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Après les incidents au centre d'entraînement de l'OM, Marseille - Rennes reporté, le club dénonce une "attaque inacceptable"

La rencontre prévue ce samedi à 21h00 entre Marseille et Rennes a été reportée. Les échauffourées et l'intrusion de plusieurs supporters dans le centre d'entraînement du club phocéen samedi après-midi ont conduit la LFP à déplacer le match comptant pour la 22e journée de Ligue 1. La tension autour de l'Olympique de Marseille, en pleine crise de résultats, a atteint un point critique.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Des banderoles ont été placées sur le trajet des joueurs

La colère des supporters de l'OM aura eu raison du match entre Marseille et Rennes. La rencontre, qui devait avoir lieu ce samedi à 21h00 au Stade Vélodrome a été reportée à une date ultérieure a annoncé la Ligue de football professionnelle (LFP), à la suite des incidents qui ont eu lieu au centre d'entrainement du club olympien dans l'après-midi.

300 supporters ont pris d'assaut le centre Robert Louis-Dreyfus, provoquant d'importants dégâts et choquant le groupe marseillais, quelques heures avant de rentrer sur le terrain. La proposition de report faite par l'OM a été validée par le Stade Rennais.

"Compte-tenu des incidents survenus cet après-midi au centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille, la rencontre OM / Stade Rennais est reportée à une date ultérieure", informe la LFP. Le contexte tendu sur la Canebière ces dernières semaines s'est transformé en véritable poudrière ce samedi dans la cité phocéenne.

À quelques heures du match, et alors que des dizaines de banderoles hostiles à la direction de l'OM avaient été accrochées à divers endroits de la ville, un groupe important de fans marseillais a pris d'assaut la Commanderie. Des fumigènes et des feux d'artifice ont été employés, mettant notamment le feu à plusieurs arbres.

Une action prévue depuis plusieurs jours

Selon plusieurs journalistes présents sur les lieux, une partie de ces supporters, autour de 50 selon L'Équipe, a pu s'immiscer dans le centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille et ont procédé à des destructions de matériel et de vitres. Le bus du club, qui devait conduire les joueurs au Stade Vélodrome pour la rencontre du soir a été caillassé, 25 personnes ont été interpellées.

Cette opération coup de poing s'est dessinée ces derniers jours sur les réseaux sociaux au sein des Ultras du club marseillais. Elle s'est concrétisée dans la journée par une première vague de déploiement de banderoles aux messages on ne peut plus équivoques sur la colère des supporters. "Suivez AVB, cassez-vous tous", "Les Parisiens, cassez-vous", "Rendez-nous l'OM", "Les Olympiens vous haïssent" ou "Direction, c'est la fin", pouvait-on lire sur des ponts autoroutiers, des ronds-points ou jusque sur la Corniche qui surplombe la Méditerranée.

Le président, Jacques-Henri Eyraud a été l'une des principales cibles des griefs, tant pour sa gestion sportive de l'actuel sixième du championnat que pour ses déclarations. "JHE [Jacques-Henri Eyraud] : Pas de Marseillais à l'OM ? Dégage d'ici", pouvait-on ainsi lire sur une banderole déployée au-dessus d'une voie rapide, et "JHE, Marseille te vomit" sur une autre installée au rond-point du Prado, à quelques encablures du stade Vélodrome.

L'OM dénonce une "attaque inacceptable"

"Des vols ont été perpétrés et des véhicules ont été endommagés. Cinq arbres ont été brûlés avec la seule volonté de détruire. Les dégradations à l'intérieur des bâtiments s'élèvent à plusieurs centaines de milliers d'euros", a réagi le club marseillais dans un communiqué, en dénonçant une "inacceptable attaque". "Malgré l'intervention des forces de l'ordre, un déchaînement de violence injustifiable a mis en danger la vie des personnes présentes sur place. (joueurs, staff, forces de l'ordre, agents de sécurité, salariés)”

"Ce qui s'est passé cet après-midi appelle la plus grande sévérité pour ces fauteurs de trouble qui se prétendent supporters mais détruisent des installations et menacent les salariés et les joueurs", a écrit le président du club Jacques-Henri Eyraud dans le communiqué de l'OM. Le capitaine de l'équipe, Steve Mandanda a pour sa part estimé qu'une "crise sportive ne pouvait en aucun cas justifier un tel déferlement de violence" et a ajouté que l'heure était "à l'apaisement".

Ce report n'arrange pas les affaires de l'OM en pleine déconfiture sportivement. Le club reste sur trois défaites consécutives, et une seule victoire lors des huit derniers matches. En coulisses, la situation autour de l'entraîneur André Villas-Boas, qui a annoncé être prêt à partir si sa direction lui demandait avant d'annoncer vendredi son départ en fin de saison, a semé un peu plus le trouble ces derniers jours. Entre crise de résultats et ambiance délétère en interne – à l'image du clash entre Florian Thauvin et Dimitri Payet -, Marseille va désormais faire face à un calendrier un peu plus chargé encore, alors qu'un autre match reporté contre Nice reste à jouer. Mais l'important est pour le moment ailleurs, alors que le brasier n'est pas encore éteint.

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