Reportage Paris 2024 : "C'est ce que j'imaginais, mais en mieux !", s'enthousiasme Marjane Satrapi devant "sa" tapisserie olympique

Article rédigé par Anne Chépeau, Camille Laurent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le triptyque olympique imaginé par Marjane Satrapi a été dévoilé mardi 12 mars à la manufacture des Gobelins, la tapisserie pavoisera l'hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris pendant les Jeux olympiques. (CAMILLE LAURENT / FRANCEINFO)
Le triptyque imaginé par l'artiste franco-iranienne a été dévoilée mardi après près de trois ans de travail. L'œuvre va être exposée à Paris pendant les JO, puis à Nice.

À la croisée du sport et de l'art, une immense tapisserie réalisée pour les Jeux olympiques a été dévoilée mardi 12 mars à Paris, au Mobilier national, qui rassemble notamment les manufactures des Gobelins et de Beauvais, à Paris. Elle est la première manifestation de l'Olympiade culturelle présentée la veille par la ministre de la Culture. La tapisserie a été réalisée à partir d’un dessin de l’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, réalisatrice, autrice de BD et peintre. 

Ce triptyque de 9 mètres de long et 3 mètres 40 de haut a mobilisé huit artisans-lissières des manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais pendant près de trois ans. Marjane Satrapi est évidemment très émue en découvrant ce que son dessin est devenu : "C'est énormément d'émotions, c'est extraordinaire. C'est de l'excellence ! C'est très très bien tissé, c'est très beau et ça correspond à ce que je m'imaginais dans ma tête, mais en mieux, assure l'artiste. Parce que quand vous avez une tapisserie, vous avez des nœuds, donc vous avez une matière. Ce n'est pas comme un tableau", précise celle qui est habituée à en peindre.

L'artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, peintre, autrice de BD et réalisatrice, découpe les fils pour séparer le panneau central du métier à tisser, mardi 12 mars à la manufacture des Gobelins à Paris. ((CAMILLE LAURENT / FRANCEINFO))

La tapisserie est composée de trois panneaux "symbolique" : quand celui de gauche évoque l’affiche des JO de 1924, le lanceur de javelot est ici devenu une femme ; celui de droite fait référence à deux nouvelles épreuves, le breakdance et le skateboard...

Sandrine Quelha, artisan-lissière à la manufacture des Gobelins, a travaillé sur la partie centrale de la tapisserie : "Elle représente la parité entre hommes et femmes. Ça va être la première fois qu'il va y avoir la parité aux Jeux olympiques, autant d'athlètes hommes que de femmes. C'était hyper intéressant de tisser cette partie. Je trouve qu'elle est symbolique."

Touchée d'avoir été "choisie pour représenter la France"

La tapisserie comporte 21 couleurs différentes et a nécessité 60 kg de laine. Pour sa conception, Marjane Satrapi avait un cahier des charges très important : "J'ai été très stressée, parce qu'on vous dit 'il faut la couleur des anneaux olympiques, sans pouvoir utiliser les anneaux olympiques, il faut Paris, il faut du bleu parce que c'est la couleur de Paris, il faut la parité, il faut les nouveaux Jeux'... Tout ça dans un seul dessin ! D'où le triptyque", explique l'artiste.

Elle est honorée d’avoir été choisie. "Je ne suis pas exactement née en France, rappelle-t-elle, et d'avoir été choisie pour représenter la France, ça veut aussi dire quelque chose : que Marjane Satrapi fasse la tapisserie des JO, c'est une reconnaissance que Marjane Satrapi est aussi une Française"

"Il ne faut pas forcément s'appeler Marie-Christine pour être Française !"

Marjane Satrapi

à franceinfo

Avant le début des Jeux olympiques, la tapisserie quittera la manufacture des Gobelins. "Ce triptyque va être d'abord exposé sur la place de la Concorde, le 21 juin pour la fête de la musique, détaille Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national. D'ailleurs, il sera sur l'hôtel de la Marine qui était l'ancien garde-meuble royal, donc il y a de la cohérence dans cela. Et puis il sera exposé au moment des épreuves de breakdance et de skateboard qui auront lieu également sur la place de la Concorde."

Après les Jeux, la tapisserie imaginée par Marjane Satrapi rejoindra le musée national du sport à Nice pour y être exposée de façon permanente.

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