Ligue 1 : démobilisé depuis son élimination en Ligue des champions, le PSG peut-il perdre le titre ?
A chaque saison, c'est la même rengaine. Sitôt sa désormais traditionnelle élimination précoce en Ligue des champions entérinée, le Paris Saint-Germain termine sa saison en roue libre. Battu par Lyon (0-1), dimanche 2 avril, au terme d'un match morose, le PSG cuvée 2023 n'échappe pas à cette règle. Mais cette année, le club de la capitale peut difficilement se reposer sur ses lauriers. Il compte en effet six points d'avance sur Marseille et Lens à neuf journées du terme et n'est pas encore assuré de terminer en tête du championnat.
Dès lors, l'éventualité d'une perte du titre se pose clairement. Pareille issue constituerait une anomalie, chez un club champion lors de huit des dix dernières saisons et en tête sans discontinuer tout au long de l'exercice. Un échec sportif cuisant, aussi, eu égard aux investissements de l'été. A y regarder de plus près, ce scénario ne paraît pourtant pas invraisemblable. Car les maux parisiens sont antérieurs à l'élimination en Ligue des champions par le Bayern Munich (0-1, 0-2), actée début mars.
Messi sifflé
Sur l'année civile 2023, Paris a déjà perdu huit fois et donne l'impression de jouer au petit trot. "On ne se donne pas à fond, c'est difficile de gagner comme ça", a d'ailleurs reconnu Danilo Pereira au sortir de cette déconvenue, sur Prime Vidéo. Contre des Lyonnais pourtant piteux neuvièmes et davantage préoccupés par leur demi-finale de Coupe de France à venir, le PSG n'a jamais semblé concerné par cette rencontre.
Il a monopolisé le ballon (62%) sans savoir quoi en faire et s'est procuré, au mieux, quelques demi-occasions. Conspué par son public et transparent, Lionel Messi est le symbole de cette faillite collective. "Après avoir été menés au score, on a vite été résignés, s'est désolé l'entraîneur Christophe Galtier en conférence de presse. On a manqué d’orgueil."
La défense, amputée de quelques cadres (Sergio Ramos, Presnel Kimpembe) a été submergée par les contre-attaques lyonnaises, qui, en étant mieux négociées, auraient donné plus de relief au succès rhodanien. Cette nonchalance, déjà aperçue lors du dernier revers au Parc contre Rennes (0-2), interpelle forcément.
Si Paris aborde les prochains rendez-vous de la sorte, il risque de poursuivre sa série négative. Se profilent en effet un déplacement chez des Niçois invaincus depuis trois mois et la réception de Lens. Les Artésiens, qui avaient étouffé le PSG à l'aller, pourraient, de ce fait, complètement relancer le championnat en l'emportant le 15 avril.
Un calendrier favorable... en apparence
Le PSG se muera ensuite en arbitre de la lutte pour le maintien (il affrontera Troyes, Ajaccio, Auxerre et Strasbourg). Ce calendrier, à première vue favorable, offrira toutefois des oppositions intenses contre des formations affamées, lors desquelles Paris devra hausser le curseur. "Il va falloir un autre état d’esprit et plus de personnalité", a confirmé l'entraîneur Christophe Galtier, dont la défaite n'a pas arrangé le cas personnel.
Le contenu actuel a beau inquiéter (ou déprimer, c'est selon), la bande à Mbappé possède un matelas dont l'épaisseur ne se réduit, pour l'heure, pas significativement. "On a de l'avance mais, match après match, on brûle nos jokers", a constaté Galtier. Dans le même temps, Marseille, principal adversaire sur le papier, continue de se prendre les pieds dans le plat à domicile, où il n'a plus gagné depuis cinq matchs en Ligue 1, et enchaînera les déplacements périlleux (Lorient, Lyon, Lens et Lille).
Lens, nouveau dauphin, est libéré et sur une série de trois victoires. Les Sang et Or, émoussés dans le sprint final les années précédentes et relativement inexpérimentés, peuvent-ils réussir un retour tonitruant ? Quoi qu'il en soit, il paraît acté que, si Paris est champion, il le devra à l'irrégularité de ses concurrents plus qu'à sa propre flamboyance.
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