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Equipe de France : Que retenir après France-Islande et France-Allemagne ?

Les champions du monde ont encore fait preuve d'un mental d'acier. Menés lors des deux rencontres contre l'Islande et l'Allemagne, ils refusent obstinément de perdre. Ces deux sorties ont permis à Didier Deschamps de faire quelques ajustements, d'innover et de faire tourner l'effectif, notamment contre l'Islande. Certains ont confirmé leur statut, certains ont marqué des points, d'autres ont déçu. Revue d'effectif après ces nouveaux matchs internationaux post Coupe du monde.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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  (FRANCK FIFE / AFP)

• Les Immuables 

- Hugo Lloris : Malgré le match très solide d’Alphonse Areola face à l’Allemagne le 6 septembre dernier, qu’on ne s’y trompe pas, le capitaine des Bleus a encore des beaux jours à vivre en sélection. Contre l'Islande jeudi dernier, le portier des Spurs a subi des vagues à répétition, 9 occasions concédées, un record depuis l'Euro 2008. Il a tenu les siens à flots pour permettre le retour en fin de match, gratifiant le public du Roudourou d'une triple parade stratosphérique sur un corner islandais (38e). Mardi, il a encore été décisif. Frustré sur le penalty tiré par Tony Kroos, où il touche le ballon du bout des doigts, mais pas suffisamment pour le sortir, il a ensuite été irréprochable, très solide sur sa ligne. 

- Ngolo Kanté, Paul Pogba, Blaise Matuidi : Ces trois-là sont les tauliers du milieu de terrain. Discrets par moments, ils savent redresser la barre et monter le ton dès que nécessaire. Le premier, discret en première période contre l'Allemagne a su remettre le volume de jeu qu'on lui connait en seconde pour verrouiller l'axe. Le deuxième, fautif sur la perte de balle qui amène le penalty a aussi passé la seconde en deuxième période. Par ses passes, il a régulièrement cassé les lignes allemandes pourtant très en place. Il est l'avant-dernier passeur sur le but de Griezmann. Le troisième, Blaise Matuidi, ménagé contre l'Islande était de retour dans le 11 titulaire mardi. Il a fait du Matuidi dans le texte, il a ratissé le milieu de terrain, très agressif sur le porteur de balle, et a su se projeter vers l'avant quand il fallait. C'est lui qui provoque le penalty de la victoire, sur un appel en profondeur millimétré il est parfaitement servi par Mbappé avant d'être accroché par Hummels (78e). 

- Raphaël Varane : LE patron de la défense des Bleus. Il a tout gagné cette saison en club et en sélection. Il confirme match après match qu'il est devenu le joueur que tout le monde attendait, l'un des meilleurs défenseurs du monde.

- Kilian Mbappé, Antoine Griezmann : Mardi contre l'Allemagne, les deux attaquants stars ont montré une ébauche de la complémentarité qu'on attend d'eux, et qui pourrait se montrer dévastatrice. Le premier a débloqué la situation contre l'Islande, entré en jeu à la 64e minute, il a dynamité la défense adverse, provocant un CSC (86e) avant de transformer le pénalty de la victoire (90e). Griezmann lui, à la peine contre l'Islande, a livré un véritable récital contre l'Allemagne. Avec son doublé, il est désormais dixième meilleur buteur de l'histoire des Bleus, à une longueur de Benzema.  

• Ils ont marqué des points 

- Alphonse Areola : il a profité d’une double blessure (Lloris et Mandanda) pour s’offrir ses deux premières sélections en septembre. Il a dû rendre ses gants à Lloris cette semaine et va devoir encore patienter pour prendre la place du plus capé des gardiens tricolores. Mais il a montré que l’on pouvait compter sur lui. Il pourrait rapidement passer numéro deux dans la tête de Deschamps.

- Tanguy Ndombélé : Il a honoré ses deux premières sélections avec panache. Entré en cours de match contre l'Islande et l'Allemagne, il a eu peu de temps de jeu, mais s'est montré impliqué, agressif et juste techniquement. On a hâte d'en voir plus.

Ousmane Dembélé peine toujours à convaincre en Equipe de France. (LOIC VENANCE / AFP)

• Ils ont déçu

- Presnel Kimpembe Le défenseur parisien a vécu une semaine difficile. Il a bénéficié de la blessure de Samuel Umtiti pour être titularisé. La où il aurait pu marquer des points, il s'est au contraire montré inquiétant. Il est responsable de près ou de loin dans les trois buts encaissés par la France.

- Florian Thauvin : Forfait pour blessure pour la rencontre contre l'Allemagne, l'attaquant phocéen avait sombré pour sa première titularisation en Bleu contre l'Islande. Celui qui peinait à accumuler du temps de jeu en sélection a peut-être laisser passer une belle chance, mais rien de rédhibitoire pour un joueur de 25 ans.

- Ousmane Dembélé : Trop individualiste, il peine toujours à convaincre en équipe de France. A court terme, sa place dans le groupe n'est pas menacée, mais il doit montrer plus.  

• Ils montrent leurs limites

- Olivier Giroud : Il pèse toujours sur les défenses adverses par sa puissance et son jeu aérien. Il est beaucoup recherché sur le jeu long, il s’impose souvent, mais après son premier contrôle, il ne sait pas quoi faire de la balle. Le troisième meilleur buteur de l’histoire des Bleus avait un argument de poids quand il était décrié les dernières saisons, il trouvait le chemin des buts presque à tous les matchs. Ce n’est plus le cas, et avec un Kilian Mbappe intenable dès qu’il est aligné en pointe, le statut de Giroud pourrait évoluer dans les mois qui viennent.

- Benjamin Pavard : Sérieux, discret mais impliqué, il a tout du gendre idéal. S'il a clairement pris une autre dimension depuis la Coupe du monde, il a aussi montré ses limites au poste de latéral. Poste qui, il faut le rappeler, n'est pas son poste de prédilection. Jeudi, le choc contre l'Allemagne a encore davantage mis ces limites en lumière, dans un couloir droit déserté par Kylian Mbappé en défense. Pavard est titulaire par défaut à ce poste, mais si il n'y joue pas plus en club, ça pourrait se compliquer.

- Steven Nzonzi : Dire qu'il a déçu est probablement sévère. Titulaire contre l’Islande, il a joué sans fioriture, mais sans créativité. Il fait le travail, mais pas plus. Lors de ses entrées en fin de match, il apporte de la sérénité à la récupération et dans le jeu aérien. Le Romain est solidement installé dans le groupe mais condamné un rôle de second couteau, de joueur de rotation.

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