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Football : quatre questions que pose la situation de Kylian Mbappé au PSG

L’attaquant du Paris Saint-Germain est en fin de contrat en juin 2022, et ne cache plus son envie de rejoindre le Real Madrid.

Article rédigé par franceinfo: sport - Maÿlice Lavorel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Kylian Mbappé à l'échauffement avant Rennes-PSG, le 3 octobre 2021. (LOIC VENANCE / AFP)

Une parole rare, qui ouvre la voie à bon nombre d'interrogations et de suppositions. Kylian Mbappé s'est exprimé dans un long entretien à L'Equipe paru mardi 5 octobre, où il revient notamment sur son été agité, ses envies de départ, et sa position vis-à-vis du PSG à six mois de la fin de son contrat. Des scénarios encore possibles aux conséquences d'un transfert libre, franceinfo: sport fait le point sur les questions qui se posent.

Kylian Mbappé peut-il encore prolonger ou être vendu ?

Le contrat de l’attaquant français court jusqu’au 30 juin 2022. Mais il peut être encore prolongé. "Le joueur est lié à son employeur par un CDD qu’il doit respecter jusqu’à son terme, et qui peut être prolongé jusqu’au dernier jour", note Antoine Semeria, avocat spécialisé en droit du sport.

Kylian Mbappé peut aussi être vendu au mercato d’hiver, ouvert du 1er au 31 janvier 2022. "L’indemnité de transfert sera sans doute diminuée, avec la faible durée de contrat restante", devine néanmoins Antoine Semeria.

Quelles conséquences économiques d’un départ libre pour Monaco et Bondy ?

Si Kylian Mbappé quitte le Paris Saint-Germain, Monaco et Bondy pourront dire adieu à certaines rentrées d’argent. Le club de la Principauté ne percevra pas les 35 millions d’euros restants sur les 180 millions négociés en août 2017. Le versement de cette somme était conditionné à une prolongation ou à un transfert payant.

"Monaco et Bondy ne toucheront pas non plus l’indemnité prévue par la Fifa dans le cadre du mécanisme de solidarité", explique Luc Arrondel, économiste du sport. Cette indemnité rémunère les clubs ayant pris part à la formation d’un joueur entre les saisons de son 12e et de son 23e anniversaire, sous forme d’un pourcentage du montant de l'indemnité de transfert.

"C'est encore plus dommage pour Bondy, qui n'a déjà rien touché sur le transfert de Monaco à Paris, le mécanisme de solidarité de la Fifa ne s'appliquant que sur les transferts internationaux", précise Mickaël Terrien, professeur à l'IDHEAP (Institut des hautes études en administration publique) à l'université de Lausanne. 

Un départ libre est-il plus intéressant pour le joueur ?

Arriver dans son nouveau club libre pourrait permettre à Kylian Mbappé de négocier pour un salaire plus élevé, ou d’éventuelles primes à la signature. "Forcément, il aura un pouvoir de négociation un peu plus important, puisque le club n’aura rien déboursé pour le rachat du contrat", assure Luc Arrondel. "Mais tout ça rentre dans le cadre des négociations entre le club et le joueur, on ne le saura pas précisément."

La situation aurait peut-être été différente si Kylian Mbappé avait eu un agent autre que son père. "Un agent de joueur, c’est comme un agent immobilier, il a intérêt à ce qu’il y ait le plus de mouvement possible", compare Luc Arrondel. Les agents de joueurs prennent en effet souvent des pourcentages sur le prix du transfert pour se rémunérer. "Là, le fait que ce soit son père, il est sans doute moins intéressé par ces questions", suppose l’économiste.

Les transferts libres pourraient-ils devenir la norme ?

Lionel Messi et Sergio Ramos, arrivés d’Espagne après la fin de leur contrat cet été, Kylian Mbappé parti pour débarquer gratuitement au Real Madrid en 2022, le monde du ballon tourne autour des départs et des arrivées libres ces derniers mois. Le début d’une révolution ?

"Il faut attendre un petit peu pour voir si la tendance va se confirmer, pour savoir si c’est un vrai changement ou si c’est juste conjoncturel", relativise Luc Arrondel. L’économiste du sport rappelle en outre que la plupart des transferts dans le football aujourd’hui se font libres : "Dans le Big Five, ils représentent environ deux tiers des échanges. Mais notre vision est biaisée, car on entend surtout parler des gros chiffres."

Mickaël Terrien pointe la crise économique liée à la pandémie, et aux droits télévisés en France, qui a baissé le niveau de revenu des clubs, désormais dans l'incapacité de proposer aux joueurs des niveaux de remunération comme avant. "Des joueurs vont aller jusqu'au bout de leur contrat pour continuer à bénéficier des conditions au moment de leur signature, et partiront libres ensuite", prédit-il.

Pour Antoine Semeria, enfin, le phénomène est amené à se répéter : "On peut s’attendre à ce que de plus en plus de joueurs ne craquent plus, aillent jusqu’au bout de leur contrat et partent libres. Les clubs vont devoir apprendre à ne plus être trop gourmands, à accepter les offres quand elles se présentent, à ne plus chercher à retenir un joueur qui veut absolument partir."

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