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Les Français en lice, le retour du public, l'incertitude Lakers : les 5 choses à savoir sur les playoffs NBA

Les phases finales du championnat NBA débutent samedi soir (20h), la conclusion d'une saison pas comme les autres. 

Article rédigé par Loris Belin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7 min
LeBron James et les Lakers affrontent les Phoenix Suns lors du premier tour des playoffs NBA 2021. (HARRY HOW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Après une saison régulière riche en surprises et révélations, la NBA entre dans le vif du sujet. Les playoffs, les phases finales du championnat de basket nord-américain, commencent samedi 22 mai dès 20h00 avec le début du premier tour et le match 1 entre Milwaukee et Miami.

D'ici deux mois, un champion sera couronné après quatre séries au meilleur des sept matchs (la première équipe à quatre victoires se qualifie pour le tour suivant). À année exceptionnelle, dénouement exceptionnel ? Enjeux, acteurs majeurs... Voici ce qu'il faut savoir pour rayonner dans vos conversations entre amis, à l'occasion d'un café ou d'un verre en terrasse.

Oui, un Français a de vraies chances d'être champion NBA

Tony Parker, Ian Mahinmi, Rodrigue Beaubois, Ronny Turiaf, Boris Diaw. La liste des Tricolores possesseurs d'une bague de champion NBA tient sur les doigts d'une main. Depuis le sacre des San Antonio Spurs de Parker et Diaw en 2014, aucun joueur français n'a inscrit son nom au palmarès. Cela pourrait bien changer cette année.

Pilier du Jazz d'Utah, Rudy Gobert se présente pour la première fois de sa carrière dans la peau d'un candidat crédible au titre. Sa formation de Salt Lake City a terminé avec le meilleur bilan de toute la ligue en saison régulière (52 victoires – 20 défaites). Finaliste pour le titre de défenseur de la saison (qu'il a déjà remporté à deux reprises), le pivot français aura une lourde responsabilité à porter, et sera particulièrement attendu par ses adversaires. À lui de hausser son niveau de jeu en attaque pour emmener le Jazz au bout des playoffs.

S'il ne bénéficie pas d'autant d'attention et de poids, Nicolas Batum s'est imposé comme un des cadres des Los Angeles Clippers depuis son arrivée l'été dernier. Son profil de couteau-suisse et son expérience en playoffs seront précieux pour la formation californienne, sérieuse prétendante au trophée. Qualifié avec Boston, Evan Fournier part de plus loin après la saison décevante des Celtics. Au contraire de Timothé Luwawu-Cabarrot, membre de la rotation des Brooklyn Nets mais dont le rôle devrait être limité.

Malgré LeBron James, l'incertitude règne chez le champion sortant

Les Los Angeles Lakers sont passés par un trou de souris. Après leur magnifique campagne 2019-2020 ponctuée d'un titre mérité, la mythique franchise a franchement galéré cette saison pour accrocher les playoffs. Plombée par les blessures de ses deux stars LeBron James et Anthony Davis (63 matches manqués à eux deux), elle n'a pu faire mieux qu'une septième place au classement de la Conférence Ouest, loin de son véritable potentiel. Ce n'est qu'après un match couperet lors du play-in mercredi contre les Golden State Warriors et une victoire étriquée (103-100) que les Lakers ont composté leur billet pour la phase finale.

Mais dans quelle forme vont-ils l'aborder ? LeBron James est tout juste revenu d'une sérieuse blessure à la cheville, et a d'ores et déjà assuré qu'il ne sera plus "jamais à 100%", à 36 ans passés. Son compère Davis est un lieutenant en or massif, injouable quand il est en forme comme lors des playoffs 2020. Mais son tendon d'Achille n'a cessé de le déranger depuis des mois et il est abonné aux passages à l'infirmerie. Toujours impressionnants défensivement, les Lakers auront bien de la peine à signer un doublé si leur duo vedette n'est pas en mesure de s'exprimer pleinement. Le défi est immense : jamais une équipe classée au-delà de la sixième place de sa Conférence n'est devenue championne par la suite.

Parterre de stars et lutte sans merci en prévision à l'Est

Philadelphie et Joel Embiid, Brooklyn et son trio de feu Kevin Durant - James Harden - Kyrie Irving, Milwaukee et le double meilleur joueur de la saison en titre Giannis Antetokounmpo... Il va y avoir du grabuge dans la Conférence Est. Souvent raillée en comparaison avec la conférence Ouest, bien mieux lotie en superstars ces dernières années, c'est elle qui peut, cette fois, bander les muscles. Le top 3 de l'Est a fière allure et devrait offrir des confrontations de haute volée.

