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Nautisme : après les voiliers, les foils font "voler" les bateaux... à moteur

Les voiliers équipés de foils engrangent les records, en volant sur l'eau. Cette technologie est amenée à s'étendre à tous les bateaux, même ceux à moteur. Des entrepreneurs, rencontrés au Salon nautique de Paris, y travaillent.       

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Emirates Team New Zealand" lors de la 4e édition de la Coupe Louis-Vuitton, en juillet 2017. (CHRISTOPHE FAVREAU / DPPI)

Les foils ne seront bientôt plus réservés aux bateaux volants, vus sur le dernier Vendée Globe et aujourd'hui sur les trimarans géants en course pour battre des records autour du monde. Des entreprises veulent étendre cette nouvelle technologie aux bateaux du grand public. Présentes au Salon nautique international de Paris (Nautic) jusqu'au 10 décembre, elles affichent des ambitions qui vont révolutionner le monde marin, privé ou professionnel. 

Avec les foils, moins de carburant et de tangage

L'été dernier, la société SEAir, installée à Lorient en Bretagne, réalisait une première mondiale en faisant voler un bateau semi-rigide, à 20 centimètres au-dessus de l'eau. La prouesse a été réalisée grâce à deux foils, des appendices en carbone noir qui traverse les boudins de l'engin. Jusqu'à présent réservée aux bateaux de course à voile, la technologie minutieuse se décline aussi sur les bateaux à moteur. Richard Forest, ingénieur et fondateur de SEAir, y voit de nombreuses avantages. Le bateau gagne en stabilité dit-il, et il devient moins énergivore.

On s’est dit qu'avec cette technologie, un bateau à moteur pouvait probablement réduire sa consommation de carburant. On est déjà 20%. On pense pouvoir atteindre les 30% l'an prochain.

Richard Forest, fondateur de SEAir

à franceinfo

Une technique testée par tous les vents

La start-up bretonne de douze salariés, créée il y a moins de deux ans, voit les choses en grand : faire voler tout ce qui va sur l'eau. Ce n'est pas un mirage puisque la fiabilité de la technologie développée sur les bateaux de course a été testée, dans tous les cas de figure. Le skipper Armel le Cléac'h, vainqueur du dernier Vendée Globe sur un bateau à foils, évoque "un vrai laboratoire".  

On va tester des systèmes technologiques innovants dans des conditions un peu dantesques et assez folles. Cela permet aux entreprises d'avoir des retours incroyables pour les faire évoluer dans le bons sens.

Armel Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe 2016-2017

à franceinfo

Les foils font aussi s'envoler le prix du bateau

À la tête de son entreprise spécialisée dans les foils, Richard Forest table sur un développement à grande échelle pour faire baisser la facture, alors que le surcoût est pour l'instant de l’ordre de 60%, estime-t-il.

Pour l’instant, les foils, tout en carbone, sont faits à la main. L’idée, c’est de les produire par centaines d’exemplaires. On se dit qu’un surcoût de 20% à 25% est tout à fait acceptable pour le grand public.

Richard Forest

à franceinfo

Et si ce pari réussit, les applications seront multiples, notamment dans le transport de passagers, précise le fondateur de SEAir, qui a bientôt rendez-vous avec des militaires. Comme pour le secteur civil, le confort de navigation est une priorité. Les pêcheurs aussi vont aussi arriver rapidement à ce genre de système, prévoit le patron de la petite société bretonne, qui imagine déjà faire voler le bateau de tout un chacun. Elle vient d'ailleurs de signer son premier contrat avec un propriétaire privé.

Les foils vont révolutionner le nautisme - un reportage de Jérôme Val

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