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Cyclisme : un Français "ne peut pas gagner le Tour de France actuellement", juge Bernard Hinault

"Malheureusement, on n'a pas le coureur qui est capable de faire la montagne et les contre-la-montre", ajoute dimanche sur franceinfo le quintuple vainqueur du Tour de France et champion du monde en 1980.
Article rédigé par franceinfo
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Bernard Hinault, à Paris, en mars 2022. (DANIEL FOURAY / MAXPPP)

"On ne peut pas gagner le Tour de France actuellement", a déclaré dimanche 23 avril dans le Club info sur franceinfo Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France et champion du monde en 1980. Le Belge Remco Evenepoel a remporté dimanche son deuxième Liège-Bastogne-Liège.

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La Doyenne des classiques a été marquée par l'abandon sur chute du favori slovène Tadej Pogacar, victime d'une double fracture au poignet gauche. "C'est dommage que Pogacar ait eu cette terrible chute, regrette Bernard Hinault. On n'a pas eu le spectacle qu'on aurait voulu avoir entre deux grands champions. Tout le monde doit avoir des regrets parce qu'on avait les deux grands champions et on aurait voulu voir cette grande bagarre".

Est-ce que Tadej Pogacar est le grand patron du cyclisme ?
C'était lui mais quand on voit ce qu'a fait Remco Evenepoel on peut penser qu'il y en a deux et puis cela dépend des courses. Il y a des courses où c'est Mathieu van der Poel quand on fait du cyclocross, Wout van Aert sur certaines classiques. On a une belle génération qui arrive. Remco Evenepoel a gagné le Tour d'Espagne, là il va faire le Tour d'Italie et il est capable de gagner des classiques. Avec Tadej Pogacar, ce sont deux superbes champions que l'on a actuellement

Que pensez-vous de Tadej Pogacar ?
S'il ne gagne pas de course, il n'a pas d'argent et s'il n'a pas d'argent, il ne vit pas. Ce sont des gens qui ont faim et c'est ce qui fait toute la différence. Il y a deux ans, il a dit : "Je m'amuse sur un vélo". Ça, ça veut tout dire. Il se fait plaisir. Il n'a pas pris le vélo comme un métier mais comme un loisir. C'est le champion qui sort de l'ordinaire.

Vous êtes le dernier français à avoir remporté la course Liège-Bastogne-Liège en 1980. Ce jour-là, il neigeait. Quels souvenirs gardez-vous ?
Le souvenir c'est que j'ai toujours mal aux doigts. Aujourd'hui, on ne ferait pas la course (s'il neigeait) parce qu'on a les moyens de savoir. Mais pour moi c'est un bon souvenir même si j'ai souffert pendant un certain temps.

Est-ce que la relève française est là ?
Pour l'instant, on ne l'a pas. Julian Alaphilippe aurait pu gagner mais il n'a pas eu cette chance. Je pense que c'est l'un des derniers qui aurait pu le faire. Il faut espérer qu'on a dans nos jeunes des gens avec des qualités, du tempérament, pour prendre cette belle place.

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Vous êtes également le dernier français à avoir gagné le Tour de France en 1985. Pensez-vous qu'un autre français va le remporter ?
Actuellement, non. Quand on voit les prétendants à la victoire finale, on a des superbes champions, malheureusement on n'a pas le coureur qui est capable de faire la montagne et les contre-la-montre. On ne peut pas gagner le Tour de France actuellement.

Êtes-vous inquiet pour Julian Alaphilippe ?
C'est vrai qu'il n'a pas les résultats qu'on espère de lui, mais la saison n'est pas finie et il peut se passer encore plein de belles choses. Ce n'est pas lui qui ira gagner le Tour, mais s'il est au départ, il faut qu'il cherche à gagner des étapes, le plus possible, et ne pas jouer le classement général.

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