Décès de Gino Mäder sur le Tour de Suisse : "On s'imagine tous à sa place", témoigne l'ancien coureur William Bonnet
"On se reconnaît tous là-dedans, on a tous vécu des situations plus ou moins dangereuses", déplore samedi 17 juin sur franceinfo, l'ancien coureur de la Groupama-FDJ, William Bonnet, après la mort vendredi du cycliste Gino Mäder. Le coureur de la Bahrain Victorious a été victime d'une lourde chute dans une descente sur le Tour de Suisse. Cet accident a provoqué une réelle onde de choc dans le monde du cyclisme. "On s'imagine tous à sa place et on imagine la douleur des proches", confie William Bonnet.
"Même en roulant à 20 km/h une chute peut être fatale, là, c'était à une vitesse avoisinant les 100 km/h."
William Bonnetfranceinfo
Si ce sont, selon lui, "des événements qu'on n'aimerait pas connaître", il reconnaît que "cela fait malheureusement partie des risques que l'on prend en étant coureur cycliste". William Bonnet rappelle par ailleurs que les cyclistes "évoluent dans l'environnement routier" et doivent donc composer "avec les aménagements urbains de plus en plus présents". "On n'a qu'un casque pour nous protéger, quand on est cycliste on sait donc les risques qu'on prend", ajoute-t-il.
"Le drame n'est pas passé loin" pour William Bonnet en 2015
L'ancien coureur cycliste français a lui-même été victime d’une grave chute lors du Tour de France en 2015, en Belgique. "On s'est accroché avec un autre coureur, nos roues se sont touchées et on est parti en roulé-boulé sur plusieurs dizaines de mètres", se souvient William Bonnet. Il a notamment souffert d'une fracture à une vertèbre cervicale et d'un sévère traumatisme crânien, l'obligeant à être "hospitalisé pendant une dizaine de jours" avant de suivre "une longue rééducation". Cette chute a été si violente qu'il a été "écarté des pelotons pendant plusieurs mois", mais il est conscient "que cela aurait pu être plus grave".
"Quand on remonte sur le vélo, on se laisse donc moins aller dans les prises de risque."
William Bonnetfranceinfo
Après sa chute, quand il est revenu dans les pelotons, William Bonnet n'a pas abordé les courses de la même manière. "Ça marque le corps et l'esprit", explique-t-il. Il raconte notamment que sa famille et ses enfants lui ont fait comprendre "que le drame n'est pas passé loin".
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