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Ligue 1 : de retour en Europe mais fragilisé avant son déplacement à Marseille, Nantes à la croisée des chemins

Le groupe nantais a très peu bougé cet été. Cela constitue un problème, alors que se profile un calendrier étoffé par une participation en C3.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Antoine Kombouaré lors de la rencontre de la 2e journée de Ligue 1 entre Nantes et Lille (1-1), le 12 août 2022. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Oubliées, les scènes de liesse consécutives à la victoire nantaise en Coupe de France, le 7 mai dernier. Trois mois et demi plus tard, le contexte est plus frileux entre Loire et Erdre. À première vue, il n'y a pourtant pas le feu au lac. Nantes a obtenu deux points à Angers (0-0) et contre Lille (1-1), livrant des prestation plutôt cohérentes. L'effectif, neuvième l'an passé, n'a pas non plus été chamboulé. Mais c'est paradoxalement dans cette stabilité que résident les principaux doutes entourant les Canaris, avant un déplacement à Marseille, samedi 20 août.

En l'état, le groupe est quantitativement limité. L'entraîneur Antoine Kombouaré souhaitait, à la reprise "entre 23 et 25 joueurs". Il en compte actuellement 20, en plus de quelques jeunes. Contre le Losc, quatre des neuf remplaçants étaient ainsi vierges de toute expérience en Ligue 1. "Le groupe veut des arrivées, c'est dans notre intérêt à tous", s'est impatienté l'entraîneur, après la rencontre face aux Dogues.

Blas, avenir en suspens

Ce déficit numérique est criant. Outre Randal Kolo Muani, parti libre à l'Eintracht Francfort, Nantes a aussi perdu des joueurs de compléments. Wylan Cyprien, Osman Bukari ou Kalifa Coulibaly, sans être indispensables, étaient utiles dans la rotation. Leur départ n'a pas été compensé. 

"Le groupe est de qualité, mais sur la durée, ça peut être compliqué si on a des pépins"

Antoine Kombouaré, entraîneur du FC Nantes

en conférence de presse

Nantes s'est certes renforcé en rapatriant Moussa Sissoko, mais l'international français est absent pour plusieurs semaines. Les deux autres recrues offensives, Evan Guessand (prêté par Nice) et Mostafa Mohamed (prêté par Galatasaray) ont plus l'étoffe de paris incertains que de valeurs sûres. Leur apport est censé combler le vide laissé par Kolo Muani, meilleur buteur du club l'an passé (12 unités).

Surtout, les Nantais ne sont pas protégés d'un départ d'autres cadres. Le capitaine Ludovic Blas figure dans le groupe à Marseille, mais il est très courtisé, notamment par Lille. "Aujourd’hui, il ne peut plus y avoir de départ ! J’ai quatre attaquants, si encore j’en avais huit...", s'est agacé Kombouaré. L'entraîneur a beau poser son "veto" au transfert du milieu offensif, rien ne garantit que Blas passera l'automne à Nantes. Il en va de même pour l'ailier Moses Simon et le gardien Alban Lafont.

De là à craindre pour le maintien, il n'y a qu'un pas

"Je lui ai dit qu'on allait essayer de prendre deux ou trois joueurs", a rétorqué à son coach le président Waldemar Kita dans L'Equipe [article payant]. Sans forcément apporter de réelles garanties, l'homme d'affaire franco-polonais a indiqué viser "un offensif, un milieu et peut-être un arrière droit".

Pour Kombouaré, se renforcer est "urgent", à l'orée d'une saison au calendrier fourni mais, paradoxalement, excitante. Les six matchs de poule de Ligue Europa, attendus depuis 21 ans par le peuple nantais, pourraient prendre des allures de cadeau empoisonné. L'enchaînement des matchs en championnat, inhérent à la tenue du Mondial à l'automne, n'arrange pas les choses.

Lorsqu'Ouest-France [article payant] l'a questionné sur l'objectif, ce n'est pas par hasard que le défenseur Nicolas Pallois a répondu : "Déjà, le maintien !". Dans une saison à quatre relégations sèches, il ne faudrait pas oublier trop vite que le FC Nantes a frisé la correctionnelle il y a quinze mois. Dix des onze titulaires du week-end dernier étaient alors dans l'effectif.

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