagrant lundi, on l'a vu à plusieurs reprises haranguer ses partenaires contre le Danemark.

Maignan peut-il concurrencer Lloris?

Hugo Lloris n'avait plus connu le banc en match officiel depuis quatre ans (France 0-0 Danemark, au Mondial 2018). Mike Maignan savait l'occasion belle, le portier milanais l'a saisie. Après quelques sorties hasardeuses dans le premier acte, l'ex-Lillois s'est parfaitement ressaisi, pour sa troisième sortie en Bleu, la première en compétition officielle. Il termine le match avec quatre arrêts au compteur et ne peut pas grand-chose sur le penalty de Kramaric.

Champion d'Italie et élu meilleur gardien de la saison en Serie A, Maignan (26 ans) a franchi un cap cette année. "Il a montré et confirmé tout ce qu'il fait de très bien avec son club, a confirmé Deschamps. J'ai la chance d'avoir deux très bons gardiens à disposition." Une progression bienvenue, alors que Lloris soufflera ses 36 bougies en décembre. La hiérarchie semble au moins fixée jusqu'au Qatar, mais la question de l'après-Lloris risque de se poser après le Mondial. Il n'y a, à l'heure actuelle, aucune raison pour que Maignan n'hérite pas du poste.

Un retour pérenne à 4 défenseurs est-il envisageable ?

Pour la première fois depuis septembre, Deschamps a présenté un dispositif à quatre défenseurs. Ce choix, qui fait suite à la blessure de Varane contre le Danemark, n'a pas eu tous les effets escomptés. Les problèmes d'alignement entrevus vendredi n'ont pas été réglés, l'erreur de Pavard sur le penalty en atteste. La charnière centrale Saliba-Kimpembé a, de son côté, connu quelques déboires.

Il faudra, a minima, attendre les deux autres matchs de Ligue des nations (vendredi et lundi) contre l'Autriche et de nouveau face à la Croatie pour juger de la pérennité du système. Même si le 3-4-1-2 n'est pas parfait, il semble le plus adapté aux profils des cadres. Il a l'avantage de mieux valoriser les qualités offensives des joueurs de couloir, plus libres de se projeter qu'ils ne l'ont été à Split.

Peut-on tirer de vrais enseignements après ce match ?

Didier Deschamps ne s'en cache pas : de tels matchs servent notamment à "avoir plus de réponses". "On joue tous les matchs pour les gagner avec cet objectif, mais ce sont aussi des matchs de préparation. C’est en prévision de ce qui nous attend en fin d’année [la Coupe du monde]", a ajouté le patron des Bleus après la rencontre.

Avec dix changements par rapport à la défaite contre le Danemark, le sélectionneur n'a pas fait dans la demi-mesure lundi. Forcément, les Bleus n'ont pas brillé par les automatismes, même si le but est venu d'une combinaison entre Ben Yedder et Rabiot. Les Français étaient très inexpérimentés : le 11 titulaire affichait 16 capes en moyenne, contre 56 vendredi, et encore, les latéraux Pavard et Digne cumulent la moitié du total.

Il est difficile, dans ces conditions, d'accorder une réelle valeur à la prestation d'ensemble. Du reste, la Croatie a également fait tourner et n'a pas franchement crevé l'écran, hormis un dernier quart d'heure réussi.

La variable physique est aussi à prendre en compte, alors qu'il faisait très chaud et humide à Split. Ce match, à l'enjeu relatif, arrivait au crépuscule d'une saison éreintante, ce qui s'est senti dans la répétition des efforts, parfois inconstante, même si Deschamps n'a pas utilisé ses cinq changements. Le rythme de la rencontre a, en conséquence, été mou.

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