Six athlètes, sept chances de médailles... Le triathlon français veut confirmer son nouveau statut aux JO de Paris 2024
Après des mois de polémiques et de moqueries, la Seine sera au centre de tous les regards pour de bonnes raisons, les 30, 31 juillet et 5 août, pour les épreuves olympiques de triathlon. Et pour cause : que ce soit chez les hommes, chez les femmes ou lors du relais mixte, la France a de sérieuses chances de remporter l'or, à l'image de Dorian Coninx, champion du monde en titre de la discipline, ou de Cassandre Beaugrand, vice-championne du monde.
"Depuis 2000, on a toujours fait partie des outsiders. Là, on est passé dans la catégorie des meneurs. Les autres pays s'inspirent de nous, mais tout ça ne voudra rien dire si l'on ne convertit pas ces progrès en médailles olympiques", pose Benjamin Maze, directeur technique national (DTN) de la Fédération française de triathlon (FFTri). Avant d'ajouter : "À l'inverse, ce n'est pas parce qu'on fera des médailles à Paris qu'on sera convaincu d'être arrivé sur le trône. On a envie de faire de la performance durable."
Quatre des cinq derniers champions du monde sont Français
En plein essor, le triathlon français truste les premières places depuis plusieurs années, avec quatre des cinq derniers champions du monde à son compteur chez les hommes, tandis que Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi ont respectivement terminé deuxième et troisième des derniers Mondiaux chez les femmes. Or, pour le moment, en six éditions, les Bleus n'ont empoché qu'une médaille olympique, le bronze en relais mixte à Tokyo, en 2021, format dont ils seront les grands favoris le 5 août
Avant cet ultime rendez-vous olympique à Paris, ils espèrent débloquer leur palmarès sur la course masculine, que ce soit via Pierre Le Corre, Dorian Conynx ou Léo Bergère, tous trois candidats à l'or le 30 juillet. "Je pense pouvoir jouer les premiers rôles, j'irai sans demi-mesure", promet ainsi ce dernier, champion du monde 2022. "C'est une fierté de faire partie d'une telle équipe. Si vous regardez les garçons, ils ont quasiment tous déjà été champions du monde", pointe pour sa part Cassandre Beaugrand, qui sera très attendue sur la course féminine (le 31 juillet).
Avec quatre triathlètes dans le top 20 mondial, pour trois places aux Jeux (le quota maximal), l'équipe de France masculine est si dense que Vincent Luis, double champion du monde en 2019 et 2020, a été laissé sur la touche, en qualité de remplaçant. "On ne peut pas se reposer sur nos lauriers. C'est ultra-motivant d'être dans ce groupe France si compétitif. Ça nous transcende", note ainsi Léo Bergère. "Depuis des années, on se tire toutes et tous vers le haut, confirme la jeune pépite Emma Lombardi. Cette densité, c'est une vraie force, et ça n'empêche pas d'avoir une ambiance très saine dans l'équipe."
Ni de courir de façon collective, dans cette discipline pourtant individuelle. "Personne ne va se sacrifier pour les autres, mais on essaye de mettre en place une tactique de course qui nous profite à tous. Ça commence par sortir de l'eau ensemble, proche de la tête de course, pour ensuite pédaler ensemble. À l'inverse, si l'un de nous est devant, on ne mènera pas la chasse derrière...", détaille Léo Bergère. Autre avantage : la pression est "divisée par trois", sourit Dorian Coninx.
Du sur-mesure pour chaque triathlète
"Ce sont des problèmes de riche", confesse Benjamin Maze, qui a dû trancher dans le vif. Des problèmes de riche assez récents, toutefois, pour une discipline qui explose depuis dix ans en France, tant chez les professionnels que chez les amateurs. "On a mis en place une politique de très haute performance, avec un suivi très régulier des athlètes et de leur staff. Par exemple, on prépare déjà la génération pour les JO de 2028 et 2032. Pour Paris 2024, on travaille depuis Rio 2016", glisse le DTN.
Individualisation et personnalisation du programme de chaque athlète ont été mises en avant. "Depuis quatre ans, on a aussi beaucoup travaillé sur la culture de préparation à un événement particulier, à une date donnée. Cette capacité à répondre présent le jour J a d'ailleurs compté dans la sélection", appuie Cédric Gosse, président de la FFTri.
Pour briser leur plafond de verre olympique, les Bleus pourront également compter sur l'appui du public, lors d'une des seules épreuves gratuites. "Lors du test-event de 2023, ça m'a boostée de voir tout ce public. Ça peut donner des ailes et changer la course", promet ainsi Emma Lombardi, quatrième lors du test-event en août dernier et qui assure être "là pour le podium, cette fois". Comme l'ensemble des triathlètes tricolores, qui veulent confirmer leur nouveau statut dans une discipline traditionnellement dominée par les Anglo-Saxons.
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