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"Des fois, je me dis qu'on ne fait pas le même métier" : le président du club de football de Montpellier rêve d'un exploit face au PSG en Coupe de France

Montpellier reçoit le PSG ce mercredi en demi-finale de la Coupe de France. Rencontre avec le président du club héraultais, Laurent Nicollin, qui devient au fil du temps un des acteurs majeurs du foot français.

Article rédigé par Alexandre Vau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Laurent Nicollin, président du club de football de Montpellier (31 Août 2019). (LOIC VENANCE / AFP)

À 48 ans, Laurent Nicollin est devenu un dirigeant important. Alors que son club Montpellier reçoit mercredi 12 mai le Paris Saint-Germain en demi-finale de la Coupe de France de football, ce proche du patron de la LFP Vincent Labrune s'apprête à présider Foot unis, nouveau syndicat regroupant tous les clubs professionnels pour pacifier le foot français touché par la crise sanitaire. Actuel 8e de Ligue 1, Montpellier est solidement installé parmi l'élite. Dans sa tâche Laurent Nicollin est aidé par son frère, Olivier, qui a repris l'entreprise familiale spécialisée dans le traitement des déchets. Une entreprise développée, comme le club, par leur père Louis Nicollin, décédé en 2017.

>> Coupe de France : pourquoi Montpellier peut rapprocher le PSG d'une saison sans trophée 


franceinfo : Que représente cette demi-finale ? 

Laurent Nicollin :  C'est une belle affiche, une demi-finale est toujours une belle affiche ! On reçoit le champion de France en titre, le vainqueur de la Coupe de France en titre, c'est tout un programme pour nous. En plus nous allons jouer sans public. C'était déjà compliqué et ça va devenir encore plus compliqué ! On est arrivés à ce stade de la compétition, on va essayer de démarrer le mieux possible et essayer de les faire trembler jusqu'au bout.

"On est très heureux et très fiers et j'espère qu'on va être à la hauteur de l'événement."

Laurent Nicollin

à franceinfo

C'est vraiment deux visions du football. D'un côté le PSG avec son investisseur qatarien et de l'autre, votre club familial.

C'est un autre football, ce n'est pas du tout le même budget, pas du tout la même philosophie. Des fois, je me dis qu'on ne fait pas le même métier. Mais bon, il faut quand même reconnaître que grâce au Paris Saint-Germain, on a un championnat de ligue 1 qui est plus attractif et qui attire plus de grands joueurs. C'est une autre vision, c'est vrai qu'on est le seul actionnaire avec mon frère au club. On n'a pas de capitaux étrangers, on n'a pas d'autres personnes qui ont mis de l'argent. C'est peut-être une erreur parce que pour grandir il faudrait peut-être ouvrir notre capital mais au moins on joue avec certaines valeurs, on s'y retrouve et ce n'est pas plus mal.

Vous avez repris le flambeau après le décès de votre père Louis Nicollin en 2017.

J'ai toujours été dans l'ombre de mon père. Ça faisait quelques années déjà que j'étais président délégué. Ce n'était pas non plus une idée fixe en me levant le matin de me dire : un jour je serait président du club de Montpellier.

Les fonds propres du club et la holding familiale vous permettent de passer financièrement cette période ?

C'est compliqué en ce moment : on a des dépenses mais on n'a pas de rentrées financières. Après on peut miser sur la vente de joueurs mais pour l'instant on n'en a pas vendu. On va passer le cap cette année, en espérant qu'on y arrive également l'année prochaine. 

"Si nous n'avions pas la holding ça serait compliqué. Pour l'instant on est entre 20 et 25 millions d'euros de pertes."

Laurent Nicollin

à franceinfo

Vous parlez de valeurs, on les ressent véritablement quand on regarde votre équipe, c'est votre sentiment ?

Comme on n'a pas les mêmes moyens financiers que les autres, on essaye de compenser avec l'état d'esprit, avec des joueurs qui ont envie de se battre les uns pour les autres. On essaye de faire du mieux possible avec les moyens qu'on a et avec les joueurs qu'on a. On a un groupe depuis trois, quatre ans qui est assez exceptionnel. On a un coach qui a su les faire travailler tous ensemble dans le même sens. C'est vrai que ça fait des bons résultats pour un club qui est situé entre le 10e et 12e budget de ligue 1.

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