Dakar 2024 : Sébastien Loeb, récit d'une malchance chronique depuis ses débuts en 2016

Troisième de l'édition 2024, le pilote français a, comme souvent, raté la victoire en raison d'incidents mécaniques ou de mésaventures.
Article rédigé par Othélie Brion, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6 min
Le pilote français Sébastien Loeb et son copilote Fabian Lurquin après la 12e et dernière étape du Dakar, le 19 janvier 2024. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Encore raté. Sébastien Loeb a terminé la dernière étape du Dakar 2024 en tête, sa troisième victoire d'étape, vendredi 19 janvier. Il termine cependant l'épreuve à la troisième place du classement général, la faute à cinq crevaisons et à un incident mécanique qui lui ont coûté plus d'une heure sur le vainqueur, Carlos Sainz. Un nouvel échec pour le nonuple champion WRC, qui voit encore lui échapper la course qu'il convoite depuis huit ans. Retour sur les déconvenues de Sébastien Loeb au Dakar depuis 2016.

2016 : de la réussite aux déboires

Premier Dakar et premiers coups d’éclat pour Sébastien Loeb, au volant d'une Peugeot. A 41 ans, engagé pour la première fois sur le plus célèbre des rallye-raids en 2016, le nonuple champion du monde WRC démarre sur les chapeaux de roues. En quatre jours, l’Alsacien remporte trois étapes et prend la tête du classement général. "Ce n'est pas tout à fait ce que j'attendais, je pensais qu'au niveau navigation, on serait parfois en difficulté", avouait-il alors. Mais derrière ce départ de rêve, les problèmes arrivent. 

Lors de la 6e étape, après une crevaison, son accélérateur reste bloqué à fond. "On a dû rouler avec le coupe-circuit, et j’ai repris une pierre, ce qui nous a obligés à changer une roue", racontait Loeb. Et ce n’est que le début des problèmes. Lors de l’étape 8, le Français et son co-pilote, Daniel Elena, subissent une série de cinq tonneaux à quelques kilomètres de l’arrivée. Ensablement, crevaisons, cardan cassé… La série noire se poursuit les jours suivants mais c’est sur une victoire d’étape que le "rookie" termine son Dakar à la neuvième place.

2017 : une pierre et tout bascule

De nouveau bien parti, le pilote Peugeot perd la tête du général à l’issue d’une 10e étape rocambolesque. Alors qu'il pense l’emporter avec 2'33" d’avance sur Cyril Desprès et surtout 6'45" sur Stéphane Peterhansel, son rival au général, la direction de course décide d’accorder à ce dernier un bonus de temps. En début d’étape, celui qu’on surnomme "Monsieur Dakar" avait perdu 14 minutes en assistant le motard Simon Marcic avec lequel il était entré en collision. Résultat, le pilote français remporte la spéciale et chipe la tête du général à Loeb.

Mais le nonuple champion du monde WRC ne s’avoue pas vaincu. Lors de l’avant-dernière étape, Loeb attaque fort et refait la moitié de son retard. Le duel entre les deux Français est à son apogée... pour quelques minutes. Dans le premier virage de la deuxième partie de l’étape, Sébastien Loeb bute sur une pierre et crève. Une nouvelle fois, la victoire finale s’envole pour l’Alsacien, cette fois pour cinq minutes. Il se contente de la deuxième place. 

2018 : quatre petits tours et puis s'en va

Passage express sur le Dakar pour Sébastien Loeb en 2018. Après un bon départ, le Français perd tout espoir de victoire dès la cinquième spéciale au Pérou. L'Alsacien et son copilote, Daniel Elena, connaissent deux ensablements. 

"Le sable était hyper mou. On s’est 'tanké' une première fois, on est reparti. Dans une autre zone, on suivait Nasser (Al-Attiyah), qui est passé, donc on y est allé aussi, mais je n’ai pas vu que derrière la crête il y avait un trou. Et bam, on est tombé net dans le trou !", expliquait Loeb. Si la voiture fonctionne toujours, la fracture du coccyx de Daniel Elena, pousse le duo à abandonner après 53 km de course et déjà 2h45 de retard sur ses concurrents. 

