Karim Benzema "en lien notoire avec les Frères musulmans" : le ministère de l'Intérieur développe la déclaration de Gérald Darmanin

Le ministre de l'Intérieur a dénoncé, lundi, les liens supposés de Karim Benzema avec les Frères musulmans.
France Télévisions - Rédaction Sport
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Karim Benzema sur la pelouse du stade Faisal bin Fahd, le 24 août 2023. (AFP)

"Monsieur Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères musulmans". Invité de CNews lundi 16 octobre, Gérald Darmanin a conclu son intervention par cette accusation envers Karim Benzema, à la suite du soutien de ce dernier envers les habitants de Gaza. D'abord passée inaperçue, cette déclaration s'est depuis invitée au coeur de l'actualité politique française. L'avocat du joueur a réfuté, mercredi soir, ces accusations.

De son côté, contacté par franceinfo: sport, le ministère de l'Intérieur a développé par écrit les raisons qui le laissent penser que l'attaquant serait en lien avec les Frères musulmans. Cette organisation islamiste sunnite est considérée comme terroriste par sept pays, mais pas la France ni l'Union Européenne.

"Un signal particulièrement flou"

"Depuis plusieurs années, nous constatons une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l'idéologie frériste consistant à diffuser les normes islamiques dans différents espaces de la société, notamment dans le sport", avance le cabinet du ministère de l'Intérieur. Parmi les raisons invoquées, Beauvau souligne le "refus du joueur de football de chanter la Marseillaise lors de sélections en équipe de France". Un reproche récurrent le concernant, qui avait concerné d'autres grands noms du football français.

Le ministère de l'Intérieur accuse également Karim Benzema de "prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman, comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à la Mecque", sans préciser quelles publications posent problème. Beauvau rappelle également que le joueur avait posé sur une photo avec l'imam Nourdine Mamoune, visé par une perquisition en octobre 2020, après la mort de Samuel Paty. L'opération n'avait débouché sur aucune poursuite.

Enfin, le ministère de l'Intérieur évoque le "like" de Karim Benzema sur une publication instagram du combattant russe de MMA Khabib Nurmagomedov : "Un véritable appel à la haine à la suite de la publication de caricatures du prophète Mahomet dans la presse française". Une publication aimée à l'époque par plusieurs millions de personnes, dont d'autres joueurs de football tricolores comme Mamadou Sakho ou Presnel Kimpembe, ou encore par l'Anglais David Beckham.

Relancé sur ces noms, l'entourage du ministre n'a pas commenté davantage. "Ces prises de position ne relèvent à ma connaissance pas de poursuites judiciaires", concède un proche du ministre de l'Intérieur, qui estime toutefois : "Elles constituent un signal particulièrement flou de la part d'un sportif bénéficiant d'une telle audience". 

Karim Benzema envisage des poursuites

Du côté du joueur, on nie tout lien avec les Frères musulmans, a fait savoir son avocat Me Hugues Vigier, dans les colonnes du Parisien : "Ceci est faux ! Karim Benzema n’a jamais eu la moindre relation avec cette organisation. [...] Nous réfléchissons à des poursuites à l’encontre de ce ministre. [...] Il n’est pas acceptable que ceux qui gouvernent se croient autorisés à tout par pur opportunisme." Et d'ajouter dans un communiqué : "Prier le 15 octobre pour des populations civiles sous les bombes qui n'épargnent ni les femmes ni les enfants ne constitue évidemment ni 'propagande pour le Hamas', ni 'complicité de terrorisme ni actes de collaboration'."

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