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CAN 2022 : enfin la bonne année pour le Sénégal ?

Déjà deux fois finalistes, les Lions de la Teranga n'ont jamais remporté la compétition. Cela passe d'abord par une victoire contre le Burkina Faso, mercredi, en demi-finale (20h).

Article rédigé par franceinfo: sport - Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les supporters du Sénégal après la victoire de leur équipe en quarts de finale face à la Guinée équatoriale, le 30 janvier 2022. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Tout un pays en rêve. Le Sénégal a l'occasion, mercredi 2 février (à partir de 20 heures), d'atteindre la troisième finale de Coupe d'Afrique des nations de son histoire. La compétition se refuse aux Lions de la Teranga, jamais titrés malgré deux finales, en 2002 (perdue face au Cameroun) et lors de la dernière édition, en 2019 (défaits par l'Algérie). "Je veux cette CAN. Je cours derrière elle depuis 1999", avait annoncé le sélectionneur Aliou Cissé lors de l'annonce des 27 joueurs retenus pour la compétition.

Capitaine en 2002, il était passé tout proche d'être le premier Sénégalais à soulever ce trophée. Le Sénégal avait été battu aux tirs aux buts en finale par d'autres Lions, indomptables cette fois, ceux de Patrick Mboma.

La meilleure sélection sur le papier

Cissé a également connu l'échec en tant que sélectionneur, en 2019, avec une nouvelle défaite en finale, cette fois face aux Fennecs algériens. Le sélectionneur des Lions de la Teranga a donc une revanche à prendre. Ses hommes doivent d'abord battre le Burkina Faso, avant d'affronter ensuite le Cameroun ou l'Egypte.

Pour atteindre cet objectif, l'ancien capitaine des Lions a convoqué une véritable armada, la meilleure équipe sur le papier, avec 19 joueurs venus des cinq grands championnats européens parmi les 27 appelés. Sur chaque ligne, Aliou Cissé dispose de joueurs disputant la Ligue des Champions régulièrement, comme Edouard Mendy (Chelsea), élu meilleur gardien de l'année 2021 par la Fifa, Kalidou Koulibaly, trois fois défenseur de l'année en Série A et Sadio Mané, Ballon d'Or africain en 2019.

Des débuts de compétition difficiles

Ce vivier extraordinaire a conféré au Sénégal le statut de grand favori de cette édition. Le président du pays, Macky Sall, a été clair avant le départ de la sélection vers le Cameroun, début janvier : "Cette fois-ci, je ne parle pas de finale mais de coupe. Il faudra vous battre pour nous ramener la coupe"

Est-ce en raison de cette pression qui repose sur leurs épaules que les Sénégalais balbutient leur football ? Le début de tournoi a été poussif pour les coéquipiers de Sadio Mané. Certes, ils sont sortis de la phase de poules sans encaisser le moindre but, mais les Lions n'ont rugi qu'à une seule reprise, sur un penalty de l'ailier de Liverpool dans les arrêts de jeu. "On dit qu’abondance de biens ne nuit pas mais ce n’est pas forcément vrai pour le Sénégal", analyse Philippe Troussier, qui a été cinq fois sélectionneur pour une équipe africaine.

"Ce qui se passe, c’est que dans le vivre ensemble d'un tel effectif, il peut y avoir des problèmes, des grands joueurs peuvent se retrouver sur le banc et ne pas jouer du tournoi."

Philippe Troussier, ancien sélectionneur

A franceinfo: sport

Pour Philippe Troussier, une bonne sélection se divise en trois parties, "ceux qui se battent pour être titulaires, ceux qui sont capables d'être sur le banc avec un état d'esprit irréprochable et de rentrer pour trois minutes, et ceux qui ne joueront jamais à l'image d'Adil Rami pendant la Coupe du monde 2018".

Des Lions revigorés

Les critiques ont commencé à se faire entendre. Henri Camara, joueur le plus capé de la sélection (entre 1999 et 2009), n'a pas mâché ses mots après le match nul contre le Malawi, le 18 janvier. "Je ne comprends pas le jeu du Sénégal. C’est inadmissible que cette équipe puisse subir le rythme d’un adversaire surtout quand elle dispose de toutes ses forces. Il va falloir mettre les choses à plat", a tancé le meilleur buteur de l'histoire des Lions de la Teranga, interrogé par le quotidien sénégalais L'Observateur.

Les deux premiers matchs de phase finale, face au Cap-Vert puis à la Guinée équatoriale, ont toutefois rassuré les supporters. Avec cinq buteurs différents, les Sénégalais ont mis à profit la profondeur de leur effectif. "Ils sont montés en puissance, c'est une bonne chose. Ils ont les moyens d'aller au bout", assure Alain Giresse, prédecesseur d'Aliou Cissé à la tête de l'équipe.

Le technicien français rappelle que la Côte d'Ivoire avec Didier Drogba, Yaya Touré et Gervinho n'a jamais gagné la CAN. La génération dorée ivoirienne a échoué à deux reprises en finale en 2006 et 2012, à chaque fois aux tirs au but. Le Sénégal, malheureux face à l'Algérie, veut croire que, pour sa part, l'heure du triomphe a sonné.

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