2019 : roadbook défaillant et problème électrique

L'édition 2019 marque un tournant pour Sébastien Loeb. Après le retrait de Peugeot, le pilote français prend le départ pour la première fois avec une autre équipe, PH Sport. Une nouveauté qui ne permet pas à l’Alsacien de chasser ses traditionnels pépins. Crevaisons, cardan cassé, le Tricolore accumule les problèmes. Dès la troisième étape, le duo Loeb-Elena perd alors une vingtaine de minutes à cause d’une erreur dans le livre de route de l’organisation.

Lors de l’étape 7, ce sont 40 minutes qui s’envolent pour un problème électrique. Malgré quatre victoires d’étape, Sébastien Loeb doit se contenter d’une troisième place au général. "On gagne quatre étapes, et on aurait dû en gagner d’autres sans nos soucis de Way Point, nos problèmes électriques et la casse de deux cardans… C’est assez dingue de terminer quand même sur la dernière marche du podium", résumait Sébastien Loeb, troisième au final, sur son site personnel

2021 : une première manquée dans le désert saoudien

Après un an d’absence, Sébastien Loeb fait son retour sur le Dakar en 2021, pour une première tentative dans les dunes d’Arabie saoudite. Mais la cinquième participation du nonuple champion du monde WRC tourne au fiasco. Lors de la 6e étape, l’Alsacien et son coéquipier Daniel Elena patientent plus d’une dizaine d’heures dans les dunes, suite à la casse d’un triangle de suspension.

Finalement reparti, le duo coupe la ligne d’arrivée avec plus de dix heures de retard sur le vainqueur du jour et pointe à la 44e place du général. Et ce n’est qu'un début. Victime de nouvelles crevaisons, mais aussi de multiples problèmes techniques et de navigation, Sébastien Loeb est de nouveau contraint à attendre plusieurs heures un camion d’assistance lui-même tombé en panne, lors de la huitième étape. Le pilote BRX jette de nouveau l’éponge sur le Dakar.

2022 : transmission cassée, espoirs envolés

C'est reparti pour un tour en 2022 en Arabie saoudite, sa sixième participation. Avec un nouveau copilote : Fabian Lurquin. C'est la troisième étape de la course qui leur fera perdre tout espoir pour la première place. L'Alsacien subit deux crevaisons mais aussi une casse de transmission dès le début de l'épreuve. 

La première place perdue, Sébastien Loeb se lance corps et âme vers la place de dauphin. Il y parvient, avec panache, puisqu'il remporte la septième étape longue de 701 kilomètres devant Nasser-al-Attiyah. Pas suffisant pour lui prendre la première position, mais le pilote français revient de loin et finit à 27 minutes : "On s'est battu jusqu'au bout, on ne peut pas se reprocher grand-chose. On a fait un beau rallye. Deuxième, ce n'est pas si mal. On fera mieux la prochaine fois !

2023 : un début de course cauchemardesque

Il ne pouvait pas espérer "mieux" que la deuxième place, encore, en 2023. Il l'a lui-même concédé à l'arrivée. Et pour cause, Loeb a été victime de trois crevaisons sur la seule deuxième étape, qui l'ont relégué à 1h20 de la tête. Avec seulement deux roues de secours, le pilote a dû finir l'étape au ralenti, avec une roue réparée grâce à des mèches. 

Pas de quoi empêcher le Français de signer un nouveau record : six victoires d'étapes d'affilée, dépassant Ari Vatanen. "Nous avons pris de bons points pour le championnat, nous avons établi un nouveau record du Dakar, donc je suis toujours heureux. C’est sûr que j’aurais préféré gagner parce que c’est ma troisième deuxième place, mais tout le monde ne finit pas sur ce genre de rallye", confiait-il à AutoHebdo après la course. Et à la fin, c'est encore Nasser-al-Attiyah qui gagne, 1h20’49 devant Loeb

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