Cet article date de plus de neuf ans.

Le Tour d’Espagne 2014 en cinq questions

La 69e édition de la Vuelta débute ce samedi à Jerez, avec un plateau très alléchant où ne manque que le vainqueur du dernier Tour de France, Vincenzo Nibali. Du reste, Chris Froome, Nairo Quintana, Alberto Contador, mais aussi Thibaut Pinot, Fabio Aru ou Rigoberto Uran, répondront tous présent au départ du troisième et dernier grand tour de l’année.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5 min
Alberto Contador réussira-t-il à suivre Nairo Quintana jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, étape finale de la Vuelta 2014? (YUZURU SUNADA / BELGA MAG)

La course se résumera-t-elle à un duel Froome-Quintana?

Les deux hommes se retrouvent pour la première fois sur un grand tour depuis la Grande Boucle 2013, où ils avaient occupé les deux premières places du général. Ils sont les deux favoris indiscutables de la Vuelta, qui aux yeux de Chris Froome, sera l’ultime occasion de briller dans une année noire marquée par les chutes et les pépins de santé. Incapable de défendre son titre sur la Grande Boucle, le Britannique aura la grosse armada de Sky à ses côtés pour chercher le maillot rouge sur le podium le 14 septembre prochain. Avec Kennaugh, Nieve, Kyrienka ou Siutsou pour entourer son leader, la formation britannique donne le ton. Froome, lui, préfère la jouer modeste en rappelant que la première étape marquera son retour à la compétition depuis sa chute sur les routes du Nord, début juillet.

La voie pourrait donc se dégager pour Nairo Quintana, déjà vainqueur du Giro en mai -et de quelle manière! Littéralement intouchable cette année, le petit grimpeur colombien est prêt à croquer la moindre des courses sur laquelle il s’aligne : sa récente victoire sur le tour de Burgos, validée par une perf’ sur un chrono individuel, en témoigne. "C’est le genre de défi dont j’ai besoin", annonce Froome qui sait qu’il devra se surpasser pour tenir tête au leader de Movistar. Il pourra toujours se rassurer en se disant que Quintana, 24 ans, n’a jamais couru deux grands tours dans une même saison, ou encore qu’il devra partager la vedette avec Alejandro Valverde, l’autre leader de la formation espagnole.

Que vaut Alberto Contador?

En ajoutant au tout dernier moment son nom à la liste des coureurs partants, Alberto Contador peut-il chambouler le scénario annoncé du Tour d’Espagne ? Le ‘Pistolero’ se remet à peine d’une fissure au tibia droit et promet qu’il ne part pas avec les mêmes ambitions que Froome, l’autre déçu du Tour de France. "Je me battrai peut-être la dernière semaine pour une victoire d'étape", a ainsi annoncé l’Espagnol.

Une prudence rare pour ce coureur au tempérament offensif qui ne se contente jamais de demi-mesures. Alors, faut-il vraiment le prendre au mot? Si le grimpeur a changé d’avis, c’est qu’il se sent au moins prêt à tenir jusqu’au bout, et qu’il n’est donc pas si à court que cela physiquement. Vainqueur des deux seules éditions de la Vuelta auxquelles il a participé (2008, 2012), Contador ne vient clairement pas que pour visiter les pentes de Cantabrie, des Asturies et de Galice sur lesquelles il a fait sa réputation.

Qui sera le meilleur Français au général?

L’an passé, Thibaut Pinot avait profité de la Vuelta pour se relancer après un Tour de France raté. Cette fois-ci, la donne n’est plus la même : le grimpeur de la FDJ.fr s’est hissé avec le maillot blanc sur le podium des Champs-Elysées et s’élancera de Jerez avec des objectifs plus mesurés. "L'ambition numéro un, c'est la victoire d'étape", a ainsi annoncé Marc Madiot, qui sait qu’il aura aussi Nacer Bouhanni, meilleur sprinteur du dernier Giro, pour arriver à ses fins. Pinot, malade dans les jours précédant le départ, a une envie folle de lever les bras, chose qu’il n’a plus faite depuis plus de deux ans. Il cherchera donc à suivre l’exemple de son coéquipier Kenny Elissonde, vainqueur l’an passé dans la brume de l’Angliru, plutôt que de tout donner pour le général.

Ce n’est pas le cas du prometteur Warren Barguil, double vainqueur d’étape en 2013, et qui nous a confié vouloir viser le Top 15 cette année. "L’an passé, c’était pour apprendre, pour voir comment je réagissais, explique le Français, leader de la Giant. Les deux victoires, ça n’était que du bonus. Cette fois-ci, il va falloir se concentrer sur le général, avec des coureurs pour me protéger. A moi de jouer mon rôle". Dans la veine de Romain Bardet sur le Tour (6e), ou de Pierre Rolland sur le Giro (4e)?

Qui pour bousculer la hiérarchie?

Ils sont plusieurs à espérer suivre le chemin tracé par Chris Horner l’été dernier, ou Vincenzo Nibali il y a deux mois à Paris. Rigoberto Uran (2e des deux dernières éditions du Tour d’Italie) est de ceux-là, lui qui n’a jamais brillé en Espagne mais qui sera cette fois-ci l’unique leader d’Omega-Pharma pour chercher le podium. Pour son probable dernier grand tour, Cadel Evans (BMC) veut lui prouver qu’il n’a pas encore lâché prise. A l’inverse, Fabio Aru (Astana) et Wilco Keldermann (Belkin) tenteront de confirmer tous les espoirs affichés sur le dernier Giro (respectivement 3e et 7e au général).

D’autres auront soif de revanche, comme Alejandro Valverde (34 ans), qui malgré la présence de Nairo Quintana à ses côté, est bien annoncé comme le co-leader de Movistar et voudra oublier sa 4e place décevante sur le dernier Tour. Auteur d’une Grande Boucle plus frustrante encore (même le maillot à pois lui a échappé), le grimpeur Joaquim Rodriguez (Katusha) attend toujours, à 35 ans, d’inscrire le premier grand tour à son palmarès. Sa onzième participation à la Vuelta (sept victoires d’étape et 18 jours en rouge tout de même) sera-t-elle enfin la bonne? 

Quelles particularités pour le parcours 2014?

Lancée ce samedi par un contre-la-montre par équipes, la 69e édition de la Vuelta comporte aussi deux chronos individuels, dont un qui fera office d’ultime étape. En cas de faible écart entre les cadors au général, ce dernier pourrait entretenir le suspense jusqu’au bout, et pourquoi pas  provoquer un ultime retournement de situation. Mais c’est évidemment sur les pentes des deux dernières semaines, après cinq premières étapes plutôt calmes en perspective, que se creuseront les plus gros écarts. Même si le tracé esquive cette année les routes pyrénéennes, les opportunités ne manqueront pas puisqu’un tiers des étapes s’achèvera par un col de première catégorie ou hors catégorie!

Outre les trois alléchantes ascensions finales dans les Asturies (dont la Camperona et ses rampes à 24%) en milieu de course, la grande explication aura lieu à la veille de l’arrivée, avec un dernier gros morceau de montagne qui s’achève au Puerto de Ancares. Les sprinteurs n’auront vraisemblablement que cinq occasions de s’exprimer sur une arrivée massive. A noter, enfin, que la Vuelta s’achèvera le 14 septembre prochain à Saint-Jacques-de-Compostelle et non Madrid, une première depuis 1993.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.