"C'est une grande famille" : la 7e édition des Prodiges de la musique classique, féerique malgré la crise, le 1er décembre à 21h05 sur France 2
Enregistrée les 27 et 30 août à Marseille, l'émission phare des fêtes de Noël, qui a révélé Camille Berthollet, a dû s'adapter au contexte sanitaire. Mais cela n'a pas amoindri l'enthousiasme des nouvelles recrues, déterminées à briller sur scène.
Cette année, c'est au Dôme de Marseille que s'est déroulée la 7e édition des Prodiges. Les jeunes virtuoses de la musique, du chant et de la danse se produisent aux côtés de l’Orchestre Philharmonique de Marseille et du ballet du Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg. L'équipe de l'émission espérait comme chacun que la pandémie serait domptée d'ici la diffusion. Le prime-time a finalement en une période de déconfinement progressif mais dans une atmosphère toujours féerique, mardi 1er décembre à 21h05 sur France 2.
Effervescence
A quelques heures du tournage de la demi-finale, fin août, l'agitation est déjà palpable. Les techniciens vérifient la qualité de l'éclairage et du son tandis que les musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Marseille s'accordent, dirigés d'une main de maître par la cheffe d'orchestre star de l'émission Zahia Ziouani.
Une maquilleuse fait quelques retouches sur le visage d'Armand, onze ans, immortalisées par une caméra en coulisses. Ce petit chanteur à la voix angélique est venu de Reims pour enchanter le jury sur l'air d'Angels From the Realms of Glory de James Montgomery. Soliste à la Maîtrise de Reims, il voit dans les Prodiges une opportunité de s'amuser. "Je me sens bien quand je chante", résume le jeune garçon, qui s'avoue tout de même un peu stressé avant les concerts.
La musique résonne déjà partout. Les quinze jeunes candidats - cinq dans chaque catégorie - masqués jusqu'à la grande première, se préparent à ce spectacle de Noël depuis déjà plusieurs jours, aux côtés de leurs parents et professeurs. "Je suis super contente, j'ai hâte de rencontrer le jury !", se réjouit Stella, quatorze ans, qui depuis huit ans a su s'approprier son instrument de musique - le piano - comme personne, jusqu'à faire vibrer cette scène mythique.
Lorsqu'elle ne délie pas ses doigts sur le clavier, le jeune fille se détend aux côtés de sa mère dans la loge réservée aux artistes - cosy et bien fournie en goûters et bouteilles d'eau pour mettre à l'aise les plus jeunes recrues.
Julie Fuchs, la surprise de la 7e édition, côté jury
Comme chaque année, les candidats sont évalués - avec bienveillance - par un jury de professionnels. "Les Prodiges, c'est une grande famille", explique Gautier Capuçon. Le violoncelliste, présent depuis la première édition, sera accompagné par la danseuse étoile Marie-Claude Pietragalla et - pour la première fois - par la soprano Julie Fuchs pour déterminer qui des jeunes virtuoses poursuivra sa route en finale et remportera une bourse d'étude.
La chanteuse lyrique, qui remplace Élizabeth Vidal dans l'émission, est impatiente de découvrir les jeunes artistes qui, pour cette année si singulière, ont passé les castings en vidéo - sur des numéros répétés confinés. "Pour les danseurs, c'était particulièrement compliqué", souligne en outre Marie-Claude Pietragalla. "Ils ont d'autant plus de mérite. Car beaucoup n'ont pas eu accès à un studio pour s'entraîner."
Le Dôme, salle de spectacle majeure à Marseille, qui accueille 300 000 spectateurs par an depuis 1994, fait en effet face à un défi de taille : celui de maintenir cette édition très attendue des Prodiges dans un contexte de pandémie. "Il a fallu repenser toute l'organisation", se souvient Nicolas Missof, producteur de l'émission.
Les gestes barrière sont scrupuleusement respectés. Un centre de test itinérant a également été mis à disposition pour assurer la sécurité de tous. Le masque est obligatoire en coulisses comme dans les gradins ; seuls les musiciens, chanteurs et danseurs en sont dispensés sur scène. Une édition masquée et distanciée, donc, mais qui promet de continuer à faire rêver le public.
Ambiance familiale
L'émission réserve pour cela quelques surprises. Pour la première fois, un organiste est notamment venu montrer son talent sur scène. Stan, 16 ans, a découvert cet instrument peu commun il y a seulement deux ans à la cathédrale d'Annecy. "L'orgue n'est pas qu'un instrument d'église", défend-il, des étoiles plein les yeux, quelques minutes avant son passage sur scène. Le jeune homme a parié sur l'ouverture des Noces de Figaro de Mozart pour dépoussiérer l'instrument. "J'espère, lors de mon passage, contribuer à montrer toutes ses facettes."
Liam et Raphaël, deux frères venus de Palma de Majorque, sont également les premiers membres d'une même famille à s'affronter dans ce concours. L'un jouera du Liszt au piano, l'autre du Karl Jenkins au violon, "inspiré par Camille Berthollet", gagnante de la première édition.
Heureusement, la solidarité est de mise entre les concurrents et les effusions à la fin de chaque numéro, enflammées. "On se connaît depuis quelques jours et j'ai l'impression que ça fait des années !" s'exclame Aaliya entre deux étirements. Bras-dessus bras-dessous avec Iman, la jeune danseuse de 14 ans à l'enthousiasme communicatif considère les Prodiges comme une occasion supplémentaire de se dépasser... et de briser les clichés sur la danse classique.
Masqués ou pas, c'est donc avec chaleur et spontanéité que les candidats se félicitent après leur passage sur scène. Dans le respect des gestes barrière mais toujours avec le sourire. Car l'occasion est trop belle pour se plaindre des quelques incontournables restrictions. "Je suis déjà tellement contente d'être là !", conclut Aaliya.
Les Prodiges, mardi 1er décembre à 21h05 sur France 2.
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