Voile : Airbus fait s’envoler les bateaux de la Coupe de l’America

Prévue pour débuter vendredi mais reportée à cause de vents trop forts, la Coupe de l’America, le plus vieux trophée sportif au monde, démarrera finalement samedi aux Bermudes avec du retard à l’allumage. La Coupe de l’America, née au milieu du 19e siècle, est une compétition à la voile qui oppose des bateaux représentant des Nations : on en compte six pour cette 35e édition, dont un Français, ce qui n’était plus arrivé depuis 10 ans. La première régate opposera d’ailleurs la France aux États-Unis.

Faire voler les bateaux pour les rendre plus rapides

Mais, en plus du défi sportif, cette épreuve est un défi technologique. En témoigne le partenariat qu’Airbus a conclu avec le bateau américain détenteur du titre : cela fait cinq ans que le géant aéronautique travaille sur ce projet nautique, avec pour objectif de faire voler les bateaux pour les rendre encore plus rapides !

Les catamarans conçus pour cette 35e édition sont les plus petits et les plus rapides de toute l’histoire de la Coupe de l’America. Leur secret : ils volent… à plus d’un mètre au-dessus de la surface de l’eau. En somme, comme un avion, finalement. Ce n’est donc pas étonnant de retrouver Airbus dans cette aventure. "Il nous arrive de faire des périodes de 30/40 minutes sans toucher l’eau, explique Pierre-Marie Belleau, le responsable de ce partenariat chez l'avionneur. En fonction des conditions de vent que nous aurons, je suis persuadé qu’on aura des régates qui se passeront entièrement hors de l’eau. Et qui seront certainement les plus belles !" 

Une panne seulement tous les quatre mois 

Sur le site Airbus de Toulouse, une trentaine d’ingénieurs travaille pour améliorer les performances du bateau. D’abord sur les foils, ces appendices qui lui permettent de s’élever dans les airs, fabriqués en carbone, l’une des spécialités d’Airbus. Le groupe a amélioré aussi le système hydraulique, le même qu’il utilise sur ses avions. "Sur la précédente coupe de l'America, il y avait une panne majeure environ tous les jours. Nous avons réduit ce taux de pannes à environ un tous les quatre mois. Nous avons donc apporté une fiabilité beaucoup plus importante."

 Airbus qui a damé le pion à Boeing sur ce projet espère tirer profit d’une Coupe de l’America réussie,  d’abord avec un retour d’expérience sur sa propre technologie, mais aussi pour son image aux Etats-Unis, marché porteur pour l’exportation de ses avions.