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Boxe : l'avocat de Tony Yoka et le président de la fédération française s'insurgent contre le rapport McLaren

L'avocat de Tony Yoka et le président de la fédération française de boxe ont réagi lundi au contenu du rapport McLaren, qui remet en question plusieurs médailles olympiques françaises obtenues à Rio.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Dominique Nato, le président de la Fédération française de boxe a réagi au rapport McLaren, le 4 octobre 2021. (AURELIEN LAUDY / MAXPPP)

L'heure est à la réaction du côté français. Arnaud Péricard, l'avocat de Tony Yoka, et le président de la fédération française de boxe, Dominique Nato ont condamné lundi 4 octobre les accusations publiées dans le rapport McLaren.

Sorti le 30 septembre, ce rapport de 150 pages, du nom de Richard McLaren, juriste spécialiste des investigations dans le sport, a confirmé l'existence d'un "système" de tricherie orchestré au sein de la Fédération internationale de boxe (AIBA) et identifié onze "combats suspects" lors des Jeux de Rio. 

Parmi ces combats, près de la moitié ont débouché sur des médailles françaises, à commencer par les finales remportées par Tony Yoka face au Britannique Joe Joyce (+91 kg) et par Estelle Mossely contre la Chinoise Junhua Yin (-60 kg).

"Une situation inconfortable" pour les ahtlètes

Pour Arnaud Péricard, avocat du champion olympique Tony Yoka, "à ce stade il n'y a aucun enseignement à en tirer. Cela met l'athlète dans une situation inconfortable, et la véritable victime, c'est l'athlète", a-t-il indiqué à l'AFP lundi 4 octobre, en marge de la présentation de l'équipe de France qui se rendra à Pékin pour les JO d'hiver 2022. "Si des gens ont fraudé, ils doivent être sanctionnés, et le plus vite possible."

Depuis la publication de ce rapport, le boxeur britannique Joe Joyce, battu par Tony Yoka en finale de la catégorie des +91 kg, réclame la médaille d'or. "À côté de cela, vous rajoutez peut-être une petite dose de mauvaise foi anglo-saxonne dans un rapport, avec un James Joyce qui comme par hasard est à l'orée d'une discussion pour un combat professionnel avec Tony Yoka", a noté l'avocat du boxeur.

>> A lire aussi : Boxe : "Qu'on prouve que nos athlètes n'ont pas mérité de gagner à Rio", affirme Brahim Asloum après les accusations du rapport McLaren

Un "procédé choquant"

Dominique Nato, président de la fédération française de boxe a également exprimé sa colère contre ce rapport dans un communiqué. "Personne n'a le droit de salir les boxeurs et les boxeuses français en se basant sur des analyses aussi approximatives qu'infondées !", a-t-il affirmé, dénonçant un "procédé choquant" et le "préjudice grave que ces assertions portent aux sportifs concernés ainsi qu'à la Fédération française de boxe".

"On relève dans ce rapport que l'ancien Directeur exécutif [français] de l'AIBA aurait sciemment favorisé certains compétiteurs parmi lesquels des athlètes tricolores. Nous sommes dans l'attente des preuves qui permettraient d'étayer pareilles affirmations, lesquelles ne sont, pour l'heure, que des hypothèses", souligne Dominique Nato.

Lors de la divulgation à la presse de son rapport, Richard McLaren, interrogé sur d'éventuelles réattributions de médailles, a déclaré que ses conclusions seraient remises à l'AIBA, qui "devra déterminer" si ces combats ont effectivement été manipulés et si leur résultat doit être modifié.

Dans son communiqué, Dominique Nato a affirmé au nom de la fédération française de boxe "qu'aucun de ses membres présents à Rio n'a été informé ni n'a cautionné et, a fortiori, participé de près ou de loin à la moindre manoeuvre qui eût bafoué la déontologie et les principes de l'olympisme" et a conclu que ce rapport "ne pouvait que nuire un peu plus à notre sport dans sa quête de légitimité vis-à-vis du Comité international olympique (CIO)".

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