Roland-Garros 2023 : Caroline Garcia cheffe de file, l'interrogation Gaël Monfils, une nouvelle génération à l'affût... Le point sur les chances françaises
Quel est le point commun entre Hugo Gaston, Caroline Garcia et Fiona Ferro ? Ils sont les derniers Français à avoir atteint les huitièmes de finale de Roland-Garros, lors d'une édition 2020 marquée par le Covid-19 et disputée à l'automne. Après deux ans de creux, les 29 Tricolores vont tenter de se hisser en deuxième semaine du tournoi, qui débute dimanche 28 mai. Quelques arguments rassurent, mais de nombreuses zones d'ombre noircissent un tableau global incertain.
Caroline Garcia en tête de gondole
Cinquième au classement WTA, Caroline Garcia représente la meilleure - la seule ? - chance de victoire française. Oui, mais la Lyonnaise a débuté très tranquillement sa saison sur terre battue, dans la lignée d'un cru 2023 sans éclat. Même si son retour avec son entraîneur Bertrand Perret lui procure une "énergie positive", comme elle l'a confié avant le tournoi de Madrid, les résultats sont en dents de scie. Garcia a en effet chuté dès le 3e tour à Stuttgart, Madrid et Rome, les deux dernières fois contre des adversaires classées au-delà de la 50e place.
"Il faut se remettre dans le bon sens, mais on sait qu'un ou deux bons matches peuvent la relancer, confie Arnaud Clément, consultant franceinfo: sport. Elle est capable de bien s'exprimer sur terre." Absente des quarts de Roland depuis 2017, Caroline Garcia pourrait bénéficier du coup de mou - relatif - d'Iga Swiatek, moins dominatrice cette année. Mais il faudra d'abord se lancer face à Xiyu Wang, 62e mondiale.
Gaël Monfils, l'interrogation
Si l'on se réfère au talent pur, Gaël Monfils figure encore, même à 36 ans, dans le gratin tricolore. En intégrant dans l'équation l'état physique et la forme du moment, la donne change nettement. Relégué au 386e rang mondial, "la Monf'" a rechuté au Masters 1000 de Miami fin mars, touché à la main. "Cette blessure n'est pas anodine et la récupération met plus de temps qu'avec quelques années de moins", explique Arnaud Clément.
Pour son 16e Roland-Garros et alors que le crépuscule de sa carrière n'est plus très loin, Monfils ne se fait pas d'illusion. "J'ai envie de retrouver un bon niveau de jeu, a-t-il confié après son élimination au premier tour à Lyon mardi. Gagner ou perdre, mais bien jouer." "S'il passe le premier tour, c'est déjà bien", confie Arnaud Clément, à propos d'un joueur avec une seule victoire (sur abandon) en 2023 en huit matchs joués. Au premier tour, il affrontera l'Argentin Sebastian Baez, 44e mondial, qu'il n'a jamais rencontré.
Van Assche et Fils, la relève est-elle prête ?
Pour leur premier Roland-Garros, Luca van Assche (19 ans) et Arthur Fils (18 ans) vont être scrutés de près. L'attente qu'ils suscitent en dit long sur la décrépitude du clan français, mais leurs progrès sur les derniers mois sont réels. Le premier cité, vainqueur de l'édition junior en 2021 (contre... Fils), est 79e mondial et compte deux victoires en Challengers cette année, à San Remo et Pau.
Quant à Fils, 112e mondial, il a battu Francisco Cerundolo (28e) à deux reprises très récemment, à Rome (en Masters 1000, le 10 mai), puis aussi et surtout en finale, sa première en carrière, de l'ATP 250 de Lyon, samedi. "Ils ont des jeux très matures pour leur âge et vont progresser très rapidement", prédit Arnaud Clément. Mais ce dernier avertit : "Laissons-leur du temps, il ne faut pas s'attendre à ce que l'un des deux gagne Roland-Garros dès cette année !" Ils pourraient s'en priver eux-mêmes puisque les retrouvailles entre les deux joueurs auraient lieu dès le 2e tour s'ils remportent leur premier match. Ce sera face à Marco Cecchinato (73e) pour Van Assche et Alejandro Davidovich Fokina (34e) pour Fils.
Ailleurs, le désert ?
Passé ces curiosités, le côté français ne dispose que de maigres chances. "On a beaucoup de joueurs en forme, certains sont capables de faire tomber des têtes de série, veut croire Arnaud Clément. Si on en a un ou deux en deuxième semaine, c'est déjà bien." Même modeste, ce bilan excéderait tout de même les piètres performances récentes à Paris.
38e au classement ATP et victorieux des Challengers de Cagliari et Bordeaux en mai, Ugo Humbert peut être une bonne surprise, même s'il n'a jamais passé le premier tour porte d'Auteuil en quatre participations. Il retrouvera le numéro 2 français Adrian Mannarino (47e), guère plus à l'aise sur terre battue, dès le 1er tour. Le vétéran Richard Gasquet (50e) est également présent, comme le revenant Lucas Pouille, rescapé des qualifications. Clin d'œil du tirage, il retrouvera au 1er tour l'Autrichien Jurij Rodionov, qu'il a battu au 3e et dernier tour de ces qualifications avant d'être repêché comme lucky loser.
Dans le circuit féminin, la jeune Diane Parry (20 ans), 77e au classement WTA, va tenter de réitérer son bon parcours de l'an passé (3e tour). Malgré un début de saison moyen, Alizé Cornet (55e), l'autre membre du top 100 (59e), est aussi attendue. À l'image de Lucas Pouille, Fiona Ferro tentera de prolonger l'embellie après des mois de galère, elle qui s'est sortie des qualifications et a hérité d'un premier tour plutôt abordable contre la Suédoise Rebecca Peterson, 86e joueuse mondiale.
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