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JO-2021 : La médaille d'argent des Bleus "marquera le basket français", estime l'ancien sélectionneur Claude Bergeaud

"Avant, il y avait une forme de suffisance, aujourd'hui les Américains nous respectent", constate l'entraîneur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Français Timothe Luwawu Kongbo (G) à la lutte avec l'Américain Jrue Holiday (D) lors de la finale olympique du basket à Tokyo (Japon), le 7 août 2021. (MOHD RASFAN / AFP)

La médaille d'argent des Bleus aux JO "marquera le basket français" tout comme celle de 2000, a déclaré samedi 7 août sur franceinfo l'entraîneur Claude Bergeaud, ancien sélectionneur de l'équipe de France de basket. Les basketteurs français étaient "très, très près" de la victoire face aux Américains qui "respectent" désormais les Bleus, estime Claude Bergeaud. Il souligne le rôle du coach Vincent Collet qui est "aujourd'hui au summum de son art", ainsi que la "richesse du basket français".

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franceinfo : Malgré la défaite, peut-on considérer que les joueurs français ont presque fait jeu égal avec les Américains ?

Claude Bergeaud : Il y a eu un nombre de ballons perdus, un nombre d'erreurs que tout le monde signale. Je suis d'ailleurs très impressionné par la lucidité des joueurs français dans leur analyse du match. Mais on est très, très, très près. Et je sais que pour les joueurs et pour les entraîneurs, il va y avoir ce petit sentiment de quelque chose qui a échappé aux Français, même s'il y a de la satisfaction parce que l'argent, ce n'est pas rien. Sydney, quoi qu'on dise, a marqué le basket français et cette médaille marquera aussi le basket français. Après il faut reconnaître que chez les Américains, il y a une forte abnégation défensive qu'il n'y avait pas par le passé. Avant, il y avait une forme de suffisance, aujourd'hui ils nous respectent. Après, c'est le talent qui fait les choses avec la propension aux tirs extérieurs qui fait la différence, les Américains sont simplement exceptionnels.

Peut–on dire que le sélectionneur français Vincent Collet est en train de réussir la transition entre deux générations, avec une relève qui arrive après la génération de Tony Parker ?

Bien évidemment parce que la richesse du basket français, c'est qu'on n'a pas que les Jeux olympiques, on a les qualifications pour les compétitions mondiales, qui se déroulent dans les fenêtres de novembre et de février, où il faut les joueurs de notre championnat. Le basket français a une grande richesse, il fallait succéder à Tony Parker, la suite se passe bien puisqu'on fait quand même un très beau parcours olympique, mais aussi on s'est qualifié haut la main, alors qu'on n'avait pas les mecs d'Euroligue et encore moins de NBA. On a fait avec nos mecs de championnat qui nous ont amené à ce tournoi olympique. Il faut souligner le bel état d'esprit des mecs qui se sacrifient pendant les périodes de repos de la saison, ils repartent sur la préparation de l'équipe de France les matchs etc.. Donc oui la transition est assurée. Vincent Collet est aujourd'hui au summum de son art, dans la mesure où il sait aussi composer des équipes, le basket c'est un sport collectif, il faut des complémentarités, il faut que des mecs acceptent de ne pas jouer. On voit ce qu'a fait Vincent Poirier tout au long du tournoi, en finale c'est pratiquement rien sur le terrain, mais le mec est toujours debout, à pousser, il y a aussi le cas de Thomas Heurtel.

"Il y a un fond de roulement, il y a une maîtrise de la part de l'entraîneur national de façon à donner des objectifs aux mecs, qui les respectent."

Claude Bergeaud, ancien sélectionneur de l'équipe de France de basket

à franceinfo

Ce succès des Bleus, c'est aussi le résultat d'un gros travail de formation en France pour faire émerger des joueurs ?

C'est un travail de très longue haleine. Il a commencé en 1984 à l'avènement de la Ligue nationale de basket où il y a eu la création des centres de formation. Parallèlement on a aussi l'Institut national des sports dans lequel il y a le centre fédéral qui travaille de concert avec les clubs. Avec cette richesse-là, aujourd'hui nous avons des joueurs qui s'exportent énormément, ils sont en NBA ou en Euroligue, on s'en félicite. C'est très bien, sauf qu'on n'a pas le courage encore de lancer des joueurs d'un cran en-dessous dans notre championnat de France. Même si les étrangers nous amènent des choses, je crois que nos petits Français qui jouent en Pro B peuvent amener beaucoup de choses, les centres de formation alimentent les divisions en-dessous. Il est dommage qu'on ne puisse pas avoir, avec ce réservoir-là, un nombre un peu plus important de joueur "JFL" [Joueurs Formés Localement] dans les équipes. Il faut descendre le nombre de joueurs étrangers comme on l'a fait dans le rugby. On a des solutions à trouver, on y travaille.

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