Ligue 1 : "Benoît Bastien a fait son travail d’une manière remarquable", défend Olivier Lamarre, le président du syndicat des arbitres
L’arbitre de Nice-Marseille, dimanche, a interrompu la rencontre à la 76e minute, pendant plus d'une heure et demie, avant de constater le refus des Marseillais de reprendre le jeu.
Après les débordements survenus à l’Allianz Riviera et l’interruption de la rencontre entre Nice et Marseille, dimanche 22 août, Olivier Lamarre, le président délégué du Syndicat des arbitres du football d’élite (Safe), exprime son "dégoût" face à cette situation, mais également son soutien à Benoît Bastien, l’arbitre du match. Il déplore les commentaires à l'encontre de ce dernier, selon lesquels il aurait dû interrompre la rencontre dès les premiers jets de projectiles.
Plus qu’une ligne rouge, "c’est une ligne noire qui a été franchie", selon Olivier Lamarre, lors de la rencontre entre l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille. "On se croirait dans un combat de rue", ajoute le président délégué du Safe. Alors que Dimitri Payet et les joueurs marseillais étaient visés par des jets de projectiles depuis le début de l’opposition entre les deux équipes, la situation a dégénéré à la 76e minute.
Les Niçois menaient 1-0 et l’OM a obtenu un corner. Dimitri Payet s’est alors dirigé vers le poteau de corner pour le tirer, quand il a reçu une bouteille dans le dos. Fou de rage, le joueur a renvoyé la bouteille en tribunes, avant que des supporters niçois n’envahissent le terrain et que certains portent des coups aux joueurs.
"Une énorme pression" envers Benoît Bastien
Benoît Bastien a alors décidé d’interrompre la partie et a demandé aux acteurs de la rencontre de rentrer aux vestiaires. Une gestion des événements saluée par Olivier Lamarre : "En tant que représentant des arbitres, j’ai considéré l’énorme difficulté et pression qu’avait notre collègue et son équipe à arbitrer la rencontre. Quel que soit le niveau, la priorité d’un arbitre c’est de garantir la santé et la sécurité des joueurs, et que le jeu se déroule selon les lois du football. Benoît Bastien a remarquablement appliqué ces règles".
Mais alors que les Marseillais étaient visés par des projectiles depuis le début de la rencontre, l’arbitre aurait-il dû interrompre le jeu plus tôt ? "Je lis ce genre d’attaques, et c’est 'dégueulasse' et inadmissible. On confond les responsabilités des uns et des autres. Ce n’est pas l’arbitre qui jette des projectiles. Ce n’est pas l’arbitre qui a des comportements inacceptables sur le terrain", répond Olivier Lamarre.
Deux avis différents quant à la reprise du match
Une fois les deux équipes rentrées aux vestiaires, une réunion de crise s’est tenue entre les autorités compétentes. "Dans ce genre de situations extrêmes, le protocole est très particulier. Avec l’avis du préfet, ou de son représentant, des délégués, et des clubs, l’arbitre doit être sûr que les conditions sont requises pour que le jeu reprenne", explique le président du Safe.
Pourtant, selon l’Olympique de Marseille, Monsieur Bastien ne souhaitait pas reprendre la rencontre, mais la Ligue de football professionnel en a décidé autrement, assurant que les conditions de sécurité étaient à nouveau réunies : "Il a eu à gérer une pression énorme de reprise du match. Est-ce que c’est pire de reprendre ? La pression des pouvoirs publics, des clubs... il y avait deux avis différents", ajoute-t-il.
Finalement, les 11 Niçois et Benoît Bastien sont revenus sur la pelouse après plus d'une heure et demie d’interruption. Ils ont placé le ballon au poteau de corner, qui devait être tiré, et ont constaté l’absence des Marseillais, déjà douchés et prêts à repartir. Olivier Lamarre espère maintenant des sanctions exemplaires, pour que ces événements ne se reproduisent plus : "Ce sera à la LFP de juger, selon les rapports des officiels, des délégués, des arbitres et les images. Quand un arbitre de département ou de district se fait prendre à partie, et ça arrive près de 500 fois par an, on réclame des sanctions exemplaires. Au plus haut niveau on doit montrer ce qu’est le sport".
Avec l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des arbitres avait déjà alerté quant à des débordements provenant des tribunes : "Nous avons peur pour l’ensemble des acteurs du terrain. Il y a deux ou trois saisons, avec l’UNFP nous étions montés au créneau pour dire notre inquiétude vis à vis des comportements que l’on voyait, quand certains joueurs tiraient des corners et recevaient des projectiles, ou que certains arbitres assistants recevaient aussi des projectiles. Avec ce que l’on a vu hier, notre inquiétude ne va pas baisser".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.