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Vidéo Dix chutes qui ont marqué l'histoire du Tour de France

Plusieurs coureurs ont dû abandonner après une chute collective, lors de la troisième étape disputée lundi. Au fil des éditions, ces incidents ont façonné la légende de la Grande Boucle. Retour sur les plus marquants.

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Plusieurs concurrents du Tour de France sont à terre après une chute collective, lors de la troisième étape de l'édition 2015 entre Anvers et Huy (Belgique), lundi 6 juillet. (ERIC GAILLARD / REUTERS)

Le Tour de France a perdu son leader sur les routes néerlandaises, lundi 6 juillet, après une impressionnante chute collective. En effet, si le Suisse Fabian Cancellara a bien réussi à franchir la ligne d'arrivée, il a dû finalement déclarer forfait à cause de fractures aux vertèbres lombaires.

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A l'origine de la chute, le malheureux William Bonnet n'est pas mieux loti, victime également de sérieuses blessures. Une inattention, un public indiscipliné... Les routes du Tour réservent parfois de beaux gadins aux coureurs engagés. Francetv info revient sur les dix chutes qui ont marqué l'histoire récente de l'épreuve.

2015 : la course neutralisée après une chute collective

Les images font froid dans le dos. Le Français William Bonnet (FDJ) touche la roue du vélo qui le précède. Dans sa chute, il entraîne une vingtaine de coureurs. La course est alors neutralisée temporairement, pour la cinquième fois seulement dans l'histoire de la Grande Boucle. Diagnostic pour le Français : traumatisme crânien et fracture pluri-fragmentaire de la deuxième vertèbre cervicale. Plusieurs autres coureurs sont contraints à l'abandon, dont le maillot jaune Fabian Cancellara. C'était son dernier Tour de France.

2013 : Une chute massive pendant le sprint final

La troisième étape du Tour 2013 est un calvaire. Plusieurs chutes émaillent son parcours, mais la plus spectaculaire a lieu peu avant la ligne d'arrivée, à Marseille (Bouches-du-Rhône). En retrait des principaux sprinteurs, des coureurs "frottent" un peu trop et s'écroulent, bloquant la quasi-totalité du peloton. "C'était une journée de merde", commente le Français Nacer Bouhanni, alors qu'il rejoint le camion de radiologie en boitant.

2012 : A l'approche de Metz, panique sur le classement

L'étape de Metz (Moselle) est chaotique. Deux premières chutes ont lieu au 37e et au 145e km, mais la troisième est beaucoup plus sérieuse, à 25 km de l'arrivée. Alors que le peloton fond sur une échappée à plus de 60 km/h, une trentaine de coureurs s'écroulent en pleine ligne droite, dont plusieurs prétendants à la victoire finale. "Je vais vous dire qui est le fautif : c'est l'oreillette, s'emporte le Français Thomas Voeckler, au micro de France 2.Derrière nous, les 22 directeurs sportifs n'arrêtent pas de nous mettre la pression."

2011 : Heurté par une voiture, Hoogerland finit écorché

En 2011, lors de l'étape de Saint-Flour (Cantal), une voiture de France Télévisions fait un écart et percute le coureur néerlandais Johnny Hoogerland, échappé dans le groupe de tête. Celui-ci finit dans les barbelés et s'en tire avec 33 points de suture, aux genoux et aux jambes. "C'est un scandale", commente à l'arrivée, Christian Prudhomme, directeur de la course. Trois ans plus tard, le coureur est finalement indemnisé par l'assureur de la voiture. Son avocat réclamait 400 000 euros, mais le montant n'a pas été dévoilé. "Je suis heureux que tout cela soit derrière nous", a commenté Johnny Hoogerland, dans la presse néerlandaise.

