Ukraine-France: 2-0
Zéro. Aucune équipe qui a perdu 2-0 au match aller des barrages n'a réussi à se qualifier en s'imposant au match retour. Voilà la montagne qui reste à gravir pour les Bleus mardi prochain à Saint-Denis. S'ils montrent autant d'engagement et d'envie qu'à Kiev, elle semble trop haute pour des Bleus qui auront rarement inquiété Piatov le gardien ukrainien. Les deux buts encaissés en seconde mi-temps par Zozulia (61e) et Iarmolenko (82e) ont sanctionné une équipe apathique, qui n'a pas répondu au combat imposé par les hommes de Fomenko. La fin de match a tourné au cauchemar : Laurent Koscielny a été expulsé et le score aurait pu être bien plus lourd sans un manque de lucidité et de fraîcheur ukrainiens devant les cages de Lloris.
Dans ce stade de Kiev où les Bleus avaient coulé contre la Suède lors du dernier Euro, les Bleus ont d’abord eu la volonté d’emballer le match. De montrer que les prestations pleines de peur et de stress lors des barrages contre l’Eire en 2009 n’avaient pas servi à rien et que les erreurs ne seront pas répétées. La tête de Giroud, préféré à Benzema dans l’axe, sur un centre de Debuchy dès la 6e minute laissait espérer de bonnes choses. La minute suivante, la frappe de Iarmolenko a douché l’enthousiasme bleu. La première mi-temps serait une partie d’échecs où aucune des deux équipes n’auraient envie de se découvrir. Cadenassées les quarante-cinq premières minutes auront été frustrantes et musclées. 24 fautes sifflées et peu d’occasions, encore moins de construction. Nasri titularisé en meneur de jeu était réduit à partir de loin où a redescendre au niveau de ses deux milieux de terrain. Le Citizen était pourtant à l’initiative de la première incursion de Franck Ribéry dans la surface (16e). Le joueur du Bayern, attendu comme le messie par tout un peuple et aussi toute une équipe, s’est rarement mis en bonne position. Souvent cherché par ses partenaires, surtout en fin de match quand le score était déjà acté, il n’a pas pu déstabiliser une défense qui l’attendait au coin du bois. Souvent pris à deux ou à 3, il a rarement trouvé la faille, comme tous les hommes de l’attaque à l’image d’Olivier Giroud qui n’a eu que 17 ballons à se mettre sous la dent dans une mi-temps. Le carton jaune que l'avant-centre a pris dans les arrêts de jeu de la première mi-temps est venu couronné une prestation pleine de frustration.
Pogba surnage, Koscielny plonge
Après avoir pratiquement tout raté durant sa première mi-temps, Loïc Rémy s’est illustré au retour des vestiaires. Mieux durant quinze minutes, les Bleus vont être douchés à l’heure de jeu. Sur une combinaison débutée sur la gauche, Zozulya, servi dans la surface par Edmar, a résisté au retour de Debuchy pour ajusté Lloris (61e). Le gardien de Tottenham n’a pu que freiner la balle. La tactique ukrainienne d’attendre les Bleus et d’exploiter chaque coup à fond finissait par payer. Difficile de prendre à défaut une défense bien en place alors que le score était encore vierge, la mission se compliquait encore plus à 1-0. Pourtant Giroud, déjà auteur d’une bonne déviation sur Rémy en première mi-temps, lançait parfaitement Nasri à la 65e, mais la frappe sans puissance de l’ancien marseillais trouvait les gants de Piatov. Un tournant alors qu’un but à l’extérieur aurait fait beaucoup de bien. La chance de l'égalisation était passée et le danger allait se rapprocher des buts de Lloris. Zozulya, auteur du premier but, allait provoquer la faute de Koscielny dans la surface (81e). Un penalty qui venait anéantir la bonne performance du défenseur d’Arsenal, le seul avec Paul Pogba, a joué à son vrai niveau. Iarmolenko ne tremblait pas et bénéficiait du petit coup de pouce voyant son ballon rentré avec l’aide de la barre. A 2-0, les Bleus plongeaient au contraire d’Ukrainiens euphoriques, passant tout près dans planter un troisième. Fautif sur le second but, Koscielny craquait totalement et écopait d’un carton rouge dans les arrêts de jeu après avoir frappé au visage un adversaire coupable d’un tacle rugueux sur Debuchy. La messe était dite pour des Bleus qui vont devoir montrer un tout autre visage pour espérer voir le Brésil. Didier Deschamps a quatre jours pour trouver la recette miracle.
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