Rock en Seine 2024 : les Italiens du groupe phénomène Måneskin embrasent la scène de Saint-Cloud

Ce concert, leur troisième en Europe cet été, était aussi leur "dernier avant un moment", a rappelé sur scène le chanteur du groupe, Damiano David.
Article rédigé par Mehdi Magueur
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le guitariste Thomas Raggi et la bassiste Victoria De Angelis, membres du quatuor Måneskin, ont mis le feu à la grande scène de Rock en Seine, le jeudi 22 août. (OLIVIER HOFFSCHIR)

On les repère à l'ouïe, avant toute chose, les Måneskin. Dans l'enceinte de Rock en Seine, jeudi 22 août, depuis les espaces proches de l'entrée du parc de Saint-Cloud, nos oreilles nous l'assurent : ce n'est pas ici qu'il faut être. Machinalement, notre esprit du bon sens nous attire vers le cœur du vacarme. Il est 21h50, le groupe italien, tête d'affiche de cette deuxième journée de Rock en Seine 2024, performe déjà depuis cinq minutes. C'est notre vue, dans un second temps, qui confirme la première intuition. De larges faisceaux de lumière blanche jaillissent de la grande scène, indice d'un concert qui s'annonce grandiose.

Il ne fallait pas arriver en retard – une mauvaise idée, on l'assure personnellement – au risque de se retrouver relégué au dernier rang d'une masse informe. Le public, déjà chauffé à bloc par la prestation de The Hives, achevée une heure plus tôt, s'égosille la gorge autant que ses cordes vocales le lui permettent encore. N'importe qui s'en voudrait de ne pas accompagner Måneskin, dans un effort si sincère.

Dans un langage universel, celui de la musique, Damiano David au chant, Victoria De Angelis à la basse, Thomas Raggi à la guitare et Ethan Torchio à la batterie promettent, dès les premiers instants du concert, d'offrir aux spectateurs une expérience dont ils se souviendront.

La promesse vaut aussi pour les néophytes, cette partie du public à laquelle on confesse pudiquement appartenir. Rapidement, les voilà rassurés : Måneskin joue ses classiques d'entrée, dont le Zitti e buoni qui a vu le quatuor remporter l'Eurovision en 2021.

"Merci à tout le monde", lance Damiano David dans un français clair après la ballade Coraline. Puis d'annoncer un "son très spécial", que l'assemblée tout entière reconnaît immédiatement dès les premières notes jouées : Beggin'. Le morceau, reprise entêtante d'un titre original des Four Seasons en 1967, avait permis aux rockeurs de se faire remarquer en 2017 dans le télécrochet "X Factor Italia".

Impressionnant solo de guitare de Thomas Raggi

Au fil du concert, l'énergie déployée par le groupe sur scène finit par contaminer les derniers spectateurs impassibles. Durant I Wanna Be Your Slave, Damiano David interagit avec le public, lui intimant de s'accroupir puis de se relever au rythme du chœur. On apprécie ensuite l'envoûtant Bla bla bla, l'électrisant In nome del padre [Au nom du père] et la puissance de Mammamia. "All eyes on me, I feel like I'm a superstar" ["Tous les yeux rivés sur moi, j'ai l'impression d'être une superstar"], hurle Damiano David. À en croire l'aura dégagée par le groupe et la manière dont la foule porte à bout de bras un Thomas Raggi en feu, Måneskin semble bel et bien devenu une étoile du rock.

Alors que le concert semble s'achever avec Kool Kids, voilà le groupe félicité sous un tonnerre d'applaudissements pendant deux bonnes longues minutes. "Le son était d'une super qualité", salue une festivalière, avant de s'éloigner vers le sens de la sortie. Puis, soudain, celle-ci rebrousse chemin. La scène gronde de nouveau. Thomas Raggi réapparaît, délivrant un impressionnant solo de guitare. Le concert ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin. Ses trois autres camarades le rejoignent pour jouer The Loneliest.

"Ça valait presque les Red Hot Chili Peppers"

Cette fois, la fin approche. On sent un Damiano David ému au moment de remercier la foule, impressionné de faire face à ces milliers de spectateurs qui l'acclament, lui, et le reste du groupe, en retour. Le chanteur en profite pour remercier toute son équipe. "Il y a aussi tous ceux que vous ne voyez pas, qui nous accompagnent dans l'ombre depuis toutes ces années", souligne-t-il. "Et maintenant, je veux être votre esclave," amorce le musicien pour (re)lancer l'ultime son de la soirée : I Wanna Be Your Slave.

Le concert aura ainsi duré près d'une heure trente, que personne ne semble avoir vu s'écouler. "C'était incroyable. Je dirais que ça valait presque les Red Hot Chili Peppers en live", s'exclame Farah, 28 ans, grande fan de Måneskin. Comme de nombreux spectateurs, c'était sa première expérience en direct avec le groupe romain. "J'ai beaucoup aimé, ça faisait un moment que je voulais les voir, exprime Aline, 34 ans. J'ai peut-être trouvé un peu dommage qu'ils enchaînent tous leurs hits dès la première partie du concert."

Pour Måneskin, le temps est désormais au repos. Cette date à Rock en Seine, qui était leur troisième en Europe cet été après Rock Werchter en Belgique et Les Déferlantes au Bacarès, était aussi "leur dernière avant un moment", révélait Damiano David au moment des remerciements. Pourvu que le groupe ne perde jamais sa fougue.

Rock en Seine continue vendredi 23 août jusqu'au dimanche 25 août, avec notamment Fred Again, The Offspring ou encore Massive Attack à l'affiche.

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