Coronavirus : le metteur en scène Jean-Michel Ribes craint des "pertes de financement graves" pour le monde du spectacle
Invité de franceinfo lundi, Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du rond-point à Paris "espère que les pouvoirs publics prendront leurs responsabilités" face aux consquences économiques liées au Covid-19.
Annulations pures et simples ou accès restreint : le monde du spectacle et de la culture pâtit du coronavirus et de l'interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes annoncée dimanche soir par le ministère de la Santé. La Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l'audiovisuel et du cinéma réclame "un fonds d'urgence". Sur franceinfo lundi 09 mars, Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point à Paris (8e arrondissement), a dit craindre des "pertes de financement graves".
Dans son théâtre, "ce ne sont pas des annulations, mais plutôt des reports que l'on constate. Les gens veulent que l'on remette leurs places pour dans 15 jours ou trois semaines, peut-être en supposant que ça ira mieux plus tard", explique le metteur en scène. La capacité du théâtre du comédien et metteur en scène se chiffre à 760 places, il échappe donc pour l'instant aux interdictions d'événements rassemblant plus de 1 000 personnes. Malgré tout, les conséquences se font sentir. En plus des demandes de report, "il y a des invités, qui eux, ne viennent pas", explique-t-il.
Bien sûr que c'est grave, mais il ne faut pas céder à la panique au prétexte qu'il s'agit de lieux fermés ou des lieux où il y a des gens.
Jean-Michel Ribes, metteur en scène et directeur di Théâtre du Rond-Point à Parissur franceinfo
Il faut "continuer à vivre", réclame le metteur en scène
La Philharmonie de Paris a annulé dès lundi 9 mars tous les concerts qui ont lieu dans la grande salle Pierre Boulez (2 400 places). L'Opéra Comique a indiqué qu'il étudiait la possibilité de réduire sa jauge (1 150 places) à 800 ou une annulation pure et simple avant son prochain spectacle le 25 mars. De nombreuses salles parisiennes et dans les régions ont une capacité supérieure à 1 000 places, comme l'Opéra de Paris ou le Théâtre des Champs-Elysées. "Je note, mais je suis un optimiste forcené, qu'il n'y a pas eu encore de foyer d'infection dans des théâtres ou même dans les cinémas", explique Jean-Michel Ribes. "On ne peut pas dire que c'est ce genre de lieux a généré une augmentation du coronavirus."
Si Jean-Michel Ribes reconnaît que la période est "difficile" pour le spectacle vivant avec le coronavirus, il veut inciter les gens "à venir au théâtre". Il faut "continuer à vivre en prenant les précautions recommandées par le gouvernement et les instituts compétents".
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