Brésil : six mois après les JO, les installation olympiques sont devenues "un éléphant blanc"
Faute de moyens et de perspectives, les installations olympiques de Rio de Janeiro sont laissées à l'abandon depuis six mois, à l'image du stade Maracana, ancien temple du football brésilien aux allures aujourd'hui d'éléphant blanc.
Six mois après les derniers Jeux olympiques d'été organisés au Brésil, la faillite s'est installée à Rio de Janeiro, qui a reçu une troisième aide fédérale et doit faire des économies face au déficit. Un déficit creusé notamment pour les JO. Faute de moyens et de perspectives, les installations sont toutes fermées aujourd'hui et se dégradent, à l'image du mythique stade Maracana, dont les sous-sols sont maintenant jonchés de déchets et la pelouse brûlée par le soleil.
Plus personne ne travaille à la station Maracana, immense parallèle de béton qui relie le métro au pied du stade. Diogo est pourtant toujours là, à vendre des boissons aux rares touristes qui ignorent encore que l'endroit est déserté. Il ne vend presque rien et doit partir à la tombée de la nuit car le quartier est dangereux. Le Maracana et le stade de volley olympique juste à côté n’ont plus d’électricité et sont plongés dans le noir.
Un immense gâchis
"C’est devenu un éléphant blanc ici, tu comprends ? C’est tout abandonné, ce n’est plus nettoyé et il y a plein d’usagers de drogues qui entrent à l’intérieur pour voler des objets, des statues, des airs conditionnés, des télés", explique Diogo à franceinfo. "C’est tout abandonné, vraiment. La pelouse est foutue aussi. C’est une honte et une absurdité pour nous les Brésiliens. Ils ont dépensé 1,5 milliard de reales pour la réforme du stade et puis ils l’ont abandonné, simplement abandonné", poursuit le vendeur de boissons, amer.
En plus du Maracana, les autres installations olympiques sont aussi fermées et leur avenir est compromis. Sans entretien ni sécurité, elles sont déjà dégradées. Diogo tient un discours très entendu dans les médias : les Jeux ont été un grand gâchis qui ont fait plonger Rio comme Athènes en 2004.
Plein de gens pensent comme moi, qu’on n'avait pas besoin ni de Coupe du monde ni de Jeux olympiques
Diogo, habitant de Rioà franceinfo
"Les Jeux olympiques c’est pour la France, qui a plus d’infrastructures mais au Brésil non. On a besoin d’éducation, on a besoin d’assainissement, mais pas de football, on est déjà bon au football !" ironise Diogo. Paulo, un ingénieur venu faire son jogging autour du Maracana est du même avis, convaincu qu'"avec ces Jeux olympiques, la ville de Rio a eu bien plus de pertes que de gains".
L’héritage des Jeux est aujourd’hui difficile à percevoir à Rio. Le comité olympique ne répond plus et tous les yeux sont tournés vers la prochaine ville qui sera sélectionnée. À Rio on regarde plutôt vers Athènes. Car ici aussi on adopte un plan d’austérité sévère pour tenter de sortir de la faillite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.