Violences dans le sport : Amélie Oudéa-Castéra affirme vouloir "accélérer la visibilité" de la cellule "Signal-sports"

Entendue par la commission d'enquête parlementaire jeudi, la ministre des Sports a mis en avant cette plateforme qui, depuis sa création en janvier 2020, a recueilli 1 800 signalements de violences sexuelles, sexistes, physiques et psychologiques.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Amélie Oudéa-Castéra à la sortie du conseil des ministres, le 8 novembre 2023. (MAXPPP)

Auditionnée par la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements dans le sport, la ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a répondu pendant plus de 3 heures aux questions des députés, jeudi 16 novembre. Elle a notamment expliqué qu'il fallait "accélérer sur la visibilité" de la cellule "Signal sports" de signalement des violences. 

La commission d'enquête parlementaire s'était attiré les critiques d'Amélie Oudéa-Castéra pour avoir lancé une plateforme concurrente de témoignages de victimes "Balance ton sport" alors qu'existe depuis trois ans "Signal-sports". Depuis sa création en janvier 2020, cette cellule, mise en place par la ministre précédente Roxana Maracineanu dans le sillage de l'affaire Abitbol, a recueilli 1 800 signalements, aboutissant notamment à 266 "arrêtés d'interdiction à exercer en urgence" et 156 "interdictions pérennes". 

Interrogée sur l'extension du champ de cette plateforme aux discriminations, elle s'y est montrée plutôt défavorable car pour elle "la priorité des priorités" est la lutte contre les violences sexuelles, sexistes, physiques et psychologiques notamment en raison de la "complaisance" et de "l'omerta" régnant sur ces questions.

Et si la ministre veut améliorer la visibilité de cette plateforme, elle a aussi révélé qu'elle avait écrit au directeur général de l'Insep, Fabien Canu, pour lui "demander de renforcer de manière extensive tout ce qu'il y avait à faire sur le champ des violences sexuelles et sexistes en termes de procédure d'alerte, de signalements, de communication, d'explications sur les modalités de prise en charge des victimes (etc)".

Un salaire divisé par trois à la Fédération française de tennis

Egalement interrogée sur les auditions de présidents de fédérations sportives, reflétant "omerta" et "impunité" pour des députés, Amélie Oudéa-Castera a estimé qu'il "ne fallait pas caricaturer" mais a reconnu qu'il y avait eu "un certain nombre d'auditions décevantes pour ne pas dire catastrophiques". La députée Sabrina Sebaihi (EELV), rapporteure de la commission, avait dit à l'AFP "douter de l'exactitude de plusieurs déclarations" n'excluant pas une saisine de la justice.

Le président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton, avait notamment été auditionné, et "n'a pas menti" selon Amélie Oudéa-Castera, à propos du salaire que la ministre percevait en tant que directrice générale de la FFT, entre mars 2021 et mai 2022. Elle a expliqué qu'elle avait bien divisé par trois son salaire en passant de "1,4 million euros par an" comme directrice exécutive chez Carrefour à 500 000 euros à la FFT (dont 100.000 de bonus maximum). "J'ai renoncé aux deux tiers de ma rémunération pour ma passion dans le sport [...]  L'argent n'a jamais été mon moteur", a-t-elle martelé.

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