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JO 2021 - Karaté : les Français visent une première médaille d'or avant d'être privés de Jeux en 2024

Steven Da Costa, Alexandra Feracci et Leïla Heurtault ont rendez-vous à Tokyo les 5, 6 et 7 août pour la première et pour l'instant seule apparition du karaté au programme olympique.

Article rédigé par franceinfo: sport - Pauline Guillou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Alexandra Feracci, lors d'un entraînement à Ajaccio, le 9 juin 2021. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Au mythique dojo Nippon Budokan, le monde du karaté va connaître un ascenseur olympique émotionnel, du jeudi 5 au samedi 7 août. La discipline entre pour la première fois aux Jeux... sans aucune garantie d'y revenir. Les trois Français en lice, Steven Da Costa, Alexandra Feracci et Leïla Heurault, rêvent d'une première médaille olympique avant de laisser partir leur sport des JO, avec regret.

L'or et rien d'autre

Inventé au Japon, le karaté profite donc des retrouvailles entre les JO et l'archipel pour se glisser au programme olympique. "J'ai hâte d'y être, confie Alexandra Feracci, c'est l'aboutissement de toutes mes années de travail". Engagée en kata, une série de mouvements contre un adversaire fictif, elle ne compte pas repartir sans médaille. "Je ne vais pas à Tokyo pour faire de la figuration, ça n'a jamais été mon état d'esprit", affirme-t-elle.

L'or olympique est l'objectif de Feracci et des deux autres karatékas tricolores. Le défi d'une carrière ? "Oui", répond la Française sans aucune hésitation. Même ambition pour Leïla Heurtault, qualifiée en combat chez les moins de 61 kilos. "Je ne pars pas pour une autre médaille que l'or", avoue-t-elle. Si elle doit son ticket pour les Jeux à une réattribution de place, la native de Chartres se sait en bonne posture pour le podium : "sur les neuf candidates de ma catégorie, j'en ai déjà battu huit".

"Je ne voyais pas les Jeux de Tokyo (se dérouler) sans moi"

Alexandra Feracci

à franceinfo: sport

Même dans un dojo vidé de ses spectateurs, les trois karatékas ont la volonté d'en découdre. "Ces jeux sont un peu amers, mais j'y vais pour les mêmes objectifs, explique Steven Da Costa. De toute façon, quand tu es sur le tatami, tu es dans ta bulle. Je sais que tout le monde est capable de monter sur le podium". Comme ses compatriotes, il vise l'or et "rien d'autre". Logique, au vu de son statut de favori bâti grâce à deux titres de champion d'Europe en moins de 67 kilos (2016 et 2019) ainsi qu'un titre de champion du monde (2018). 

Les épreuves de karaté et judo se dérouleront les 5, 6 et 7 août au Nippon Budokan. (KAZUHIRO NOGI / AFP)

Pari(s) perdu pour 2024

Longtemps bloqué à la porte des JO, le karaté fera donc sa première apparition dans le pays où il a été codifié. Mais la discipline quittera aussitôt le programme olympique : elle n'a pas été retenue pour les Jeux de Paris 2024. La mobilisation des athlètes, de la fédération et même de 110 parlementaires n'y a rien changé.

"Cette décision nous dépasse parce qu'elle est plus politique et financière que sportive. Nous n'avons même pas eu le temps de faire nos preuves à Tokyo, et on on nous enlève le pain de la bouche", déplore Alexandra Feracci, persuadée que sa discipline va plaire aux téléspectateurs. Toujours écoeurés par cette décision du Comité d'organisation des JO de Paris (qui a établi la liste des sports additionnels pour 2024), les trois qualifiés ont lutté, sans succès, pour leur sport. "On a essayé de faire bouger les choses à notre échelle" affirme Alexandra Feracci, qui a même porté ce combat jusque sur les bancs de l'Assemblée nationale.

"Je ne comprends pas comment on a pu se faire remplacer", ajoute Steven Da Costa. Plusieurs disciplines, censées "rajeunir" les jeux de Paris ont en effet été préférées au karaté. Breakdance, surf, escalade et skateboard seront donc maintenus en 2024. Pour Leïla Heurtault, ce choix est difficile à accepter : "le karaté est un sport qui véhicule des belles valeurs, et quasiment tous les pays sont représentés dans les championnats du monde". Pour elle, la décision relève "d'un manque de visibilité". Rendez-vous en 2028 à Los Angeles donc ? "Il faudra qu'on se batte", conclut la karatéka, habituée de l'exercice.

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