2007 : Venant de nulle part, surgit un grand chien noir

L'image l'a suivi toute sa carrière. Lors de la 18e étape du Tour 2007, le Français Sandy Casar accroche un chien sur la route, et chute. Résultat : le cuissard droit déchiré et le coude touché. Mais Sandy Casar remonte sur son vélo et réussit à devancer ses trois compagnons d'échappée, pour l'emporter au sprint. Après la course, le Français peut souffler : "On allait vite en descente, ce chien a traversé, j'ai passé la roue avant, mais le pied s'est bloqué dans l'animal. J'ai failli tout abandonner après la chute avec le chien."

Cette fois, ça passe. Mais parfois, l'apparition d'un chien met les coureurs de mauvais poil. En 2012, rebelote lors de la 18e étape, quand un animal tente de traverser la route. Le coureur Philippe Gilbert passe ses nerfs sur le propriétaire du chien, sous le regard terrifié d'une enfant.

2003 : La musette fait valser Armstrong et Mayo

Attention les enfants, ne donnez pas à manger aux coureurs. En 2003, un jeune spectateur tend une musette jaune, alors que Lance Armstrong et Iban Mayo se tirent la bourre lors de l'ascension de Luz-Ardiden. L'Américain s'écroule, suivi de l'Espagnol. Jan Ullrich, lui, poursuit son chemin, avant d'attendre ses deux adversaires. Fébrile après l'incident, Lance Armstrong déchausse quelques minutes plus tard, avant de se reprendre, comme il le raconte après la course : "Après ma chute, quand j'ai attrapé cette musette en passant un peu trop près du public, je me suis encore dit : 'Lance, [si tu veux gagner le Tour] c'est vraiment le moment. Maintenant."

1999 : Il le fait tomber mais l'aide à se relever (sympa)

Le 14 juillet 1999, Giuseppe Guerini est en tête dans la montée de l'Alpe-d'Huez, à quelques centaines de mètres de l'arrivée. Mais un spectateur reste planté en plein milieu de la route, pour tenter d'immortaliser l'exploit avec son appareil photo. L'Italien ne peut pas l'éviter (à 5'06) et chute lourdement. Conscient de sa bévue, le spectateur l'aide à remonter sur le vélo. Aux commentaires, Patrick Chêne fulmine : "Je ne connais pas de choses plus stupides que cela." Giuseppe Guerini remporte l'étape malgré tout.

1994 : Le policier photographe fait chuter "Jaja"

Les fans de Laurent Jalabert en tremblent encore. Lors du sprint final à Armentières (Nord), en 1994, Wilfried Nelissen heurte un policier occupé à prendre une photo sur le côté de la route. Le Belge entraîne une dizaine de coureurs dans sa chute, dont Laurent Jalabert. Le Français, groggy, a le visage en sang. Cette année-là, "Jaja" abandonne dès la première étape de l'épreuve. Victime de plusieurs fractures, il ne reprendra le vélo qu'en octobre, se souvient Le Parisien

1991 : Abdoujaparov s'écarte et s'effondre

Souvent impliqué dans des chutes, Djamolidine Abdoujaparov n'était pas le coureur le plus apprécié au sein du peloton. L'exemple le plus marquant date de 1991, lors de la dernière étape du Tour. Alors maillot vert de l'épreuve, l'Ouzbek dispute à sa manière le sprint final des Champs-Elysées : en puissance et avec agressivité. Mais cette fois, il manque totalement son coup. En se déportant, il fonce dans un support publicitaire (vidéo à 2'10, sous un autre angle ici). Blessé à la tête, il franchit tout de même la ligne d'arrivée à pied, afin de conserver son maillot de meilleur sprinter.

1985 : le "Blaireau" au nez rouge

Une dernière pour la route. Certains d'entre vous se souviennent sans doute du visage ensanglanté de Bernard Hinault, lors de la 14e étape de l'édition 1985. Alors maillot jaune, le Français est victime d'une violente chute (vue de derrière dans cette vidéo), avant le sprint final à Saint-Etienne (Loire). Interrogé après la course, celui qui était appelé le "Blaireau" dans le peloton garde le sourire : "Je peux rassurer tout le monde, j'ai juste le nez cassé." Cette année-là, il remporte son cinquième Tour de France.

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