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JO 2021 - Basket : après avoir pensé tout arrêter, Nicolas Batum éclabousse de tout son talent le tournoi olympique

Auteur du contre qui a permis à l'équipe de France de basket d'arracher in extremis sa qualification en finale, Nicolas Batum réalise un très bon tournoi, à l'image de sa saison en club.

Article rédigé par Célia Sommer, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Nicolas Batum en demi-finale des Jeux olympiques de Tokyo face à la Slovénie, le 5 août 2021. (MONTIGNY PHILIPPE / KMSP)

Plus que quatorze secondes à jouer et la France ne mène que d'un petit point (90-89) face à la Slovénie en demi-finale des Jeux de Tokyo, jeudi 5 août. La balle est dans la main de la star slovène Luka Doncic, à hauteur de la ligne des trois points. Les secondes filent. Doncic surprend la défense tricolore en passant la balle à Kremen Prepelic, qui joue le un-contre-un et entame tranquillement son lay-up... Avant que Nicolas Batum, alias Batman, ne surgisse de nulle part et délivre son équipe en contrant de la main droite le Slovène.

"Je vois Prepelic et je me dis, 'non non non, il faut que je fasse ce stop'. Ça devait faire cinq ans que je n'avais pas fait un contre comme ça, depuis mes années à Portland. Je savais que j'allais l'avoir", raconte le capitaine des Bleus à l'issue de la rencontre. "Quand j’ai touché le ballon, je ne voyais plus ce qu'il se passait, s’il y avait quelqu’un derrière. Et je me dis 's’il vous plaît, qu’un Slovène ne prenne pas le ballon derrière'. Je tourne la tête, et je vois la balle loin, je lève la tête, je vois 1,2 (seconde), et hop, c’est bon, on l’a fait !"

Avant de poursuivre : "J'ai fait de bons matchs en équipe de France, mais j'ai l'impression qu'on se rappelle trop de mes matchs pourris. Mes trois lancers, l'Espagne en 2016, la demi-finale contre l'Argentine... Est-ce que ce contre efface tout ? S'il vous plaît, oui. Je pense que ça rattrape les erreurs que j'ai faites. Je devais le faire."

"J'ai envisagé de tout arrêter"

À 32 ans, le "frenchie" a un CV bien rempli. Drafté en 2008, il a joué sept années sous les couleurs de Portland, puis cinq à Charlotte, avant de rejoindre les Clippers en décembre dernier. Son arrivée au sein de la franchise californienne a sonné comme une véritable renaissance sportive pour l'ailier des Bleus, qui admet avoir vécu une petite de traversée du désert à la fin de son expérience aux Hornets, alors cantonné à un rôle de dernier remplaçant. 

"J'ai envisagé de tout arrêter, oui. À force d'entendre, de lire que tu es 'fini', tu finis par te dire que, si ça se trouve, c'est vrai. Je n'étais pas dans la bulle NBA, et sans perspective sportive. Tu commences à douter", a confié Nicolas Batum dans une interview publiée par le quotidien l'Equipe, avant de disputer le quart de finale face à l'Italie.

"J'ai trouvé une sérénité et une paix dans mon jeu, en club comme en équipe de France."

Nicolas Batum

à l'Equipe

Mais aux Clippers, "Batman" a redonné un nouveau souffle à sa carrière. Fort de sa position de sixième homme et de son altruisme dans le jeu, l'ancien Caennais a su trouver sa place aux côtés de joueurs aussi dominants que Kawhi Leonard et Paul George. Au final, il a bouclé une saison plus que correcte avec 27 minutes de jeu en moyenne, 9 points, 4,8 rebonds et 2,3 passes, ainsi que 40,4% de réussite à trois points (le deuxième meilleur pourcentage de sa carrière). Le capitaine de l'équipe de France a également disputé une finale de conférence cette année avec les Clippers.

Une véritable libération pour Nicolas Batum, après sa longue descente aux enfers. "J'ai trouvé une sérénité et une paix dans mon jeu, en club comme en équipe de France, où je fais la même chose, un peu de tout, je colle les pièces du puzzle. Ça plaît à certains, pas à d'autres (...) J'ai appris à ne plus prêter attention à ce qu'on dit ou pense de moi", racontait-il à l'Equipe.

L'or en ligne de mire

Champion d’Europe (2013) et double médaillé de bronze mondial (2014 et 2019),  mais aussi champion d'Europe cadets 2004 et juniors 2006, l'homme aux 152 sélections en équipe de France n’avait jamais permis à son équipe de se hisser sur le podium olympique. Il avait essuyé une grande déception après l'élimination en quarts de finale aux JO de Londres, en 2012. Mais nul doute que la plus éprouvante fut celle de Rio, où il avait affiché 0 point au compteur face à l'Espagne au même stade de la compétition.

Ces malheureux épisodes appartiennent désormais au passé. Nicolas Batum et ses coéquipiers sont assurés de repartir, au minimum, avec la médaille d'argent autour du cou. Mais "Batman" ne s'en cache pas : à Tokyo, il est venu chercher l'or. 

L'équipe de France de basketball élimine la Slovénie sur le fil, grâce à un contre à la dernière seconde du capitaine Nicolas Batum, auteur de quatre contres tout comme Rudy Gobert ! Malgré un triple-double de Luka Doncic et 23 points de Mike Tobey, les Slovènes laissent les Bleus défier les États-Unis en finale, portés par les 48 points des arrières Evan Fournier et Nando de Colo.
Basketball (H) - 1/2 : le résumé de France vs Slovénie L'équipe de France de basketball élimine la Slovénie sur le fil, grâce à un contre à la dernière seconde du capitaine Nicolas Batum, auteur de quatre contres tout comme Rudy Gobert ! Malgré un triple-double de Luka Doncic et 23 points de Mike Tobey, les Slovènes laissent les Bleus défier les États-Unis en finale, portés par les 48 points des arrières Evan Fournier et Nando de Colo.

Outre son contre phénoménal dans les dernières secondes contre la Slovénie, le  capitaine des Bleus s'est aussi montré intraitable en quarts de finale face à l'Italie (84-75). Il s'est arraché, aussi bien en attaque (15 points), qu'en défense (14 rebonds, 3 contres) pour offrir la victoire à son équipe. "Il a été monstrueux", résumait Evan Fournier à la fin de la rencontre.

Pour l'emporter face à la Team USA en finale, samedi (4h30 heure française), nul doute que l'équipe de France aura besoin de s'appuyer sur un Nicolas Batum des grands jours. "Ça ne va pas être évident. C'est une équipe qu'on a battue deux fois de suite, qui a une multitude de stars (...) À nous d'être prêts, de combattre. On ne sait jamais."

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