Tour de France 2023 : les organisateurs maintiennent un protocole sanitaire contre le Covid-19
S'il n'est qu'un lointain souvenir pour certains, sur le Tour de France, le Covid-19 reste un sujet d'actualité. Comme lors des trois dernières éditions, la Grande Boucle, qui part samedi 1er juillet de Bilbao, se disputera sous protocole sanitaire. Suiveurs, journalistes et invités devront sortir les masques du placard s'ils veulent venir au contact des coureurs.
Amaury Sport Organisation (ASO), la société organisatrice du Tour, tient à éviter la même mésaventure qui a miné le Tour d'Italie, notamment illustré par l'abandon à mi-parcours du leader Remco Evenepoel, à cause d'un test positif.
"On est les derniers à le faire. Mais une fois qu'il y a le Covid dans le peloton, et on l'a vu sur le Giro, il est très difficile à arrêter parce qu'on passe toute la journée à respirer l'air de l'autre", souligne Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) auprès de l'AFP. Les coureurs auront pour consigne d'éviter les selfies et les autographes. "En revanche, ils ne porteront pas de masque sur le podium. On ne veut pas non plus un contraste total entre la vie courante et nous", souligne le directeur du Tour, Christian Prudhomme, qui regrette lui-même de ne pas pouvoir "serrer la main des coureurs" pour la quatrième édition de suite.
Le peloton conciliant
Si rien n'oblige les organisateurs de courses cyclistes à imposer un tel protocole dans les règlements de l'Union cycliste internationale (UCI), les équipes et les coureurs engagés vont dans le sens de la décision prise par le Tour de France. Certains, comme Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step), prennent même les devants. Le double champion du monde sur route en 2020 et 2021 avait constaté, dans l'avion le menant sur le Dauphiné, qu'il avait été "l'un des seuls à porter un masque" parce qu'il avait "vraiment trop envie de faire le Tour".
"On voit bien que les équipes resserrent d'elles-mêmes les vis à l'approche du Tour. Les Jumbo-Visma [l'équipe du vainqueur sortant Jonas Vingegaard] portent tout le temps le masque. Ils font très attention", souligne Christian Prudhomme. En cas de test positif, le principe adopté par la plupart des équipes est de renvoyer le coureur à la maison.
Le directeur sportif de l'équipe Groupama-FDJ, Philippe Mauduit, se dit "partagé" : "On sait qu'il y a plein d'autres sports où on ne contrôle rien, ni le dopage ni le Covid, explique-t-il en donnant l'exemple des rugbymen qui disputent mêlée sur mêlée avant de "s'embrasser en buvant des bières". "Mais ma première réaction, c'est de dire : on protège les coureurs."
Préserver la santé des coureurs
"Je n'ai pas envie d'avoir la mort d'un jeune de 23 ans sur la conscience", se justifiait le patron de l'équipe Soudal-Quick Step, Patrick Lefevere, après l'annonce du retrait de Remco Evenepoel sur le Giro. "On a des coureurs dont les fonctions pulmonaires ont été touchées. On veut être le plus possible préventif par rapport aux complications. Elles ne sont pas nombreuses mais elles sont embêtantes", explique le docteur Serge Niamke, responsable médical de l'équipe AG2R-Citroën.
Certains coureurs, à l'instar du Français Arnaud Démare (Groupama-FDJ) ou de l'Allemand Simon Geschke (Cofidis), ont mis plusieurs semaines à récupérer des suites d'une infection au Covid-19. S'étant "rendu compte depuis trois ans qu'il y a des coureurs qui n'ont jamais retrouvé leur niveau", Philippe Mauduit rappelle que "le cyclisme est un sport hyperexigeant où le match dure entre 4h30 et 6h30".
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