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"Il reste peu de temps" : les sportifs engagés dans un contre-la-montre pour la qualification aux JO de Tokyo

La crise sanitaire a bousculé le calendrier de préparation des athlètes pour les Jeux olympiques de Tokyo et dans de nombreuses disciplines, beaucoup ne savent pas encore s’ils seront qualifiés.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les Jeux olympiques d'été de Tokyo, initialement prévus en 2020, ont été reportés à cause de la pandémie. Ils devraient s'ouvrir le 23 juillet 2021. Photo d'illustration.  (KEIZO MORI / MAXPPP)

Cela fait deux ans qu’Alexandra Feracci ne pense qu'aux Jeux olympiques de Tokyo, les premiers de l’histoire pour sa discipline : le karaté. Installée à Ajaccio, elle se consacre à 100% depuis 2019 à sa préparation. Une préparation perturbée depuis de longs mois à cause de la pandémie de Covid-19. "Il reste peu de temps, alors on se prépare comme si on était sûrs d'y aller à 100%", explique-t-elle, philosophe.

Les Jeux ont lieu dans un peu plus de deux mois, et l'incertitude domine pour les conditions de la tenue de l’événement, d'ailleurs rejeté par une grande partie des Japonais. La crise sanitaire a bousculé le calendrier de préparation des athlètes et dans de nombreuses disciplines, beaucoup ne savent pas encore s’ils seront qualifiés. Aussi, la jeune femme de 28 ans ne sait toujours pas aujourd’hui si elle ira bien au Japon : le tournoi de qualification qui devait avoir lieu il y a un an est finalement organisé dans quatre semaines à Paris.

"Cela fait partie du jeu"

"On aurait aimé que cela soit un peu plus tôt pour au moins être soulagés et vraiment finir notre préparation en sachant qu'on est sélectionnés, poursuit-elle. Mais bon, cela fait partie du jeu et je suis contente que ça se passe comme ça." Alexandra Feracci est spécialisée dans le kata, une discipline où l’on combat des adversaires imaginaires. Touchée par le Covid-19 il y a quelques semaines, et avec des échéances longtemps incertaines, elle estime pourtant être prête pour ce rendez-vous.

"De manière générale, l'équipe de France nous a super bien accompagnés. Ils avaient mis à disposition un préparateur mental et je n'ai pas du tout ressenti de manque."

Alexandra Feracci, karatéka

à franceinfo

Des bleus à l’âme dans cette période si mouvementée, d’autres sportifs les ont reçus de plein fouet. "Il y a de la déception, parfois des pleurs, de l'incompréhension", concède Sylvie Neuville, la responsable de l’équipe de France de natation artistique. Les qualifications auraient dû avoir lieu il y a un an, puis en mars dernier, puis en mai. À chaque fois, elles ont été annulées dans un silence radio troublant. "C'était tellement difficile, se souvient-elle. Pendant 15 jours, plus de son, plus d'images de la part de Tokyo ou de la Fédération internationale. Pendant 15 jours, nous étions là à nous demander ce qui allait se passer." 

Le tournoi de qualification se déroulera finalement à Barcelone du 10 au 13 juin. Maintenant, il faut aller de l’avant, à 68 jours de la cérémonie d’ouverture.

"Se poser en victime en nous disant que nous étions les oubliés ne nous aurait pas fait avancer non plus. C'est une épreuve qu'il faut traverser et il faut se construire avec."

Sylvie Neuville, responsable de l’équipe de France de natation artistique

à franceinfo

Se construire avec l’idée aussi que les Jeux sont encore incertains. Le climat de défiance est très fort au Japon, confronté à une quatrième vague de l’épidémie. Loana Lecomte devrait être à Tokyo en VTT. L’étudiante veut dédramatiser cette situation précaire. "Cela ne me perturbe pas du tout, assure-t-elle. Si il y a les Jeux, tant mieux pour nous. Et si c'est annulé, tant pis, en quelque sorte. Je me prépare comme si j'allais y aller et... maintenant, de toute façon, il faut être adaptable !" Pour tous ces sportifs ballottés depuis plus d’un an entre déception et espoir, aller aux Jeux serait déjà une première victoire.

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