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Heurté par la pandémie, Disney évite la catastrophe financière en misant sur le streaming

Le nombre croissant d'abonnés récolté par ses plateformes de streaming a permis au groupe américain de limiter les dégâts liés à la pandémie de coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
Liu Yifei, actrice principale du film "Mulan" disponible à la location en septembre sur la plateforme Disney+.  (FREDERIC J. BROWN / AFP)

A la faveur de la pandémie, Disney a trouvé l'élu de son coeur : le streaming direct des contenus aux consommateurs, déjà prioritaire avant la crise sanitaire, fait désormais l'objet de toutes ses attentions.

La plateforme Disney+, qui a atteint lundi 3 août les 60,5 millions d'abonnés, va accueillir en septembre le film Mulan en exclusivité pour l'instant, après que sa sortie au cinéma a été retardée à plusieurs reprises et désormais repoussée sine die. Le service a atteint son objectif minimal en termes d'abonnés quatre ans plus tôt que prévu. En tout, Disney compte désormais 100 millions d'abonnés payants pour ses plateformes (Disney+, ESPN+ et Hulu), grâce à ses catalogues abondants et à l'univers de Star Wars, mais aussi grâce au confinement.

Et ce n'est pas fini : le groupe californien a annoncé mardi 4 août le lancement pour 2021 d'un nouveau service de streaming, sous la marque Star, qu'il a acquis auprès de Fox. La nouvelle plateforme proposera des contenus que Disney possède déjà, venus notamment d'ABC Studios, Fox Television, FX, 20th Century Studios et Searchlight. Elle sera entièrement intégrée à Disney+ dans de nombreux marchés.

Limiter les dégâts

Ce nombre important d’abonnés supplémentaires a permis au groupe de limiter les dégâts liés à la pandémie de coronavirus. "C'est une étape significative qui renforce notre stratégie des services directs au consommateur, que nous considérons comme clef à la croissance future de notre entreprise", a déclaré Bob Chapek, le patron du groupe américain.

D'avril à juin, seule la branche des services de streaming de Disney a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à celui de la même période il y a un an : près de 4 milliards de dollars, contre 3,9 milliards en 2019. L'activité des parcs d'attraction, des croisières, de l'événementiel et des produits dérivés a, elle, plongé de 85%, à 983 millions de dollars. Au total, Disney a réalisé 11,8 milliards de dollars de recettes, moitié moins qu'il y a un an, et se retrouve avec une perte nette de 4,7 milliards de dollars, dont 3,5 milliards de pertes liées à la pandémie, contre près de 2 milliards de bénéfice net l'année dernière.

Les pertes liées à la pandémie correspondent à l'impact négatif du coronavirus sur les activités physiques du groupe (parcs, croisières, etc). Dans les autres secteurs, les pertes de revenus sont en partie compensées par la baisse des coûts de production, les tournages et voyages étant à l'arrêt.

" La Covid-19 a encore frappé"

Mais la pandémie va continuer de peser lourdement sur les revenus du groupe. Quand des parcs ont annoncé leur réouverture, notamment à Shanghai, Paris, Orlando (Floride), "nous avions plus de demande que ce que les consignes de distanciation sociale nous permettent", a raconté Bob Chapek lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. "Puis, malheureusement, la Covid-19 a encore frappé", a-t-il continué, en référence à la résurgence des contaminations, notamment dans le sud et l'ouest des Etats-Unis. "Nous avons eu un niveau plus élevé que prévu d'annulations".

Les résultats du trimestre en cours devraient pâtir des "conditions perturbées dans la distribution", avec de nombreux magasins encore fermés ou peu fréquentés, et de la comparaison sur un an "avec les (très bonnes) ventes de marchandises Frozen et Star Wars l'année dernière", a indiqué Christine McCarthy, la directrice financière de la société.

Après avoir économisé sur la production de nouveaux films, Disney va en plus devoir composer avec des coûts plus élevés pour assurer la sécurité sanitaire des tournages qui reprennent. Bob Chapek s'est néanmoins déclaré "aussi optimiste que possible" pour le reste de l'année: "Nous avons bien sûr The Mandalorian 2 (la série Star Wars produite par Disney+, ndlr), que nous avons annoncée pour octobre, et aussi une flopée de contenus Marvel qui arrivent et que nous attendons avec impatience".

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