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Roland-Garros 2021 : pourquoi Stefanos Tsitsipas est l’adversaire n°1 de Rafael Nadal

Tête de série n°5, Stefanos Tsitsipas est le principal outsider de Rafael Nadal sur la terre battue de Roland-Garros.

Article rédigé par Xavier Richard, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le Grec Stefanos Tsitsipas est l'un des prétendants au titre à Roland-Garros cette année. (JEFF PACHOUD / AFP)

Des prétendants à l'indéboulonnable Rafael Nadal, Roland-Garros en a connu. Tous se sont heurtés à l’Espagnol qui a bien mérité une statue dans l’enceinte du stade de la Porte d’Auteuil. Cette année, Stefanos Tsitsipas s’avance comme le principal adversaire du Majorquin, treize fois vainqueur. Non sans raison. En voici quatre.

Parce qu’il a fait la meilleure préparation sur terre battue

La terre battue est une surface qu’il convient d’apprivoiser pour en multiplier les effets. A la manière d’un joueur d’échec, le bon terrien doit allier coups d’attaque, défense de fer et une bonne dose de patience. A ce petit jeu, Stefanos Tsitsipas est passé maître cette saison.

Derrière la forteresse que représente son service (91 % de jeux de service gagnés sur terre battue en 2021), le Grec étale sa toute puissance et son intelligence pour déborder ses adversaires. "Mon jeu est bien en place et je m’appuie sur mes points forts, a expliqué Tsitsipas après sa victoire lyonnaise. Je mets beaucoup de pression avec mon service. Je suis cohérent sur le court, cohérent avec ma puissance, avec la façon dont j'attaque et je prends des risques."

De Monte-Carlo à Lyon, le n°5 mondial a bouclé une préparation idéale. Cinq tournois disputés, 16 victoires pour trois défaites et deux titres (le Masters 1000 de Monte-Carlo et l’ATP 250 de Lyon) lui ont apporté une énorme confiance. "C’est ma meilleure préparation avant un Grand Chelem", a-t-il ajouté après son 7e titre en carrière dans la capitale des Gaules.

Parce qu’il est n°1 à l’ATP Race

Djokovic-Medvedev-Nadal, la photo du trio de tête est belle mais elle est floue. Avec la modification du système des points ATP pour répondre à la pandémie de Covid-19, le classement mondial reflète encore moins les dynamiques au sommet de la pyramide du tennis. Un coup d’oeil à la Race, la course au points qui détermine les huit qualifiés pour le Masters de fin de saison à Turin, a plus de sens. Stefanos Tsitsipas trône à la première place devant Novak Djokovic malgré la victoire de ce dernier à Belgrade.

Un résultat logique pour ce stakhanoviste des courts. Depuis le mois de janvier, il a enchaîné les tournois (11) et les victoires (2 titres). A ce jour, il présente le le meilleur bilan de la saison avec 33 victoires pour 8 défaites. Sans craindre les coups de fatigue, il a fait de la Race son principal objectif cette saison. "Je me bats pour cela. Ma priorité est de gagner le plus de points possibles cette année, a-t-il affirmé à Lyon. J’espère atteindre les 7000 ou 8000 et avec ma régularité, je ne vois pas pourquoi je n’y arriverais pas." Avec une grosse performance à Paris, il boosterait son capital de points.

Parce qu’il a un tableau ouvert

Le hasard fait parfois bien les choses. Le tirage au sort effectué jeudi a été plutôt favorable au Grec. La tête de série n°5 va certes commencer par un 1er tour piégeur contre Jérémy Chardy mais la suite ressemble à un tapis rouge déroulé jusqu’aux demi-finales où il avait buté sur Novak Djokovic en cinq manches lors de la précédente édition.

Sur sa route pourrait se dresser au 3e tour John Isner (n°31), Carreno Busta (n°12) en huitièmes et Medvedev en quarts (n°2) dont l’aversion pour la terre est un vrai repoussoir… La logique devrait nous offrir un duel contre Dominic Thiem dans le dernier carré. L’Autrichien l’avait battu au 2e tour en 2018. Un match rangé au rayon des antiquités pour le Grec comme pour Thiem qui peine à retrouver le niveau qui lui a permis de briller à Paris (deux finales) et de remporter l’US Open l’été dernier.

Parce qu’il a encore une marge de progression

Ne l’appelez plus membre de la "Next Gen". À 22 ans, Stefanos Tsitsipas en a assez d’être étiqueté comme un bambin à haut potentiel avec ses collègues Medvedev et Zverev. Les faits lui donnent raison. Il y a belle lurette que le Grec tient les promesses vues en lui. Sacré au tournoi des Maîtres en 2019 et triple demi-finaliste en Grand Chelem (Australie 2019 et 2021, Roland-Garros 2020), il a dépassé ce cap et s’est rapproché d’une première victoire dans un Majeur. Est-ce la bonne année ? Sa saison sur terre lui a permis d’empiler les briques du succès et d’entrevoir les derniers détails qui lui manquent pour accéder au graal des Grands Chelems.

Ces détails, ils font la différence contre les membres du Top 10. Cette saison, Tsitsipas a perdu 5 fois sur 8 contre les ténors du classement. Mais face à certains, le Grec était à une balle de basculer. En finale à Barcelone, il a eu l’occasion de battre Nadal. Idem contre Djokovic à Rome. Un ultime petit point qui fait partie de l’apprentissage. Le tout est de trouver la dernière clé.

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