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Ligue des champions : la fin de la règle du but à l'extérieur, quelle influence sur le sort des huitièmes de finale ?

Les huitièmes de finale de la Ligue des champions débutent mardi avec Bayern-Salzbourg et Liverpool-Inter Milan.

Article rédigé par franceinfo: sport - Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Benjamin Pavard et Chikwubuike Adamu lors du match aller entre le Bayern Munich et Salzbourg, le 16 février 2022. (MARCEL ENGELBRECHT / FIRO SPORTPHOTO)

L'annonce de sa suppression en juin 2021 avait provoqué de nombreuses réactions. La règle dite "du but inscrit à l'extérieur" n'est plus utilisée en cas d'égalité entre deux équipes sur la confrontation aller-retour en Coupe d'Europe. Une décision qui change la donne pour les seize équipes engagées, dès mardi 8 mars, en huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions.

Cette norme historique, en place depuis 1965, a donné lieu à des scénarios tous plus fous les uns que les autres, qui ont vu le destin d'équipes tourner à la faveur d'un but en terrain hostile. Monaco, qui renverse les "Galactiques" du Real Madrid en 2004 avec une victoire 3-1 à Louis-II après un match perdu 4-2 au Bernabeu, est un parfait exemple des confrontations historiques qui ont basculé du fait de cette règle. 

Plus récemment, le scénario de la "remontada" de Barcelone face au PSG s'est également nourri de cette règle. Lorsque qu'Edinson Cavani permet aux Parisiens de revenir à 3-1 à une demi-heure de la fin, le plus dur semble fait pour les joueurs de la capitale, car le Barça, qui était à un but d'arracher les prolongations, doit désormais en marquer trois. La suite appartient à l'histoire. 

Des matchs forcément plus spectaculaires ?

Mais cette règle était sous le feu des critiques. Observant la réduction du phénomène de l'avantage de jouer à domicile, certains observateurs trouvaient qu'elles n'avaient plus lieu d'être. C'est d'ailleurs l'argument qui a été repris par l'UEFA au moment de sa suppression. Son injustice, notamment en cas de prolongations, était pointée du doigt, tandis que d'autres trouvaient que cette loi du jeu poussait les équipes à domicile à prendre moins de risques pour éviter d'encaisser ce fameux but à l'extérieur. Par sa suppression, on pourrait donc avoir des matchs plus ouverts.

Au contraire, d'anciens joueurs comme Robert Pirès trouvent que sa suppression pourrait entraîner "moins de suspense". Il a peur que les équipes les plus faibles sur le papier manquent d'allant. "Je trouve qu'il y a encore plus de calcul. On peut se dire qu’on va faire match nul, tenir jusqu’au bout et aller aux tirs au but", craint le finaliste malheureux de la Ligue des champions en 2006 avec Arsenal. 

"Si on prend le cas de Bayern-Salzbourg (1-1 au match aller en Autriche), le calcul peut vite être fait pour les Autrichiens. Ils peuvent très bien essayer de tenir le 0-0 pour aller aux tirs au but."

Robert Pirès

franceinfo: sport

Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup plus de chances de voir des prolongations avec l'abandon de cette règle mythique et certains y voient une occasion pour plus de spectacle. "Ca va amener plus d'incertitudes, de prolongations et de tirs au but et donc plus d'émotions", estime Eric Roy, ancien joueur de Lyon et Marseille notamment et consultant pour France Télévisions.

Des scénarii nouveaux

Les manières d'aborder le match retour vont donc drastiquement évoluer. Avec l'évolution de la règle, le PSG a vu ses chances de qualification, après une victoire 1-0 à domicile à l'aller, passer de 62 à 45% selon trois économistes académiques espagnols qui ont analysé un grand nombre de rencontres avec et sans cette règle

Avec l'ancienne règle, un but du PSG mercredi à Madrid aurait obligé le Real à en inscrire trois, contre deux aujourd'hui. Une donnée qui pourrait pousser Mauricio Pochettino vers des idées plus défensives. "Paris peut très bien se dire qu'ils ont plus à perdre qu'à gagner en partant à l'offensive vu que leur but ne sera pas bonifié. Même s'ils sont menés 1-0 et qu'il reste peu de temps, ils se découvriront sûrement moins", analyse Robert Pirès.

L'ancien champion du monde voit donc dans ce changement de réglementation un possible bridage des velléités offensives des équipes à l'extérieur. 

"Ça t'obligeait à vouloir marquer, attaquer, il y a toujours ce petit plus et ce petit but qui te permet de gagner, de passer au tour d’après et de passer plus à l’offensive."

Robert Pirès

franceinfo: sport

L'UEFA de son côté estime que l'abandon de cette règle pourrait amener plus de spectacle. Un début de réponse pourra être apporté dès mercredi soir, à l'issue des huitièmes de finale.

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