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JO 2022 : à 41 ans, Johan Clarey prolonge son rêve olympique

Pour ses quatrièmes JO, Johan Clarey paraît mieux placé que jamais pour aller chercher un premier podium olympique. 

Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - De notre envoyé spécial à Zhangjiakou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Johan Clarey lors du second entraînement de la descente des JO de Pékin, le 4 février 2022. (JOE KLAMAR / AFP)

Comme le bon vin, Johan Clarey n’en finit plus de prendre de la saveur. Du haut de ses 41 ans, le skieur de Tignes commence à avoir de la bouteille, lui qui est sur le circuit depuis dix-sept saisons. Une rareté exceptionnelle en ski alpin, d’autant plus pour un spécialiste de la vitesse comme le Français. Pourtant, aussi expérimenté soit-il, Johan Clarey n’a jamais goûté à un podium olympique. Mais un mois après sa deuxième place en descente à Kitzbühel, le Tignard, vice-champion du monde en 2018 à Åre à 38 ans, pourrait bien faire de sa 41e année son meilleur millésime en allant déguster un podium olympique, lors de la descente dimanche 6 février.

Papy fait plus que de la résistance

Après tout, Johan Clarey est devenu un spécialiste du genre. Après un début de carrière haché par les blessures, il n’a fait que s’améliorer avec les années. Plus vieux médaillé mondial en 2018, mais également plus vieux skieur à monter sur le podium en Coupe du monde (à Kitzbühel en 2021 et 2022), le Français n’en finit plus de prouver que les petits jeunes ne sont pas toujours les plus rapides, surtout dans une discipline qui exige autant d’expérience que la descente. De quoi s’interroger sur le secret de cette longévité.

"Ça fait 15 ans que je travaille avec lui, il adore le ski, l'entraînement. Il a une hygiène de vie irréprochable, et sa grande passion pour ce sport fait la différence. Physiquement, il est en pleine forme encore, il est impressionnant."

Xavier Fournier, directeur du groupe vitesse des Bleus

"Johan prend soin de lui. Il sait se gérer, à son âge on ne peut pas faire ce qu’on faisait à 15 ans", sourit David Chastan, directeur de l’équipe de France de ski alpin. Il ajoute : "Ça lui permet de garder un certain niveau de performance grâce à son hygiène, son sérieux. À Pékin, personne ne connaît la piste, ce qui diminue l’importance de l’expérience".

Quant au principal intéressé, il sèche quand on lui demande sa recette magique pour durer : "Je n’ai pas de secret, j’ai encore beaucoup de passion pour ce sport. J’ai presque l’impression d’avoir commencé ma carrière à 30 ans. J’essaye de trouver la motivation, ce qui n’est pas toujours facile à mon âge, mais le moteur principal c’est ma passion."

Après plus de 200 départs en Coupe du monde (pour 9 podiums mais aucune victoire), Johan Clarey s’avance paradoxalement à Pékin dans les meilleures dispositions après sa récente deuxième place à Kitzbühel. "C'est mon histoire qui est particulière. J'ai accompli beaucoup de choses tard dans ma vie : marcher, faire mes dents d’après ma mère, me marier. Donc il fallait que je fasse ma carrière très tard", souriait-il il y a quelques semaines pour le site officiel des JO. Arrivé à Yanqing, site des épreuves de ski alpin, le Tignard n’a d’ailleurs pas caché ses ambitions.

"Je ne vais pas vous mentir, le rêve c’est de ramener une médaille, du bronze, de l’argent ou de l’or. Je sais que je ne suis pas favori, mais j’arrive en confiance, après Kitzbühel, en forme, pas trop de soucis physiques."

Johan Clarey

Pour celui qui estime que "quelque chose de bien, c'est forcément une médaille, parce que tout le reste ça ne compte pas", l’objectif est donc le podium. Une ambition confirmée par ses bonnes sorties lors des premiers entraînements, sur une piste qu’il a trouvé "plus facile" que ce qu’il pensait. Le recordman du monde de vitesse sur une descente (161,9 km/h en 2013 à Wengen) n’a plus qu’à trouver le bon rythme à Pékin.

Leader d'une équipe de France de vitesse (descente, super-G) en retrait comparée aux chances de médailles en technique (slalom, slalom géant), Johan Clarey représente la meilleure chance de médaille tricolore sur la reine des courses. Après sa 27e place en 2010 à Vancouver, son abandon en 2014 à Sotchi, et sa 18e place en 2018 à Pyeongchang, le Tignard tient peut-être là sa dernière chance de goûter à un podium olympique. À moins qu’il ne prolonge encore le plaisir…

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