Football : avant Neymar, Messi ou Benzema, ces joueurs qui avaient signé pour des championnats exotiques ou moins cotés

L'Arabie Saoudite a agité le marché des transferts, qui s'achève ce 1er septembre. Et nombreux sont les joueurs qui ont quitté les grands championnats pour y tenter l'aventure. D'autres avant eux avaient sauté le pas. Exemple avec quatre joueurs aux destinations et aux parcours très différents.
Article rédigé par franceinfo - Estelle Ndjandjo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Pelé, Nicolas Anelka, André-Pierre Gignac, David Beckham. (MAXPPP - AFP)

Le mercato s'achève, vendredi 1er septembre, et c'est un "petit" championnat, encore bien loin des plus prestigieux de la planète football, qui a agité tout l'été le marché des transferts : c'est vers l'Arabie Saoudite que N'Golo Kanté, Edouard Mendy, Sadio Mané, Fabinho, Riyad Mahrez, Aymeric Laporte et bien d'autres ont filé. Ils y ont retrouvé Cristiano Ronaldo, débarqué dès janvier, Karim Benzema, arrivé en juin, et Neymar, qui s'est décidé en août.  

Léo Messi, lui aussi, aurait pu se laisser séduire par cette insatiable Saudi Pro League. Il a préféré la Floride et a signé à l'Inter Miami. Plus au sud, et plus original, le Marseillais Dimitri Payet vers Rio de Janeiro et le club de Vasco de Gama, au Brésil.

Voir des joueurs tourner les crampons et déserter les prestigieux championnats, le phénomène n'a rien de nouveau. Il n'est pas rare de voir des footballeurs, en seconde partie de carrière ou à quelques pas de la case retraite, intégrer des clubs extra-européens. Raisons fiscales, coup marketing ou envie d'ailleurs, focus sur ces joueurs qui ont choisi le dépaysement, bien avant Messi, Neymar ou Ronaldo.

Pelé en août 1977, sous le maillot du Cosmos. (BRAUN / PICTURE ALLIANCE VIA MAXPPP)

Pelé à New York

En 1975, le Roi Pelé, 35 ans, quitte le mythique club de Santos, au Brésil, pour rejoindre à la stupeur générale le New York Cosmos, crée quatre ans plus tôt. Pelé a longtemps repoussé les avances de Steve Ross, patron des studios hollywoodiens Warner Bros et cofondateur du club, avant de céder. Pelé touche 1,4 million de dollars par an, une somme astronomique pour l'époque. Le club ambitionne de révolutionner la toute jeune North American Soccer League (NASL) : la présence de la légende vivante du foot attire peu à peu les foules et contribue à populariser le soccer aux États-Unis. Pelé jouera pour le Cosmos trois saisons, de 1975 à 1977, avant de mettre fin à sa carrière. Le Cosmos réussit à enrôler de grands noms comme l'Allemand Franz Beckenbauer ou le Néerlandais Johan Cruyff, pour quelques matchs d'exhibition. Mais il ne se relèvera jamais complètement de la retraite de Pelé et décline en même temps que la NASL, qui se met en sommeil en 1984.

Nicolas Anelka en mars 2012 sous le maillot de Shanghaï Shenhua. (CHINAFOTOPRESS / MAXPPP)

Nicolas Anelka entre Shanghai et Bombay

Modeste 71e au classement Fifa en 2011, la Chine a pour ambition d'entrer dans la cour des grandes nations du football et remporter une Coupe du monde. Elle inaugure des écoles de foot à la taille démesurée, pouvant accueillir des milliers d'enfants, et son championnat professionnel se veut conquérant. En décembre 2011, le Shanghai Shenhua FC recrute pour deux saisons le Français Nicolas Anelka, 32 ans, jusque-là relégué sur le banc par son club londonien, Chelsea. L'attaquant ne joue finalement qu'une saison en Super League chinoise, devenant un temps entraîneur adjoint tout en gardant son statut de joueur. Il y retrouve son ancien coéquipier à Chelsea, l'Ivoirien Didier Drogba, 33 ans, lui aussi séduit par les Shanghai Shenhua. Mais un conflit financier met fin au contrat de Drogba, deux mois après son arrivée. Un désaccord similaire pousse Nicolas Anelka à résilier son contrat à la fin de l'année 2012. Après un rapide retour en Angleterre, c'est en Inde que le Français remet ça. En 2014, il débarque au Mumbai City FC, dont il devient entraîneur-joueur, avant de raccrocher.

André-Pierre Gignac le 15 juillet 2023, sous le maillots des Tigres. (JULIO CESAR AGUILAR / AFP)

André-Pierre Gignac au Mexique

Contrairement à la Chine ou à l'Inde, le Mexique possède une forte culture du football. En 2015, en fin de contrat avec Marseille, l'international français André-Pierre Gignac, 30 ans, choisit les Tigres de l'université autonome de Nuevo León (UANL) à Monterrey, au nord du Mexique. L'attaquant malheureux de la finale de l'Euro 2016 devient un joueur indiscutable et systématiquement titulaire au sein des Tigres. Il y enquille les buts, remporte la Liga mexicaine à quatre reprises – la dernière fois en mai 2023 – et il a prolongé jusqu'en juin 2025. Un autre international français et ancien joueur de l'OM, Florian Thauvin, a lui aussi rejoint les Tigres, en 2021, à l'âge de 28 ans. Mais il présente un bilan plus mitigé : 39 matchs, huit buts et cinq passes décisives depuis son arrivée. Le club a mis fin à son contrat en janvier 2023.

David Beckham lors d'un match contre Dallas le 14 novembre 2010 (HUBERT BOESL / DPA)

David Beckham à Los Angeles

En 2007, David Beckham quitte le mythique Real Madrid. À cette époque, le joueur de 32 ans est l'un des premiers à se penser comme une marque mondiale. Lui qui brille à Madrid avec les "Galactiques" – avec Luis Figo, Zinédine Zidane et le Brésilien Ronaldo – rejoint... les Los Angeles Galaxy, la franchise californienne qui évolue en Major League Soccer (MLS), la ligue professionnelle américaine. Il y débarque avec sa femme Victoria Beckham et leurs trois enfants. La presse s'enflamme sur un deal à 250 millions de dollars, son arrivée attire les sponsors et les peoples d'Hollywood affluent au stade. Après deux allers-retours entre le Milan AC et Los Angeles, Beckham quitte définitivement le Galaxy en tant que joueur en 2012. Et il finit alors sa carrière en 2013 au Paris Saint-Germain, à 38 ans. Zlatan Ibrahimovic rejoindra également le club en 2018, avant de le quitter au bout de deux saisons, avec un tweet cinglant : "Maintenant, retournez voir du baseball". David Beckham, lui, garde sa préférence pour le football. Dès sa retraite sportive, il s'est investi dans la création d'une franchise en MLS : il est aujourd'hui copropriétaire de l'Inter Miami, qui a joué ses premiers matchs en 2020. Et qui vient de recruter le très prometteur Léo Messi, champion du monde aux sept Ballons d'or qui a choisi la Floride pour tourner la page PSG.

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