"On demande aux joueurs de prendre le maximum de précautions" : le respect des règles sanitaires en question dans les clubs de Ligue 1 face aux cas de coronavirus
Les cas de Covid-19 se sont multipliés ces dernières semaines dans le monde du football, et en Ligue 1 plus que partout ailleurs dans les championnats européens, alors que le championnat reprend dans deux semaines et demi.
Montpellier, Nantes, Strasbourg... Les nouveaux cas de contaminations au coronavirus s'accumulent dans les clubs de Ligue 1 ces dernières semaines, plus que dans les autres championnats européens. Les joueurs et les entraîneurs ont beau apparaître masqués en conférence de presse pour donner l'exemple à leurs supporters, certaines équipes ne respectent pas les consignes à la lettre.
Au Racing Club de Strasbourg, neuf joueurs sont contaminés après avoir participé à une soirée dans un bar dansant à Genève. Et surtout quelques jours avant un match amical face à Montpellier, qui n'a d'ailleurs pas apprécié. Mais si l'on en croit le médecin de l'équipe alsacienne François Piétra, la situation aurait pu être bien pire. "À la suite de ce qui s’est passé, on craignait en interne des cas supplémentaires, explique-t-il. Aujourd’hui, une grosse partie de nos jeunes sont asymptomatiques, comme beaucoup de jeunes actuellement. Et les quelques joueurs qui développent des symptômes, ce sont des symptômes plutôt banaux, peu de fièvre, de la fatigue, quelques troubles du goût mais ça s’arrete là pour l’instant."
En vase clos, "on peut relativement bien contrôler"
Depuis cette sortie nocturne, les joueurs strasbourgeois sont en quatorzaine, une mesure redoutée aussi du côté du Stade Rennais. "On est très attentifs et on demande aux joueurs de prendre le maximum de précautions", explique l'entraîneur du club Julien Stéphan. "Nous on est régulièrement testés. Et à chaque fois, on attend les résultats avec impatience, je ne vais pas dire de la crainte mais en tout cas on est très attentifs à ça parce qu’on connaît les conséquences que ça peut avoir sur la préparation, sur la suite. Quand on est en vase clos, comme c’est le cas en ce moment en stage, on peut relativement bien contrôler les choses."
Dès qu’on rentre chez nous, on est au contact direct de nos familles, c’est là qu’on a le plus de risques d’être touché par le virus.
Julien Stéphan, entraîneur du Stade Rennaisà franceinfo
Moins de risques en maintenant sa condition physique
Pour le directeur de l'institut de recherche biomédical et de l'épidémiologie du sport Jean-François Toussaint, le risque de contamination n'est pourtant pas une barrière à la pratique du football au niveau professionnel. Il estime que les joueurs "doivent pouvoir construire leur avenir avec ce que sont leurs qualités, leurs capacités d’organiser leur vie professionnelle. Tout cela est complexe en ce moment mais ça veut dire aussi qu'au-delà des gestes barrières, qu’il faut maintenir, il y a des choses qui doivent être vues avec un autre regard. En particulier celui de cette immunité collective dont on pense que, en maintenant sa condition physique et ses qualités musculaires, on a le plus de chances actuellement d’éviter d’avoir ces complications" poursuit-t-il.
L'UEFA, l'instance du football européen demande aux ligues et aux fédérations de ne pas reporter les rencontres, même quand il y a un très grand nombre de joueurs testés positifs. Et de considérer les absents comme des blessés.
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