Après avoir tutoyé les sommets depuis plusieurs saisons, les 76ers de Philadelphie ont enfin signé le meilleur bilan de leur conférence cette saison sous la houlette de leur nouvel entraîneur Doc Rivers. Avec son pivot camerounais Embiid proche d'un titre de MVP, la franchise de Pennsylvanie a un gros coup à jouer. Mais le favori désigné - et celui des bookmakers - se situe du côté de New York.

Les Brooklyn Nets sont allés au bout de leur idée en assemblant un monstre à trois têtes comme la NBA n'en a probablement jamais connu offensivement. Le trident Durant-Harden-Irving est virtuellement indéfendable... s'il joue ensemble, ce qui a rarement été le cas avec les différents pépins et absences des uns et des autres. Cador de l'Est la saison passée, Milwaukee est loin d'avoir baissé les armes.  Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers semblent même monter en puissance en fin de saison. Reste à briser ce plafond de verre en playoffs. La demi-finale de l'Est promise entre ces Bucks et les Nets a donc des airs de finale avant l'heure.

Le trio de stars des Brooklyn Nets Kevin Durant, James Harden et Kyrie Irving (de gauche à droite) lors d'une rencontre chez les Cleveland Cavaliers le 20 janvier 2021 (JASON MILLER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / VIA AFP)

Peu de favoris mais des outsiders à la pelle

Dans une ligue dessinée par (et pour) les stars et les "superteams", rares sont les saisons durant lesquelles aucun patron clair ne se dégage. 2020-2021 est une belle exception. Cet exercice post-année Covid a été marqué par un grand nombre de blessures sérieuses et de méformes, qui ont rebattu les cartes. Elle a aussi permis à certaines franchises de s'installer dans les hauteurs des classements.

Numéro un à l'Ouest, le Jazz a confirmé sa régularité des dernières saisons avec un groupe inchangé. Tout l'inverse de son dauphin, les Phoenix Suns, absents des playoffs depuis onze ans et transfigurés depuis la signature du meneur vétéran Chris Paul l'été dernier. Fourberie du hasard, l'équipe de l'Arizona va devoir affronter les Lakers, champions en titre, dès le premier tour...

Outre les deux franchises de Los Angeles et le duo de tête susnommé, les Denver Nuggets seront à surveiller de près. Finalistes de l'Ouest il y a quelques mois, on les pensait perdus après la fin de saison sur blessure de leur scoreur Jamal Murray. Mais avec le pivot serbe Nikola Jokic, exceptionnel depuis le début de saison, rien n'est impossible.

Autre équipe en forme des playoffs disputés dans la bulle l'an dernier, le finaliste sortant, Miami, revient bien ces dernières semaines après une première moitié de saison on ne peut plus poussive. Son premier tour contre Milwaukee, qu'il avait éliminé en 2020, sent le soufre. À surveiller également le duel surprise à l'Est entre New York (4e) et Atlanta (5e), deux équipes que peu de monde avait envisagé à pareille fête.

Un an après la bulle, du public dans toutes les salles

Ce n'est pas encore la vie d'avant. Mais les clameurs du public reviennent petit à petit. Parmi les précurseurs dans le monde du sport face au coronavirus, la NBA retrouve ses fans au fur et à mesure ces derniers mois. Moins d'un an après des playoffs uniques, disputés dans la bulle sanitaire de Disney World à Orlando, la phase finale se déroule cette fois dans son format habituel. Si les joueurs ne sont pas encore pleinement à l'abri de manquer des matches en cas de test positif ou de suspicion de Covid-19, la ligue nord-américaine peut se féliciter de sa gestion globalement réussie.

Ainsi, toutes les équipes qualifiées pour les playoffs pourront accueillir des spectateurs, à plus ou moins grande échelle en fonction des États. Si certaines sont contraintes de se limiter à 10% de leur jauge maximum comme Portland ou Washington, d'autres auront un soutien bien moins dispersé en tribunes. Les New York Knicks débuteront les playoffs avec 15 000 spectateurs, record pour l'entame de cette phase finale. Boston pourrait de son côté recevoir Brooklyn à guichets fermés lors du 4e match de la série, les autorités locales ayant autorisé une pleine capacité des enceintes sportives à partir du 29 mai, veille de la rencontre. De quoi retrouver un peu l'ambiance de ces grands rendez-vous.

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