Contrat à la Fifa, relations avec Sepp Blatter : la mise au point de Michel Platini en trois citations
Le candidat à la présidence de la Fifa s'exprime pour la première fois, lundi dans "Le Monde", depuis sa suspension par l'institution.
Il s'estime "traîné dans la boue" : dans le journal Le Monde, lundi 19 octobre, Michel Platini revient pour la première fois sur sa suspension de trois mois par la Fifa, dont il brigue la présidence. Au cœur de cette affaire, un paiement de deux millions de francs suisses versé par la Fifa en 2011, sur ordre de Sepp Blatter, pour un travail effectué neuf ans plus tôt. Francetv info vous résume les explications du Français.
Sur son contrat : "Combien tu veux ? – Un million. – De quoi ? – Ce que tu veux."
"L'histoire peut paraître étonnante, mais c'est pourtant celle-là." Michel Platini le confirme : le contrat au nom duquel il a perçu deux millions de francs suisses en 2011, neuf ans après avoir quitté la Fifa, n'était qu'un engagement verbal avec Sepp Blatter, "un truc d'homme à homme". "Combien tu veux ?" lui aurait demandé Sepp Blatter, alors futur président de la Fifa, en 1998. "Un million", répond Michel Platini, devenu son conseiller. "De quoi ? – De ce que tu veux, des roubles, des livres, des dollars."
Mais Michel Platini ne touche pas la totalité de son salaire : "Le secrétaire général gagne 300 000 francs suisses. Tu ne peux avoir plus de trois fois son salaire", lui aurait expliqué Sepp Blatter, promettant de verser le reste de la somme plus tard. Mais le Français quitte son rôle de conseiller en 2002 sans avoir reçu son dû : "Je ne demande pas parce que je ne manque pas. (...) Je ne suis pas un homme d'argent."
En 2011, sans qu'il explique pourquoi, Michel Platini se manifeste auprès de la Fifa. Sepp Blatter reconnaît la dette, et le président de l'UEFA envoie une facture, se trompant au passage sur le montant (en sa défaveur). Il reçoit donc un paiement de deux millions de francs suisses, sur lequel il assure avoir payé des impôts. "J'aurais mieux fait de demander une reconnaissance de dette et, ainsi, rien de tout cela ne serait arrivé", conclut le Français.
Sur sa relation avec Sepp Blatter : "Il m'avait d'une certaine façon envoûté"
Une telle confiance envers Sepp Blatter s'explique par les liens étroits qui unissaient les deux hommes. Michel Platini raconte qu'en 1998 le Suisse lui aurait d'abord proposé de se porter candidat à la tête de la Fifa et aurait candidaté pour être son numéro 2. Mais le Français n'était pas intéressé. "J'avais de l'estime, de l'amitié" pour Joseph Blatter, explique Michel Platini. "J'admirais le politique. Il a beaucoup de charme et je peux dire qu'il m'avait d'une certaine façon envoûté." Leurs relations se sont refroidies depuis que le Français a conseillé au président de la Fifa de partir : "Depuis, on s'est croisés dans les réunions, on se salue, mais c'est tout."
Interrogé sur la possibilité que son ancien ami soit derrière la sortie de cette affaire, Michel Platini confie qu'il a "des doutes" et que Sepp Blatter pourrait vouloir "[le] tuer politiquement" : "En tout cas, tout ça est sorti à partir du moment où j'ai demandé sa démission et où j'ai été candidat."
Sur la procédure contre lui : "Je trouve honteux d'être traîné dans la boue"
Suspendu pour la même durée que Sepp Blatter, Michel Platini confie sa frustration d'être "mis dans le même sac que les autres" et "traîné dans la boue". Il se dit prêt à se défendre jusque devant le Tribunal arbitral du sport.
Le Français ne cache pas ses craintes que cette sanction fasse dérailler sa candidature à la présidence de la Fifa : "Je ne voudrais pas être dans la situation de Mohamed Bin Hammam", rattrapé par le Comité d'éthique de l'institution à quelques jours de l'élection de 2011. Une comparaison plutôt malheureuse quand on sait que le Qatari a fini par être banni à vie par la Fifa. Michel Platini, lui, se voit toujours en sauveur : "Je suis le seul à pouvoir faire en sorte que la Fifa redevienne la maison du foot mais, chaque fois que je me rapproche du Soleil, comme Icare, ça brûle de partout."
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