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"Je n'ai jamais senti un mouvement comme ça autour du basket", affirme Rudy Gobert

Le pivot français Rudy Gobert, médaillé d’argent à Tokyo, est revenu pour franceinfo: sport sur son été fou, la vision du basket en France, la saison NBA à venir et ses projets post-carrière. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Elias Lemercier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Rudy Gobert, médaille d'argent autour du cou, de retour à Paris le 8 août 2021 après les Jeux olympiques.  (CARINE SCHMITT / HANS LUCAS / AFP)

Rudy Gobert s'est confié à franceinfo: sport, mardi 14 septembre, après un été où lui et l'équipe de France de basket ont changé de dimension en ramenant une médaille d'argent de Tokyo. Si le pivot est plus que fier du parcours effectué cet été, il regarde déjà l'avenir et Paris 2024 même si avant cela il y aura une saison NBA 2021-2022 où lui et le Jazz d'Utah seront particulièrement attendus après l'échec de la saison passée et une élimination en demi-finale de conférence.

franceinfo sport : dans une carrière comme la vôtre, déjà riche de nombreuses récompenses individuelles, qu'est-ce que ça change de ramener une médaille d'argent olympique ?

Rudy Gobert : Les Jeux olympiques c'est quelque chose d'unique, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas la chance d'y participer dans leur carrière et en plus de ça, pouvoir ramener une médaille c'est quelque chose de fort, un rêve d'enfant aussi. Pour moi il y a une certaine magie, il se passe quelque chose.

Cette équipe des États-Unis, on a l'impression qu'elle n'a jamais été aussi prenable que lors de ces JO, vous l'avez d'ailleurs battue en début de tournoi, est-ce qu'il y a des regrets d'avoir échoué si proche du titre ultime ?

Je ne dirais pas qu'il y a des regrets. Bien sûr, quand tu es dans l'action, tu te rends compte à quel point on était proches. C'est frustrant de se dire qu'on était à quelques points, quelques petites erreurs d'y arriver. Mais malgré ça, rien n'arrive par hasard. On a pas de regrets parce qu'on a tout donné, on est restés ensemble, le groupe a eu un superbe état d'esprit pendant toute la compétition. Donc à partir de là, pas de regret.

Après, les shoots ratés, les petites erreurs, ça fait partie du sport. Si tout le monde enlève ses erreurs, tout le monde gagne au final. Donc l'important c'est l'état d'esprit, d'avoir fait rêver les gens et encore une fois il y a Paris dans trois ans donc ça donne envie. Il y a quelque chose qui s'est passé pendant ces JO, disons qu'on a montré aux gens que dans le sport, il ne fallait avoir peur de personne.

Est-ce que vous sentez que l'image du basket en France a changé grâce à votre parcours cet été ?

Clairement. Je n'ai jamais senti un mouvement comme ça autour du basket. C'est un superbe moment pour le basket français, maintenant il faut qu'on continue. Il faut que derrière, les collectivités continuent de mettre en valeur ce sport, pour les jeunes, parce que c'est un sport qui est aimé.

Mais malheureusement c'est un sport qui n'est pas regardé à sa juste valeur, aussi parce que les horaires en NBA c'est compliqué. Je pense qu'on peut mieux faire. Les gens ont envie de voir du basket. Pour moi c'est un sport qui est très aimé en France, il y a de plus en plus de terrains qui sont construits dans les rues... Il faut continuer à pousser la culture, il y a énormément de jeunes talents donc plus on continue à pousser plus on en aura, plus des gens pourront regarder le basket.

Le basketteur Rudy Gobert, vice-champion olympique à Tokyo avec l'équipe de France était aux côtés de Fabien Lévêque dans Tout le sport. L'honneur d'être reçu à l'Elysée, l'échange nostalgique avec les volleyeurs français et son engagement auprès des jeunes… Le pivot du Jazz d'Utah se livre avant la sortie d'une bande dessinée à son effigie.
Rudy Gobert invité exceptionnel de Tout le sport Le basketteur Rudy Gobert, vice-champion olympique à Tokyo avec l'équipe de France était aux côtés de Fabien Lévêque dans Tout le sport. L'honneur d'être reçu à l'Elysée, l'échange nostalgique avec les volleyeurs français et son engagement auprès des jeunes… Le pivot du Jazz d'Utah se livre avant la sortie d'une bande dessinée à son effigie.

Les camps d'entraînement des équipes NBA débute bientôt, comment abordez-vous cette saison qui a priori devrait revenir à la normale, avec un calendrier habituel (82 matchs) et des fans en nombre dans les stades ?

On vise clairement le titre (avec Utah, sa franchise), ça va être une grosse saison pour nous. On espère que dès le début de saison on pourra compter sur le soutien des fans, aussi bien à domicile qu'à l'extérieur parce que ça fait aussi partie du jeu.

Donovan Mitchell, votre coéquipier à Utah a donné une interview où il a déclaré que le Jazz aurait atteint les finales NBA sans les blessures ? Est-ce que vous partagez son avis ?

Il y a clairement eu des blessures qui nous ont beaucoup affectés, principalement Mike Conley, notre meneur de jeu, notre organisateur. Sans lui, on est une équipe différente et les Los Angeles Clippers ont su exploiter ce style. Avec lui, ça aurait été une autre histoire.

Après Donovan Mitchell n'était pas à 100%, moi sur le dernier match je n'étais même pas à 50% après ma chute dans le premier quart-temps, donc c'est clair que sans les blessures c'est une autre histoire. Mais ça fait partie du sport. Il faut faire le nécessaire pour rester en bonne santé, prendre soin de nous, après il y a des blessures qu'on ne peut pas contrôler.

La NBA réfléchit à lancer un tournoi de mi-saison, une sorte de Coupe de la Ligue ? Qu'en pensez-vous ? Vous seriez pour ?

J'essaye de me demander à quel moment, parce qu'on a déjà 82 matchs dans la saison. La NBA fait super bien ce qu'elle fait donc bien sûr que ça générerait des revenus, des vues, du contenu, du buzz, de l'enthousiasme des fans mais à quel prix ? C'est ça la vraie question. Je me demande surtout quand et à quel format, mais ça peut être une super bonne idée aussi.

Ces dernières années on a vu des légendes du basket français investir dans des clubs en France, comme Tony Parker à l'ASVEL ou Boris Diaw à Bordeaux et aux Metropolitans 92, est-ce que vous avez le souhait aussi d'être un acteur dans l'exposition du basket en France ? Notamment du côté de Paris ?

Paris a besoin d'une équipe, c'est clair aussi pour moi que si j'investis quelque part, il faut que je puisse y être et pas seulement à distance, être présent physiquement. Ce sont des choses auxquelles je réfléchis, j'attends de voir comment les choses évoluent et puis pourquoi pas...

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