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Des opposants aux JO se mobilisent sur la route de Paris 2024

Un collectif citoyen hostile à l'organisation des Jeux olympiques à Paris en 2024 s'appuie sur le retrait de la candidature de Budapest pour affuter ses arguments. 

Article rédigé par Cécilia Arbona, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Rapprocher les univers du sport et de la culture, un projet ambitieux pour les JO 2024.  (MAXPPP)

Une semaine après le retrait de la candidature de Budapest dans la course aux Jeux olympiques de 2024, les opposants parisiens se sentent pousser des ailes. Un collectif citoyen, hostile à l'organisation des Jeux dans la capitale française, est convaincu qu'il peut forcer Paris à déclarer forfait. Une pétition en ligne avait recueilli environ 9 200 signatures à la date du 1er mars. 

"Une escroquerie démocratique" dénoncée

Un enseignant parisien, Frédéric Viale, s'est penché sur le dossier de candidature des Jeux olympiques à Paris en 2024 défendue par Anne Hidalgo, maire de Paris. Le verdict de l'opposant, qui a rejoint les rangs du collectif citoyen, est sans appel. A ses yeux, les Jeux seraient à la fois inutiles, futiles et indécents. "C'est une escroquerie démocratique. Mme Hidalgo avait dit qu'elle ne voulait pas des Jeux démocratique. Une fois élue, elle dit le contraire." L'opposant aux possibles JO parisiens explique que c'est ce revirement et l'absence de consultations qui ont amené des gens à se rencontrer. Il fustige "un budget irréaliste, avec de grosses dépenses d'infrastructures mises sur le budget du Grand Paris".

Si la maire de Paris veut comprendre comment on explose un budget, on comprend qu'elle soit allée à Tokyo.

Frédéric Viale, opposant aux JO parisiens

Frédéric Viale ajoute qu'il était inutile d'aller aussi loin, en citant "les exemples précédents, Rio avec 247% de dépassement budgétaire ou Pékin à plus de 1 000% de hausse de budget"

Une "fête du béton" fustigée au-delà de Paris

Au sein du collectif citoyen, chacun garde en tête les images d’infrastructures sportives abandonnées qui rouillent dans l’indifférence à Athènes ou à Rio, après les Olympiades de 2016. Ce sont "des installations lourdes à gérer", selon Erwan Ledigarchère, fonctionnaire. "Le projet pour Paris d'une gigantesque piscine au lieu de dix piscines à taille humaine" lui semble effrayant.

Le fait d'allumer la lumière, c'est déjà une fortune en entretien. Ce sera trop coûteux pour une utilisation dans le cadre scolaire.

Erwan Ledigarchère, du collectif contre les JO à Paris

Cet opposant à la candidature parisienne aux Jeux olympiques fustige aussi les partenariats public-privé, qui "en général privatisent les profits" en redoutant que les citoyens soient mis à contribution.

Les deux villes candidates encore en course, Paris et Los Angeles, disposent de sept mois pour convaincre. Les opposants aux Jeux préviennent qu’ils resteront mobilisés, quelle que soit le vote qui aura lieu à Lima, au Pérou. "Nous n'allons pas nous réjouir que la fête du béton et du pognon se déroule ailleurs".

Mais si Paris sort du chapeau, les frondeurs savent qu'il sera plus compliqué de résister au Comité international olympique (CIO) que ses détracteurs présentent comme le frère jumeau de la Fédération internationale de football (FIFA).

Des opposants aux JO se mobilisent sur la route de Paris 2024 : un reportage de Cécilia Arbona

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