Ultim Challenge : "C'est magique de pouvoir voler dans la mer", témoigne Charles Caudrelier

Le skippeur s'est exprimé sur franceinfo après sa victoire lors de la première course autour du monde en solitaire sur des maxi-trimarans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le navigateur français Charles Caudrelier peut fêter sa victoire dans l'Arkéa Ultim Challenge, lors de son arrivée à Brest (Finistère) le 27 février 2024. (FRED TANNEAU / AFP)

"Ce tour du monde, c'était le Graal", a souligné Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), vainqueur de la première course autour du monde en solitaire sur des maxi-trimarans. "C'est magique", se réjouit le navigateur de 50 ans, qui s'enthousiasme devant les performances de son bateau à foils pionniers, sortes d'appendices géants qui permettent au voilier de s'élever au-dessus de l'eau, qui lui permet de pouvoir "voler dans la mer".

franceinfo : Quel sentiment domine quelques heures après l'arrivée ?

Charles Caudrelier : Il y a eu beaucoup d'émotion de retrouver son équipe. C'est une course en solitaire mais derrière moi, il y a toute une équipe qui travaille et on travaille ensemble depuis 2019, avec comme objectif cette course-là. Donc partager ça, c'était magique. On en a rêvé et ça y est, on l'a fait. Ce tour du monde, c'était le Graal. Et puis tout se passe bien et on gagne. Et c'est magnifique.

Il y a tout de même eu des moments de doutes ?

Je savais que c'était une course d'endurance et que ça allait jouer sur la mécanique. Je partais très confiant avec le Maxi Edmond de Rothschild, qui est le bateau le plus éprouvé, qui a le plus de milles. Au quatrième jour, j'ai fait une petite erreur. Dans la mer forte, je veux accélérer un peu trop tôt, je suis impatient et boom, la mauvaise vague, celle qu'on attend et qui casse. J'entends un gros crac et je ne revois rien pendant la nuit. Puis le matin, je retrouve un bout de carbone dans mon cockpit. Il manquait une partie du bras à l'avant qui maintient les flotteurs. Ça exposait beaucoup plus la structure qui était cachée derrière cette surface aérodynamique. Donc il a fallu la renforcer, la protéger et ça m'a pris quelques heures de travail. J'ai trouvé un trou de vent pour réparer où je n'ai pas trop perdu par rapport à mon concurrent direct (Tom Laperche) et ça a tenu. Voilà, ça fait partie des miracles. Ce n'est pas du bricolage. Derrière, il y a des gens qui ont réfléchi.

Les sensations sont-elles vraiment différentes par rapport à un bateau classique ?

Oui, c'est juste exceptionnel. Par sa taille déjà, par sa puissance et par sa vitesse. On a vraiment franchi une étape et c'est complètement dingue. Je suis ravi de participer à cette révolution et ça m'a redonné le goût de la voile. On va plus vite, et en plus, c'est presque plus confortable parce que les foils amortissent les chocs, ce qui n'était pas le cas avant où les coques tapaient dès qu'on allait vite. Et donc c'est magique.

"Il y a sept ans, personne n'y croyait, même moi, j'étais sceptique sur le fait de pouvoir voler dans la mer. Mais ce sont des bateaux qui vont aller encore plus vite bientôt".

Charles Caudrelier, navigateur

à franceinfo

À quoi aspirez-vous à présent ?

J'aspire à du temps en famille et me reposer. On est en train de construire un nouveau bateau, un bateau qui va être encore plus innovant pour voler plus loin, plus vite, plus haut et plus longtemps et ça c'est un sacré challenge. C'est la première fois que je participe de A à Z à la construction d'un bateau. Aujourd'hui, je dois vous avouer que je prends autant de plaisir à être sur l'eau que devant un ordinateur avec les ingénieurs du team pour réfléchir à comment faire mieux.

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