Marseille, 18h45, les vitres du bus de l'OL éclatent : retour sur les incidents qui ont entraîné le report de l'"Olympico"

Le bus de l'équipe de l'OL ainsi que plusieurs bus de supporters ont été caillassés. Le match a été annulé et tous les supporters lyonnais ont pu sortir du stade à 2h30 du matin. Au total, 14 bus sont repartis sous escorte policière.
Article rédigé par franceinfo
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Le bus de l'équipe de l'Olympique lyonnais après avoir été caillassé, le dimanche 29 octobre, à Marseille (Bouches-du-Rhône). (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Le match de Ligue 1 entre Marseille et Lyon a été annulé dimanche 29 octobre après les incidents en amont de la rencontre au Stade Vélodrome, quand des projectiles ont visé le bus de l'équipe de l'OL, blessant l'entraîneur Fabio Grosso, et des bus de supporters lyonnais, entraînant neuf interpellations et blessant légèrement cinq policiers, selon le ministre de l'Intérieur lundi 30 octobre sur BFMTV.

Selon une source proche du dossier, 465 policiers, dont 192 CRS, étaient au total mobilisés pour cette soirée, qui avait été classée au niveau 4, le niveau le plus haut, par la division nationale de lutte contre le hooliganisme, en raison des incidents qui avaient émaillé les précédentes rencontres entre les deux clubs.

Les bus de l'équipe et des supporters caillassés

À 18h45, selon la même source, lors de l'arrivée du bus du club lyonnais à proximité du stade, boulevard de la Pugette. Au niveau du bar l'Olympe, des individus ont jeté des bouteilles de verre sur le véhicule : certaines vitres du bus sont visées et ne tiennent plus. Elles éclatent alors en petits morceaux à l'intérieur de l'habitacle aux couleurs du club de Lyon. C'est à ce moment que l'entraîneur Fabien Grosso et son adjoint Raffaele Longo ont été blessés au visage par les éclats de verre. Selon le parquet de Marseille, joint ce dimanche 29 octobre par franceinfo, Fabio Grosso, blessé au visage, a dû recevoir douze points de suture, tandis que son adjoint a été blessé à l'œil.

C'est après cet événement que le bus a pénétré dans le stade Vélodrome et que les blessés lyonnais ont été soignés par les médecins de l'équipe. Les joueurs, quant à eux, se sont rendus sur la pelouse pour s'échauffer.

À 19h20, deux autres bus de supporters lyonnais ont également été la cible de jets de projectiles brisant des vitres, selon une source proche du dossier. Les CRS ont alors dispersé les agresseurs. À 19h30, ce sont quatre nouveaux bus de supporters lyonnais qui ont été la cible de projectiles. À 19h45, des supporters lyonnais sont descendus de leurs bus et ont tenté de s'en prendre à des supporters marseillais. Selon une source policière, jointe par franceinfo, un CRS a reçu un coup de batte de base-ball sur la nuque porté par un supporter lyonnais et a perdu connaissance. Le mis en cause a été interpellé et placé en garde à vue.

Neuf personnes interpellées 

À 20h20, les joueurs lyonnais ont indiqué à la Ligue de football professionnel (LFP) leur intention de ne pas disputer le match, qui était alors annulé. À 20h42, André Fournel, le speaker du stade Vélodrome fait cette annonce tant redoutée par les 64 000 spectateurs présents au stade. Le match entre l'OM et Lyon est annulé. Décision prise à la suite d'une réunion de crise. Les explications de l'arbitre de la rencontre, François Le Texier : "On a également appliqué le protocole en la matière qui indique que lorsqu'un acteur fait l'objet d'une blessure et que sa participation est entachée du fait de cette agression physique, pour des raisons physiques ou psychologiques d'ailleurs, la rencontre ne doit pas avoir lieu".

À 21h35, après de nouveaux jets de projectiles lancés par des supporters marseillais sur les forces de l'ordre, les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les supporters. À ce moment, cinq policiers ont été légèrement blessés.

Selon une source proche du dossier à franceinfo, en plus de l'entraîneur lyonnais et son adjoint, cinq supporters lyonnais ont été blessés. Le ministre de l'Intérieur sur BFMTV et une source proche du dossier à franceinfo indiquent que neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Ces neuf interpellés sont âgés de 22 ans à 50 ans, selon la même source.

Le procureur de la République de Marseille, joint par franceinfo ce lundi matin, précise que certaines ont été placées en garde à vue pour les jets de projectiles, une personne pour détention de 27 fumigènes dans son sac, une pour outrage à agent de police et deux pour des vols aux abords du stade, profitant de la panique.

Des mimiques de singes adressées aux supporters marseillais

Tous les supporters lyonnais, qui étaient confinés dans le stade, ont pu sortir à 2h30 du matin. Au total, 14 bus ont quitté le stade sous escorte policière, sans aucun incident. Le procureur a annoncé dimanche 29 octobre qu'une première enquête est ouverte pour les violences avec arme en réunion, pour le caillassage du car où se trouvaient les joueurs et le staff lyonnais. Une deuxième enquête concerne l’attaque des autres cars de supporters.

Dans le même temps, les supporters lyonnais présents dans le stade ont adressé des mimiques de singes et au moins un salut nazi à l'attention du public marseillais, des gestes filmés dimanche soir, dans le parcage visiteurs du stade Vélodrome. La Ligue de football professionnel a fait savoir que les gestes observés seront étudiés par la commission de discipline sur la base des rapports qui lui seront envoyés, selon Le Parisien.

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