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Mondiaux de cyclisme : le spectacle du BMX et de la descente, le podium fantôme, l'accueil écossais.... Ce qu'on a aimé, pas aimé

Glasgow a été la capitale mondiale du cyclisme, toutes disciplines confondues, pendant un peu moins de deux semaines.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le peloton féminin dans les rues de Glasgow, le 13 août 2023, lors des Mondiaux de cyclisme. (OLI SCARFF / AFP)

Pour la première fois de l'histoire, toutes les disciplines du cyclisme étaient réunies en un même lieu pour les super championnats du monde de Glasgow, du 3 au 13 août. Pendant onze jours, la petite Reine et ses fidèles ont régné sur l'Ecosse : les stars de la route, les virtuoses du BMX freestyle, les flèches du vélodrome ou les casse-cous du VTT. A l'heure du bilan, celui-ci est plus que positif pour cette première édition, même si de nombreux axes de progression sont à étudier pour la prochaine qui aura lieu en Haute-Savoie, en 2027.

On a aimé 

La présence des para cyclistes


Premiers super championnats du monde de cyclisme de l’histoire, les Mondiaux de Glasgow ne se sont pas contentés de rassembler les disciplines majeures du vélo. Pour la première fois, les para cyclistes étaient aussi conviés à la fête, et non pas invités à d'autres Mondiaux en décalé. Résultat : une franche réussite sur la piste, notamment, où l'on a pu voir des para cyclistes être fêtés sans distinction par le public britannique, venu en nombre. Ne reste plus qu'à faire la même chose pour les épreuves sur route qui ont encore eu lieu loin de Glasgow, dans un anonymat malheureusement plus habituel pour le para cyclisme.

Le spectacle en BMX


A un an des JO de Paris 2024, le BMX Tricolore a déjà la flamme. Pourvoyeur de médailles, que ce soit en flatland avec Aude Cassagne, et bien sûr en race avec le triplé historique de Romain Mahieu, Arthur Pilard et Joris Daudet, l’équipe de France a brillé sur ces Mondiaux de Glasgow 2023. Mais au-delà des médailles, ce qu’on retient avant tout ce sont les frissons qui nous ont parcouru l’échine que ce soit en course ou freestyle, sans distinction de nationalité. Vivement la suite et notamment les JO 2024 avec le Freestyle Park installé place de la Concorde.

La folie du VTT descente


Certes, l’équipe de France n’a ramené qu’une médaille en VTT descente, ce qui laisse sur sa faim quand on connaît la densité tricolore dans la discipline. Il n’empêche que l’épreuve de VTT descente, qui avait lieu dans le nord de l’Ecosse, à Fort William, reste comme LA découverte de ces premiers super championnats du monde de cyclisme. D’une part, parce qu’il s’agit d’un show sportif comme on en a rarement vu, à mi-chemin entre le ski et le BMX, entre les pointes à 80 km/h, les énormes sauts et les passages techniques. D’autre part, pour l’ambiance montagnarde, rock et festive autour de la piste, les pieds dans la boue, avec une authenticité rafraîchissante, jusque chez les athlètes. Le seul regret est que le VTT descente ne soit pas inscrit au programme olympique à ce jour.

Les Ecossais


Ce n'est un secret pour personne : l'Ecosse n'est pas un pays de vélo. Mais, ce n'est pas un secret non plus, les Ecossais savent faire la fête et recevoir. Et pendant dix jours, ils ont été plus que de bons hôtes pour ces Mondiaux. "On n'y connaît rien, mais bienvenue à Glasgow, éclatez-vous avec vos vélos", accueillait ainsi Josh, quelques heures après la défaite du XV de France le même jour à Edimbourg. En dehors des rencontres au détour d'un comptoir du centre-ville, le peuple de la terre de légendes a été, non seulement à la hauteur, curieux et au rendez-vous chaque jour, au quatre coins du pays et peu importe l'épreuve ou la météo. Et pas seulement pour soutenir les Britanniques. On retiendra par exemple l'ami Bryan, rencontré lors de l'épreuve de VTT descente, qui avait fait 300 km pour admirer le Français Loïc Bruni : "He's a f*cking monster".

On n'a pas aimé 

Le podium disparu du vélodrome


Devenir champion du monde, c'est un jour unique dans une vie, marqué par des moments symboliques bien connus : le passage de la ligne, l'endossement du maillot arc-en-ciel et l'hymne national sur le podium, médaille autour du cou. Un moment que l'organisation de ces Mondiaux a tout simplement ruiné pour tous les athlètes du cyclisme sur piste, en installant le podium protocolaire dans une salle annexe de l'Emirates Arena, souvent désertée par le public.

Le changement de règle imprévu en VTT


Il a fallu que Victor Koretzky montre ostensiblement sa colère sur la ligne d'arrivée du VTT cross-country pour que cela fasse parler. L'UCI a changé une règle la veille du départ et le Français s'est estimé lésé. En revoyant, en catimini, les critères pour établir l'ordre de la ligne de départ, l'instance a en effet permis à Tom Pidcock, Mathieu Van der Poel et Peter Sagan de partir de moins loin que prévu. Grâce à leurs points récoltés en cyclisme sur route, ils ont pu s'élancer de la 5e ligne, alors qu'il était initialement prévu que seuls ceux marqués en VTT devaient compter. 

Sacré champion du monde, Pidcock était prévu en 7e ligne, derrière Victor Koretzky (4e à l'arrivée) qui a eu du mal à l'avaler : "C'est pas fair-play du tout, c'est dégueulasse, il n'y a pas d'autres mots. Les deux lignes qui nous séparent, ce sont les 15 secondes qui manquent quasiment toute la course pour être avec lui. Ce n'est pas normal, pas réglo. L'UCI a vraiment des questions à se poser."

L'espacement des sites


Si l'Ecosse a toutes les raisons de mettre en valeur son superbe patrimoine, la décision d'éparpiller aux quatre coins du pays les différentes disciplines s'est avérée contre-productive. Ainsi, la plupart des athlètes présents à ces super Mondiaux n'ont rien vu d'autre que leur propre épreuve, faute de temps pour faire la route vers les autres sites. Il n'y a guère que le BMX Freestyle et le VTT Trial qui partageaient le même parc, qui ont donc pu s'observer. Même les coureurs amateurs, envoyés à Perth, n'ont pu profiter de leur séjour pour assister à la course en ligne masculine (pourtant entre leurs deux épreuves), à cause d'un retrait de dossard programmé à la même heure, à plusieurs dizaines de kilomètres. A la Haute-Savoie de faire mieux dans quatre ans.

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