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Cyclisme : derrière l’ogre Van Aert, un peloton de prétendants au titre mondial

À domicile, le Belge Wout Van Aert est le grand favori de la course en ligne des championnats du monde. Mais dans sa roue, ils sont plusieurs à pouvoir lui griller la priorité.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Wout van Aert, Julian Alaphilippe et Kasper Asgreen. (AFP)

Neuf ans que la Belgique, terre de cyclisme par excellence, attend un hériter à Philippe Gilbert, dernier champion du monde venu du plat pays. Et alors que les championnats du monde se tiennent dans les Flandres pour la première fois depuis 2002, tout le royaume a les yeux rivés sur Wout Van Aert. À 27 ans, le coureur polyvalent de la Jumbo-Visma est le favori naturel de la course qui s’élance dimanche matin d’Anvers.

D’abord parce que le parcours emprunte ses chers monts flandriens, mais aussi et surtout parce que "WVA" sort d’une saison stratosphérique (13 victoires, dont trois sur le Tour de France, numéro un mondial au classement UCI), où il a su gagner sur tous les terrains. Mais aux championnats du monde, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Et nombreux sont ceux qui peuvent priver le Belge du maillot arc-en-ciel.

Julian Alaphilippe, un titre à défendre

En tant que tenant du titre, le puncheur français est logiquement un des principaux prétendants à sa propre succession, question de statut. Et la composition de l’équipe de France, pensée pour et autour de lui (mais qui dispose également d'autres cartes), vient confirmer que Julian Alaphilippe sera une nouvelle fois la carte maîtresse des Bleus pour ces Mondiaux.

Après une saison en dents de scie, où il a fait honneur à son maillot tout en restant bloqué à trois victoires, "Alaf’" arrive dans les Flandres avec des ambitions, sans se positionner en favori. « Physiquement, j'ai beaucoup travaillé pour être bien, monter crescendo et je pense que je serai prêt dimanche », a-t-il prévenu, « Ça va être dur dans la tête de rester concentré tout au long des 260 kilomètres. Ce sont les jambes qui vont décider ». Le Français se sait donc attendu : cela tombe bien, il a l’habitude de ne pas décevoir dans ces cas-là.

Tadej Pogacar, le nouveau cannibale

Un deuxième de Tour de France conquis en patron, mais aussi des victoires de prestige et un premier monument à son palmarès (Liège-Bastogne-Liège) : en 2021, Tadej Pogacar (UAE Emirates) a continué d’écraser la concurrence sur la plupart des courses dont il a pris le départ. Sa médaille de bronze aux Jeux de Tokyo témoigne aussi de l’appétit du nouveau cannibale, aussi à l’aise sur les courses à étapes que sur celles d’un jour. Après avoir fait l’impasse sur la Vuelta pour préparer les Mondiaux, le Slovène a connu sa première grosse défaillance sur la Bretagne Classic fin août, lui qui était tout juste en reprise. En dehors de son état de forme, on attend surtout de le voir à l'œuvre sur les pavés des monts flandriens. Le prodige slovène devra aussi cohabiter avec son compatriote Primoz Roglic, également candidat plus que crédible au titre.

Tadej Pogacar devant Remco Evenepoel lors des Championnats d'Europe 2021. (LUCA TEDESCHI / LIVEMEDIA)

 Kasper Asgreen, la surprise danoise

Comme à l’Euro de football, la surprise pourrait venir du Danemark. Ou, pour revenir au cyclisme, comme lors du Tour des Flandres 2021, remporté par Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step). Ce jour-là (déjà), le Danois était présenté comme un outsider, avant de coiffer au poteau Mathieu van der Poel, au sprint. Bien entouré par le "Wolfpack" de la Deceuninck, Asgreen a également accroché le Grand Prix E3 à son palmarès en 2021, une autre classique flandrienne partageant quelques traits avec le parcours des Mondiaux 2021. Il arrive surtout avec une solide équipe pour l’entourer (Honoré, Valgren, Cort Nielsen, Pedersen) et des bonnes jambes : en témoigne sa quatrième place lors du contre-la-montre dimanche dernier, à deux secondes du podium.

Mathieu van der Poel, le pari

Depuis sa chute dès les premières minutes de la course olympique de VTT des Jeux de Tokyo (son objectif prioritaire de l’année), Mathieu van der Poel s’est fait discret. Et pour cause : le Néerlandais soignait sa blessure au dos, qui l’a tenu éloigné du vélo pendant plusieurs semaines. Mais le vainqueur du Tour des Flandres 2020 semble être remis. Il vient d’ailleurs de gagner l’Antwerp Port Epic. « Je sens que je suis prêt, je ne participerais pas sinon… », a prévenu MVDP, qui ne prend jamais le départ sans une idée derrière la tête : « Je cours toujours pour gagner, mais je peux aussi me contenter d'une médaille ou d'une place dans le top 10 ». Après six jours en jaune sur le Tour, le petit-fils de Raymond Poulidor pourrait réaliser un autre rêve inachevé de son grand-père : endosser le maillot arc-en-ciel.

Colbrelli, Pidcock, Sagan ou Evenepoel en embuscade

En dehors de ces principaux outsiders - et sans citer tous les scénarios d’une course qui, de toute façon, est souvent très ouverte et difficile à pronostiquer -, d’autres noms seront à surveiller au départ d’Anvers. De plus en plus complet, l’Italien Sonny Colbrelli, tout juste champion d'Europe, a une belle carte à jouer grâce à son punch et à sa pointe de vitesse, tout comme son compatriote Matteo Trentin.

Déjà triple champion du monde, Peter Sagan est toujours capable d’un coup sur ces routes qu’il affectionne. Champion olympique de VTT, l’Anglais Tom Pidcock peut également créer la surprise. Enfin, un dernier nom : celui de Remco Evenepoel. Car si toute la Belgique attend le sacre du roi Wout Van Aert, son cadet de 21 ans pourrait lui griller la politesse.

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