OM-Arsenal : Marseille doit y croire
Dieu que les Marseillais l’aiment, ce parfum. Pourtant, ils avaient dû s’en priver la saison dernière. Mais l’improbable défi relevé par Elie Baup a abrogé l’anomalie et, au terme d’un combat de plusieurs mois que beaucoup voyaient perdu d’avance, l’OM a retrouvé la Coupe d’Europe. La vraie. La fortune a toutefois enseigné aux Marseillais qu’il n’y avait pas toujours de juste milieu. Avec Arsenal, Dortmund et Naples, l’OM, qui voulait coûte que coûte "humer" le parfum de la plus prestigieuse des compétitions européennes, se retrouve donc bien servi. Mais la Ligue des Champions a ceci de spécial qu’elle "transcende". Ces dernières années, certaines rencontres disputées par Marseille ont été le théâtre de ce que l’on pourrait qualifier de "miracle du football" (victoire 1-0 à Liverpool en 2007, 3-2 à Dortmund en 2010). Donc pourquoi pas cette fois-ci ? Les Phocéens en auraient bien besoin. Mais au-delà de la qualification en 1/8e de finale, que l’orgueil marseillais se doit d’envisager, les ciel et blanc se sont fixés un objectif plus raisonnable : savourer le moment.
Arsenal fait (enfin) peur
Au terme du tirage des poules, le président Marseillais Vincent Labrune salivait d’avance : "Ne boudons pas notre plaisir, tranche le président olympien. Ça devient de plus en plus difficile de se qualifier pour la Ligue des champions puisqu'en Ligue 1, la concurrence s'est accrue avec Paris et Monaco. Là, on y est, alors profitons. Je mentirais si je disais que c'est un bon tirage. Une fois qu'on a dit ça, l'objectif est de prendre du plaisir et de rendre heureux nos supporters". La notion de "plaisir" est dans toutes les bouches. Et il est aussi la raison des venues de Thauvin, Payet, Imbula et consorts : si l’OM a réussi à arracher les meilleurs joueurs français à la barbe et au nez de plus grands clubs, c’est parce qu’il leur offrait l’opportunité de jouer la Ligue des Champions.
Du plaisir, les supporters d’Arsenal en ressentent aussi depuis le début de la saison. Car depuis le sérieux revers contre Aston Villa (1-3), Arsenal reste sur 6 victoires consécutives toutes compétitions confondues. La grande forme d’Olivier Giroud et d’Aaron Ramsey, le retour en grâce de Wilshere et l’arrivée de Mesut Ozil ont mis les Gunners sur les bons rails. Et puis, sur le papier, l’équipe fait enfin rêver : quel club en Premier League peut se targuer de pouvoir aligner au milieu de terrain des joueurs aussi fins et bon passeurs que Cazorla, Ozil et Wilshere ?
OM : du plaisir, mais des casse-têtes
Mais pour contrer de tels joueurs, Elie Baup misera-t-il sur la puissance d'Imbula ou sur l'expérience de Cheyrou ? Jusqu’à présent, le coach à la casquette a toujours fait confiance à l’international Espoir, dont l’insouciance pourrait être bénéfique à l’équipe phocéenne, comme elle pourrait être fatale s’il est paralysée par l’enjeu. Même cas de figure pour Florian Thauvin : Elie Baup prendra-t-il le risque de titulariser un jeune joueur de 20 ans, qui n’a qu’une poignée de matches en L1 à son actif ? On en doute. On imagine mieux Payet occuper le côté droit et Ayew, de retour de suspension, percuter côté gauche. Derrière, enfin, l’entraîneur Marseillais devra composer avec le retour de Souleymane Diawara. Son cœur balance t-il pour Lucas Mendes ou Souley’ ? Pour l’heure, les certitudes ne doivent pas être légions dans l’esprit d’Elie Baup. Mais dans celui des joueurs et supporteurs marseillais, il en demeure une : ce soir, au sens propre comme au figuré, la cité phocéenne va vibrer.
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