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Voile : à quelques mois du départ de la Route du Rhum, Armel Le Cléac'h en repérage en Guadeloupe

Le skipper a navigué pendant huit jours pour faire le trajet de la course puis a réalisé des sorties autour de la Guadeloupe. L'objectif est de faire une reconnaissance précise du parcours. 

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le navigateur Armel Le Cléac'h sur son maxi-trimaran dans les Antilles, en mai 2022. (JÉRÔME VAL / RADIO FRANCE)

Le bateau d'Armel le Cléac'h file à vive allure dans un alizé pourtant peu soutenu. "Là on fait une petite pointe à 39 nœuds, c'est pas mal ! Ça fait à peu près 75 km/h", détaille le skipper. En cette mi-mai, il est dans les Antilles pour préparer la prochaine Route du rhum. Ce matin-là, la mer d'un bleu étincelant est à peine déformée par la houle. "Il y a 17 nœuds de vent donc on va à deux fois la vitesse du vent. C'est plutôt sympathique comme conditions et sensations."

À moins de six mois du départ de la course à la voile qui relie Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), celui qui fait partie des favoris a fait un choix original : il a passé dix jours à faire une reconnaissance du parcours jusqu'au final, pour ne négliger aucun détail. "On est en approche du canal des Saintes", décrit le navigateur à la barre de son trimaran géant volant, la tête en dehors de l'habitacle, le regard fixé sur l'horizon. "C'est quasiment le dernier tronçon de la Route du rhum, les derniers kilomètres avant l'arrivée."

Anticiper les vents, les grains et les casiers

Dans le cockpit où les manœuvres se font, une partie de son équipe règle tous les paramètres de la navigation : quelles voiles utiliser, quelle position pour les foils (ces ailes qui permettent au bateau de voler)... Pas de doute : le maxi-trimaran Banque Populaire XI, mis à l’eau il y a un peu plus d’un an, est bien en configuration de course. C’est d'ailleurs le but de l’exercice : faire la Route du rhum à blanc jusqu’au bout.

"C'était une bonne répétition et une bonne reconnaissance à quelques semaines du grand départ. Cela permet aussi de revoir un peu les pièges qu'il peut y avoir autour de la Guadeloupe : les casiers qu'on peut trouver, les grains et les petites choses qu'il faudra prendre en compte."

Armel Le Cléac'h, navigateur en préparation de la prochaine Route du rhum

à franceinfo

Arrivés en Guadeloupe le 12 mai, après moins de huit jours de traversée, le navigateur et son équipe ont effectué plusieurs sorties dans l’archipel, pour ne rien laisser au hasard, comme sur le plan météo. "On peut rester collé dans des vents, il peut y avoir un grain qui monte à 40 nœuds", liste Sébastien Josse, skipper remplaçant. "C'est ce qui peut être le plus sollicitant de la Route du rhum parce qu'il y a beaucoup de manoeuvres à enchaîner. Selon la phase de la journée, on arrive de jour ou de nuit et ce n'est pas du tout la même approche. C'est de a micro météo et tout peut arriver."

Marqué par son chavirage de 2018

Armel le Cléac’h est le seul concurrent à avoir poussé cette préparation aussi loin. "Chacun a choisi différentes options pour se préparer. Nous, on a voulu reconnaître le parcours", explique-t-il. Il a notamment fait ce choix en prenant en compte son chavirage il y a quatre ans, lors de la précédente édition de la course. "On sait d'où on vient. On a vécu une année 2018 et une Route du rhum très difficile."

Le navigateur Armel Le Cléac'h sur son maxi-trimaran dans les Antilles, en mai 2022. (JÉROME VAL / RADIO FRANCE)

Samedi 21 mai, Armel le Cléac’h est reparti dans l’autre sens avec cinq autres équipiers à bord. Ils débarqueront aux Açores. Armel le Cléac’h sera alors seul aux commandes de son géant des mers, jusqu’à Lorient (Morbihan).

Voile : pour préparer la prochaine Route du rhum, Armel Le Cléac'h a fait le trajet à blanc. Le reportage de Jérôme Val.

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