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Cyclisme : sur les critériums, moins de vedettes mais "le public reste au rendez-vous"

C'est la première course après le Tour de France : le critérium de Lisieux se tient mardi soir.

Article rédigé par franceinfo - avec Fabrice Rigobert et Laura Lavenne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Warren Barguil, vainqueur du Critérium de Lisieux, le 28 juillet 2015 (MAXPPP)

Les dernières barrières de sécurité sont en train d'être posées, les affiches sont collées depuis un moment, tout comme la banderole du départ accrochée près de la place François-Mitterrand. Pour le Critérium de Lisieux, dont la 38e édition se court mardi 30 juillet au soir, "tout Lisieux est là", s'enthousiasme Hugo au micro de France Bleu Normandie. Comme la plupart des 20 000 spectateurs attendus pour l'événement, le jeune homme vient "pour l'ambiance".

Toutes les terrasses sont dressées et même étendues pour l'occasion. "C'est une excellente chose. Ça anime tout le centre-ville", se réjouit la gérante d'un café. "C'est plein partout", renchérit une autre. "Le public est au rendez-vous", confirme mardi sur franceinfo Bernard Aubril, le maire de Lisieux.

Une tradition qui a tendance à se perdre

Mais à Lisieux, les grandes vedettes du Tour de France, qui s'est terminé deux jours plus tôt, ne sont pas là. Le vainqueur de la Grand Boucle, Egan Bernal, et les Français Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot ne seront pas de la partie. "Malheureusement, depuis plusieurs années, avoir le maillot jaune à Lisieux, ce n'est plus possible", reconnaît le maire, qui se réjouit toutefois d'avoir cette année des coureurs normands "de très haut niveau". "Sept d'entre eux ont participé au Tour de France", souligne l'élu.

Il y a vingt ou trente ans, je me souviens d'avoir eu à Lisieux Bernard Hinault, Greg LeMond ou encore Laurent Jalabert.

Bernard Aubril, maire de Lisieux

à franceinfo

À la fin des années 1980, pour gagner un peu d'argent, un coureur cycliste participant au Tour de France pouvait courir une trentaine de critériums en un mois. Il n'était pas rare qu'il en fasse deux par jour. Mais avec le professionnalisme, les coureurs n'ont plus les mêmes besoins. Conséquence : on ne dénombre plus aujourd'hui que douze critériums par an, alors qu'ils étaient très nombreux il y a encore trente ans.

Francis Cantournet, le président de l'association des critériums professionnels et organisateur du critérium de Marcolès dans le Cantal, regrette cette évolution : "Quand j'ai dit aux bénévoles qu'on n'aurait ni Pinot ni Alaphillippe, l'un d'entre eux avait presque envie de tout arrêter. S'il y en a quatre ou cinq qui réagissent comme ça, on va mettre la clé sous la porte".

Je comprends bien que les coureurs soient fatigués, mais il y a un petit effort à faire.

Francis Cantournet, président de l'association des critériums professionnels

à franceinfo

Sans tête d'affiche, attirer les sponsors et réunir un budget pouvant dépasser 100 000 euros devient difficile. De quoi mettre en péril l'économie des critériums. Mais certains cyclistes restent attachés à cette tradition. Les critériums, "c'est le retour à la source, c'est le vrai vélo", explique le Français Mikaël Chérel, qui sera engagé à Lisieux mardi et qui apprécie "les instants de partage" avec le public.

Le Critérium de Lisieux peut compter également sur la présence du champion de France Warren Barguil, qui a terminé dixième du dernier Tour de France. Romain Bardet, qui vient d'arborer son maillot à pois du meilleur grimpeur sur le podium des Champs-Élysées, doit aussi participer à quelques critériums cette année.

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